Chronique

CHEMICAL SWEET KID - FEAR NEVER DIES / Trisol 2020

Près de dix ans après leur premier disque, « Tears Of pain », Chemical Sweet Kid nous offre aujourd'hui son cinquième album, « Fear Never Dies ». L'orientation musicale du groupe a évolué au cours des années pour passer à leurs débuts d'un son orienté électro à de l'indus-metal. Leur nouvel album plaira donc assurèment aux fans de Ministry, de Manson et de Rob Zombie.

Le disque débute par une petite comptine instrumentale très BO de film d'horreur (« Shall we begin ») qui met de suite dans l'ambiance. Le groupe balance ensuite un dévastateur et martial « Lost Paradise » avec un featuring de Marcus Engel des cultissimes mexicains Rabia Sorda.

La grande réussite de cet album est d'embrasser de nombreux styles musicaux, allant de l'indus-metal à l'aggrotech en passant par la dark-électro qui fait que l'on ne s'ennuie jamais à son écoute. Chemical Sweet Kid peut ainsi aussi bien délivrer des titres très Mansonien comme « Never Again » ou un « Lights Out » superbe que des morceaux très metal-indus comme « Dance with the shadows » (un morceau du niveau des meilleurs Rob Zombie) ou virer, avec une grande réussite d'ailleurs, vers de l'EBM ( Electronic Body Music) sur « Playing With Knives » ou « Push your limits» ( un titre qui invite irrésistiblement à la danse). Le combo semble posséder une grande culture musicale puisqu'à cette palette déjà large, il ajoute des éléments dark-wave comme sur « The Fire Within ».

La musique des messins délivre une atmosphère moite et oppressante très intéressante. On sent même à certains moments le cuir et les cagoules d'une soirée sado-maso comme sur l'inquiétant « Under the Spell ».
Si l'influence de Combichrist semble évidente tout au long du disque, Julien Kidam chanteur et leader du groupe montre qu'il a plus d'une corde à son arc sachant alterner les titres coups de poing à des morceaux plus lents et lourds comme sur « Forgiven » ou « To The Grave », titres à l'ambiance bien dark.

Si les Etats-Unis et l'Allemagne ont pris de l'avance sur la France en matière d'indus-metal, de nombreux groupes hexagonaux : Shaargot, Porn, Chemical Sweet Kid montrent qu'ici aussi on peut aujourd'hui réussir dans le genre.

Cerise sur le gâteau, les lorrains nous offrent en fin d'album deux titres de l'album (« Lights Out » et « Lost Paradise ») remixés par une pointure de l'aggrotech (Agonoize) et une pointure de la techno industrielle (Nachtmahr).

Chemical Sweet Kid montre avec ce nouvel album que le groupe est aujourd'hui arrivé à maturité. Un disque hautement convaincant.
 
Critique : Pierre Arnaud
Note : 8/10
Site du groupe : Page Facebook du groupe
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