Chronique

THE ARRS - KHRÒNOS / Verycords 2015

En l'espace de deux ans The ARRS a été propulsé sur le devant de la scène extrême française, grâce à l'album Soleil Noir qui a dévoilé un metalcore puissant et mélodique avec des paroles en français sensées et accrocheuses. Bien qu'autoproduit, cet album était d'une rare qualité ce qui expliqua le choix de Verycords de signer le groupe. Plusieurs semaine après la sortie, Hellfest 2013, je découvre le revers de la médaille, un hardcore parisien direct, difficilement audible avec ce je-ne-sais-quoi de déjà-vu dans lequel Khrònos replonge en plein. Ce nouvel opus divisera indiscutablement la nouvelle fanbase du groupe si durement acquise. Et pour tout dire, je me sens moi-même divisé. Explications...

Orientation Hardcore : puissance contre répétition
La première écoute ne laisse que peu de répits à votre tête. The ARRS a énormément mis sur la partie rythmique de l'album et un bombardement de riffs hardcore incendiaire qui font headbanger. Si c'est votre came, vous serez très largement servi, et certainement beaucoup mieux que les sortis de l'année dans le domaine comme le dernier Black Bomb A.

Les seuls temps morts sont au final instrumentaux ou atmosphériques et franchement sans grand intérêt s'il ne participent pas à la construction musicale qui souffre d'une trop grande homogénéité. Cette sensation est exacerbée par un martellement abusif des cordes à vides et la répétition de motif cours. Si cela fait le franc succès d'Acta non verba de part l'originalité de l'intro et de sa déclinaison, plusieurs autres titres donnent l'impression d'un auto-plagiat que l'excellence des refrains et des ponts finiront par combler au bout de la 4ème/5ème écoute. Fallait-il pas que je sois fan pour persévérer à ce point ?!

New-Yorl Style : punchlines accrocheuses contre chant linéaire
Car sur la partie que j'appellerai punchline, mes sentiments sont également partagés. En terme de nouveauté, le groupe ajoute à sa panoplie des refrains chanté à plusieurs, souvent renforcés par des collaborations avec les vocalistes de Benighted, Black Bomb A, Hangman's chair, ou encore avec les québequois d'Obey the brave. Très intéressants en soit, ils mettrons du tonus avec live avec des punchlines à hurler comme "La vérité vient du ciel et de la terre".

D'un autre côté, exit les chants clairs et les interventions tonitruantes de Nico dont la prestation demeure relativement monocorde tout au long de l'album, conséquence directe de l'étouffement issu d'une composition survitaminée en gros riffs. Le plus dommageable là-dedans est que la voix se fait très souvent ronger par les instruments. CD dans la voiture, la chaîne hifi ou même avec Deezer sur le PC, impossible de discerner les paroles de façon distincte, finalement un peu comme en concert. Khrònos aborde pourtant des sujets intéressant autour du temps qui passe à notre échelle humaine, une introspection parfois un peu lourde mais authentique, à l'image de ce qu'a toujours envoyé le groupe.

Conclusion : Un pas en avant, deux pas en arrière. Un mur de son terrifiant, un Nico toujours aussi enragé, The ARRS avait tout atteindre une nouvelle étape dans sa carrière. Mais les fans de Soleil Noir seront nombreux à être frustré du manque de variété et d'une production qui met de côté l'atout maître : le chant en français vin dieu !

Tracklist :
1. Kombat
2. Acta non verba
3. Hors norme feat. Alex from Obey the Brave
4. La quête
5. Du ciel et de la terre
6. Les rives du temps
7. Khrónos feat. Ju from Benighted
8. IV Horizons
9. La 25ème heure
10. Titans
11. Nos erreurs
12. Prophétie feat. Poun from Black Bomb A
13. Le journal de ma haine feat. Kubi from Hangman's chair

A découvrir : Acta non verba, Du ciel et de la terre, Le Journal de ma haine

Historique :
Soleil Noir : 9/10
 
Critique : Weska
Note : 7/10
Site du groupe : bandcamp du groupe
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