Chronique

JARED JAMES NICHOLS - OLD GLORY & THE WILD REVIVAL / Listenable records 2015

"Vous ne pouvez pas enseigner le blues. Ce n'est pas quelque chose qui pourrait se codifier sur des partitions ou appris sur YouTube. C'est bien plus profond, cela vient de l'intérieur."

Tel est la parole de Jared James Nichols. Il a tout compris. Le blues, vous l'avez, ou vous l'avez pas... et vous n'avez peut-être pas le même que votre voisin. Avec sa musique, il semblerait qu'on ne soit pas bon voisin lui et moi, de part sa vision très personnelle du blues rock.

Le rebelle sexy...
Chez JJN, il y a très clairement deux personnages. Le premier dépeint un badboy flegmatique un blues rock très guitar heroe mais aussi très viril. On y retrouve certains aspects de la musique de Stevie Ray Vaughan côté instru, et un peu de Lenny Kravitz pour l'aspect populaire.

Quand se personnage prend la main sur des titres comme "Playing for keeps", "Haywire", "Sometimes" ou encore le très punchy "Blackfoot", on sent le côté sauvage et très southern de la musique, mais on est plus proche du rock que du blues, à la fois dans le jeu à la guitare, mais aussi dans les textes qui sont finalement très teenager et donc grand public.

...et le chanteur de midinette
Le second personnage est en revanche beaucoup plus léger. Et je vous dirais sans détour : je ne peux pas le piffrer. Lorsque les paroles teenagers ou lover à deux roubles croisent une musique slow ou énergique mais guillerette, il y a là un décalage trop important entre le produit qu'on m'a vendu et qu'on sait me proposer, et celui que j'écoute.

Ce blues simpliste, FM, cucul, et ma conception du blues n'ont clairement rien à voir. Bien que je casse du sucre sur ce registre, je revendique surtout ici l'idée qu'un blues aromatisé au George Michael et au Rock Voisine ne peut pas marcher sur un même CD avec du ZZ Top et du Van Halen. Les titres parlent d'eux même comme "Let you go" ou "Can you feel it" et illustre cette cassure très pénible tout au long de l'écoute.


Un tout bien confus
Conclusion : Voilà qui résume ma pensée après plusieurs écoutes. Il est possible de faire deux EP écoutables avec cet album, mais en l'état je dis non. Une autre tracklist aurait peut-être permis d'aborder les choses autrement...

Tracklisting
1)Playin' for Keeps
2)Crazy
3)Let You Go
4)Can You Feel It?
5)Now Or Never
6)Haywire
7)All Your Pain
8)Get Down
9)Sometimes
10)Blackfoot
11)Take My Hand
12)Come in My Kitchen
13)You Won't Last (Live@the Viper Room)
14)Playin' for Keeps (Live @the Viper Room)


 
Critique : Weska
Note : 4/10
Site du groupe : page facebook
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