Chronique

WINTERSUN - THE FOREST SEASONS / Nuclear blast 2017

Le cas Wintersun est un supplice pour les fans ! Après un très bon premier album, il aura fallu attendre 8 longues années pour avoir la suite, qui plus est, que la première partie, et voilà qu'après 5 années supplémentaires nous avons droit pas à la suite (qui ne semble même plus avoir de date de prévue) mais à un nouvel opus différent. Donc nous voilà en possession de cet album atypique reprenant le concept des 4 saisons de Vivaldi en version Finlandaise. Prêts à partir à la découverte de la forêt !?

C'est donc parti avec tout d'abord « Awaken From The Dark Slumber (Spring) » qui nous plonge dans un black métal rugueux et direct qui pourrait se rapprocher du premier opus. Oui ici on est loin du concept ambitieux de Time !! Ce qui est dommage c'est que le groupe perd de sa personnalité si particulière (on pense beaucoup à Dimmu Borgir) et même si la musique est bonne et que le groupe maîtrise son propos on se sent un peu perdu. Il est étonnant aussi de constater que l'aspect symphonique moins prononcé fasse si pauvre au vu des moyens développés par le groupe sur son deuxième opus. Bref un début qui laisse perplexe. Attendons de voir la suite...
« The Forest That Weeps (Summer) » prend donc le relais avec d'entrée une ambiance acoustique folklorique de bon aloi, puis la partie métal arrive et offre un titre un peu plus enjoué (les joies de l'été). Comme pour la première tout cela s'étale sur de longues minutes (tous les titres dépassent les 10 minutes) ce qui permet de bien s'imprégner de l'atmosphère de chaque chanson, voir saison. La force de ce nouvel opus est que chaque piste à sa propre atmosphère et colle à l'ambiance ressentie par son leader Jari à travers ses promenades en forêt. Moins Black et plus Pagan cette deuxième partie me réconcilie.
Avec « Eternal Darkness (Autumn) » on retrouve du plus sombre avec son Black symphonique très Dimmu Borgir. Oui ici on ne rigole plus et les Blast beat sur ambiance glaçante me font dire que la Finlande à cette période ne doit pas être une partie de plaisir. Du pur Black sympho qui fait froid dans le dos (avec ses clins d’œil aux œuvres les plus sombres de Danny Elfman) et ne peut pas laisser indifférent. A noter que le premier solo de guitare intervient ici et quel solo !! Je ne sais pas ce que l'hiver va nous réserver mais ça fait peur. La fin plus que rêche surprend, il semblerait qu'il manque quelques secondes...
« Loneliness (Winter) » est donc là (winter is comming comme ils disent dans Game of thrones) et après la déferlante qu'on vient de se prendre, nous avons droit à du planant glauque Made in Doom, qui ne va pas forcément nous rendre de l'espoir (ce chant clair plaintif du plus bel effet nous file des frissons). Je crois que tout est dit dans le titre car oui on ressent une profonde solitude latente qui nous donne l'impression que plus rien existe autour de nous ! Dépressif à souhait. Pas forcément le meilleur moyen de promouvoir son pays, il ne ferait pas carrière dans une agence de voyage. Comment rester insensible à cela !?

Conclusion : Une fois de plus Jari et sa bande n'ont pas fait les choses à moitié et nous livrent un opus riche et perfectionniste qui ne plaira pas à tout le monde mais prouve bien que ce groupe reste unique et exceptionnel ! Une œuvre à part (comme tout ce que fait Wintersun d'ailleurs) qui impressionne et vous ferra voyager dans un monde plein de sensations.
 
Critique : Guillaume
Note : 9/10
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