Chronique

MEKONG DELTA - IN A MIRROR DARKLY / Spv 2014

Vingt sept ans que le groupe allemand officie. Autant dire qu’ils en on fait du chemin, remanié mainte fois le line-up etc. Aujourd’hui, ils débarquent sous forme de quatuor avec Martin LeMar au chant, Erik Adam H Grösch à la guitare, Ralf Hubert à la basse et enfin Alex Landenburg à la batterie. C’est donc avec une curiosité certaine que je me glisse dans cet univers thrash progressif que le groupe affectionne depuis tant de temps.

Lors du titre « Introduction », on se demande où se trouve le thrash, le progressif ou même encore le metal. Cette intro est réalisée à la guitare électro acoustique et nous plonge dans un univers posé et délicat. Sans grande surprise l’ « Ouverture » change la donne et nous plonge dans le vif du sujet. Musique ténébreuse à redondance progressif, autant dire que Alex Landenburg se transforme en une sorte de poulpe frappant ici et là avec justesse et rigueur tout en plaçant des contre temps histoire de nous faire un peu plus vibrer. Sans oublier le travail à la guitare qui est aussi conséquent, donnant une ligne musicale mélodique et légère en opposition au reste. Une première approche instrumentale de bonne facture. Les choses se confirment avec « The Armageddon Machine » et fait monter un peu plus la pression avec l’arrivée de Martin au chant, appuyé par des chœurs ici et là, et évoluant dans diverses ambiances plus ou moins envolées ou plus ou moins techniques ; le tout avec maitrise. Pour ce qui est de « The Silver In God’s Eye », le titre se fait de manière assez délicate et posée, pouvant nous transporter dans des temps anciens et mystiques. Une coupure surprenante mais bien faite qui sur la fin monte en intensité, ne laissant rien au hasard et surtout ne laissant pas tomber la pression. « Janus » reprend les choses en main, guitare en tête, double martelée, break et une mélodie qui nous plonge rapidement dans cet univers thrash progressif plaisant et brutal pour un titre endiablé , et certainement un des meilleurs de cette rondelle. Grâce à ses variations de tempo et d’ambiance pour en proposant une unicité exemplaire.

Titre au nom barré, « Inside The Outside Of The Inside », vous l’avez compris, le metal progressif est bel et bien là. Autant dire qu’avec ce morceau, le groupe nous délivre un plat bien copieux, de bel aspect facile à digérer mais pas si simple à disséquer. On se demande ce qu’il s’est passé dans la tête des messieurs à ce moment là. En tout cas, ça envoie, et c’est du pur bonheur.
Pourquoi s’arrêter là quand on peut approfondir la chose je vous le demande. Avec « Hindsight Bias » le groupe continue son avancée dans cette musique puissante et allumée, menée par un Martin au chant toujours impeccable. Attention, mal au cou garantit à la fin. Pour terminer cet album, quoi de mieux qu’un « Mutant Messiah » viril, énergique, ténébreux et déjanté ; toujours avec cet ensemble mélangé avec précision et sans mauvais goût.

Conclusion : pas fan de thrash prog à la base mais là je dis oui. Un album de bien bonne facture et plaisant, qui transportera l’auditeur dans une dimension musicale où l’évasion spirituelle et auditive n’est pas limitée. Un album à découvrir.
 
Critique : Lionel
Note : 8.5/10
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