Chronique

TRIVIUM - SILENCE IN THE SNOW / Roadrunner 2015

Le cas Trivium est très intéressant, car s'il y a bien un groupe qui ne tourne pas en rond c'est bien celui-là. Depuis que je les suis ils ne cessent d'aller de l'avant et de produire des albums différents mais reconnaissables grâce à leur patte et leur talent. Fervent défenseur de ce mode de fonctionnement c'est avec joie que je me lance sur ce 7ème opus arrivé dans l’anonymat presque total.

C'est bien installé que je m'écoute « Snøfall » l'intro style B.O de film (qui rappelle celle de Batman de Tim Burton) qui fait son effet et nous lance un « Silence in the snow » étonnant !!! Pourquoi ? Parce que le groupe a adouci les propos !! Pas de growl, que du clair et un style se rapprochant plus du heavy que du Thrash. Perso j'avoue trouver l'idée sympathique.
La suite se fait plus rythmée avec « Blind leading the blind » qui rappelle bien le groupe mais en moins puissant. Une approche osée de la part de nos Floridiens ! A noter aussi que les influences Disturbed ont disparues David Draiman n'étant plus le prod. On durcit le ton sur un très bon « Dead and gone » qui armé de son refrain FM est une petite tuerie !!!! Le chant plus hargneux apporte beaucoup et contraste avec le style plus fin du refrain.
« The ghost that's haunting you » se veut plus standard, plus convenu et peine à faire effet. De plus le chant de Matt Heafy est assez monocorde et commence à lasser. Pas des plus percutant malgré l'effort réalisé. J'espère qu'avec « Pull me from the void » on va rectifier le tir ! Et bien son rythme élevé semble dire que oui. Le chant posé est efficace et permet à cette chanson de bien faire son boulot. Par contre le refrain tombe complètement à l'eau et gâche tout : dommage !
J'avoue commencer à me poser des questions sur la nouvelle formule du groupe, car il semble qu'il y ait un peu perdu son âme et surtout l'accroche, « Until the world goes cold » passe très bien et cette fois ci le refrain est très bon pour ce mid tempo heavy et moderne (où l'ombre de Disturbed plane étonnamment), mais malgré tout on peine à rester concentré sur cet opus lisse.
Aller on y croit le temps d'un remuant « Rise above the tides » qui même s’il est simpliste fait son effet et se place comme un single potentiel. Rassurant ! Puis « The thing that's killing me » réussit à nous maintenir à flot avec son métal US entre Avenged Sevenfold et Disturbed (oui la personnalité du groupe en prend un coup ici!!). Alors oui ce n’est pas le plus inspiré des titres mais ça fonctionne alors pourquoi bouder plus que ça. Ambiance lourde et limite lugubre pour « Beneath the sun ». La suite s'accélère et évolue avec son refrain plus posé. Un titre dur à cerner avec ses changements de rythme, mais intéressant au possible. « Breathe in the flames » commence calmement avant que tout s'emballe pour du pur Thrash mélodique !! Enfin le groupe semble vivre et s'enflammer Ici on retrouve du 'The Crusade' !! Putain que c'est bon surtout quand on ne s’y attend pas !! Une manière de finir en beauté !!!

Place aux deux titres de la version deluxe :

« Cease all your fire » est calme aussi en intro mais ne le reste pas évidement et se lance sur un Métal US, lourd où je dois dire qu'un chant plus couillu aurai fait son effet. Oui Matt à une bonne voix mais trop lisse pour être plus convaincante que ça sur le long terme (venant d'un amoureux du chant clair c'est dire). Enfin... ça passe. On termine avec « The darkness of my mind » aux petites intonations Iron Maiden dans son intro. Un titre sympathique très old school qui apporte son lot de bonnes sensations sans non plus grimper aux rideaux !!!

Conclusion : A trop vouloir adoucir les choses on les rend fades et c'est semble-t-il ce qu'a fait Trivium avec cet opus. Pas que le choix soit mauvais, non, pas que les compos soit mauvaises (pas toutes c'est sur) mais la mayonnaise peine à prendre. On ne peut monter des blancs en neige que si on remue fort, et c'est là le problème. Reste une initiative à respecter des titres forts convaincants et un groupe qui veut continuer à surprendre. Il n’y a plus qu’à réussir la prochaine fois.
 
Critique : Guillaume
Note : 7/10
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