Chronique

BERRI TXARRAK - PAYOLA / Roadrunner Records 2010

Mesdames et Messieurs, bien le bonjour. Une grande première pour les Seigneurs et moi même dans notre tour du monde des horizons moultes et variés du patrimoine métallique mondial : du punk basque ! Dis comme ça, c’est pas très glamour, je vous l’admets mais bon, stoppons les certitudes et les préjugés, saperlipopette et suivons le lapin blanc. Le groupe s’appelle BERRY TXARRAK. Les méfaits antérieurs de ce power trio ont mis tout le monde d’accord semblerait-il. La presse est unanime, les récompenses sont foison pour les lascars d’Euskadi. Ils sont la formation emblématique du rock espagnol, bref, pas des tapettes, les types. Il paraîtrait qu’ils ont également un sens exacerbé de la mélodie et des influences éclectiques au possible. Nous venons donc, par la présente missive, voir s’ils confirment tout cela avec leur sixième opus : PAYOLA. D’ailleurs pour les béotiens qui, égarés, s’exclament de manière un peu trop volage qu’ils sont à PAYOLLE, sachez Ô profanes que cette ville existe bel et bien et se situe dans les Hautes Pyrénées, non loin de la mémé de Bagnères de Bigorre de l’ami François. Alors, je dis STOP. Cessons de l’employer à tout va et votez pour une PAYOLLE libre et indépendante ! Sur ce, parlons un peu musique, tout de même.

FOLKLORE. Ah, l’école du punk à l’ancienne. Grosse pompe rythmique, vieux son à la croisée des punks et des stoners. A un détail près, les lignes de chant sont recherchées et il chante JUSTE. Une bonne ouverture.
GURE DEKADENTZIAREN ONENEAN. Punk’s not dead. Du bon rock qui vous botte le cul. On sent un profond brassage d’influences. Un mélange de mélodies chantantes et de punk dévastateur. Et ca sonne, vraiment ! Un camion lancé pleine vitesse en pleine tronche.
MARAVILLAS. Punk’s still alive. Toujours très alternatif dans l’esprit mais avec un travail de la mélodie qui a fait un grand pas en avant. Un vrai tube. Un refrain qui vous chante dans la tête et des variations d’ambiances du tout doux au vieux pogo « rangers dans les gencives ». Une réussite.
DORTOKEN MENDEAN. Entre stoner et doom. Un vieux son crunch qui vous dégouline sur les pompes. Du pur rock’n’roll vintage. Un régal.
ACHTUNG. Les EXPLOITED sont de retour. Re rangers dans les gencives avec un gros accent sur les lignes de chant. J’ai mon neurone à crête qui me titille copieusement. Une tuerie.
PAYOLA. La chanson éponyme. Du stoner gravé dans le roc. Ca file droit et c nous pousse au cul avec une énorme pompe de basse bien lourde qui nous tient la tête sous l’eau pendant que le refrain nous charme et nous ancre ce morceau bien au fond des tripes. Un hymne.
PAPEREZKOA. Du rock qui groove, qui bave. Toujours vintage pour résumer. Mais on a baissé d’un cran en intensité. Le choc thermique surprend. Je ne trouve pas ce morceau très à sa place mais même Superman a droit à ses moments de faiblesse. Octroyons leur le droit à l’accalmie. Un contraste.
ETORKIZUNEKOAURREKARI GUZTIAK. Une très belle intro avec un gros travail sur les atmosphères. S’ensuit un morceau groovy avec des ambiances planantes joliment interprétées et ponctuées de riffs rock en acier trempé. Un OVNI (comme son titre).
HASI ETA BUKATU. On retrouve l’esprit du début de l’album avec un sens de la mélodie encore plus accru. Un morceau accompli. Un grand coup de pied au cul.
ARREN DARWISH. Un gros rock pur et dur qui, mis à part la langue et les lignes de chant, aurait largement sa place dans un LOAD métallicaesque. Un char.
JAINKO ATEOA. Groovy à mort, LENNY n’aurait pas fait mieux mais la griffe stoner est toujours en toile de fond. Un morceau de clôture pas forcément à l’image de l’album. Même si éclectique sous tous points de vue.

Pour conclure sur cet album de punk stoner rock atmosphérique à la bonne odeur de poudre et de tapas, l’ensemble de l’album est vraiment de qualité. Le power trio envoie les pieds et même si quelques morceaux sont moins ravageurs que d’autres, la globalité tient la route et avec quel brio. L’interprétation sans faille qui colle tout à fait à l’esprit. Les compositions utiles, judicieuses au possible et même parfois, bizarrement riches pour le style. Des lignes qui vous tiennent l’oreille en haleine (ca se dit, ça ? ?). La pluralité des influences et des mélodies employées en font un produit audible par la plupart et qui devrait cartonner. Mais il m’est d’avis que c’est sur scène que cette musique prendra toute sa dimension. POGO NEVER DIES. J’ai un vieux relent de crête qui a pointé le bout de son nez. Merci les basques !

Nota : pour pas mourir idiot, si vous visitez leur site, mettez le en basque (Euskaraz) et éclatez vous. Et dire qu’on critique l’allemand sur le côté barbare de la langue. Essayez de dire ETORKIZUNEKOAURREKARI GUZTIAK rapidement plusieurs fois pour rire !


 
Critique : Burno
Note : 7/10
Site du groupe : Site officiel du groupe
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