Chronique

AMAHIRU - AMAHIRU / Verycords 2020

Il y a des musiciens ici et là qui se démarquent du lot. Ici présent, nous allons parler du sympathique Frédéric Leclercq qui depuis ses débuts professionnels au début des années 2000 à vu sa carrière évoluer à vitesse grand V de part sa persévérance, sa gentillesse et bien entendu son talent de musicien que ce soit niveau instrument ou composition. Révélé aux yeux de tous avec le titre de Dragonforce « Seasons », son aventure n’a fait qu’être plus mouvementée depuis: création de son super groupe Sinsaenum, intégration logique dans le groupe de son ami Stef Buriez de Loudblast, intégration au sein du groupe Kreator pour enfin arriver à la création d’un nouveau groupe AMAHIRU, en compagnie de Saki guitariste du combo japonais Mary’s Blood.
A nouveau projet, nouveau line-up incisif avec Coen Janssen aux claviers (Epica), Mike Heller à la batterie (Fear Factory) et enfin au chant Archie Wilson.
Connaissant le côté geek et l’attrait important porté par Fred à la culture nippone, c’est avec enthousiasme que je me plonge dans ce premier album au titre éponyme AMAHIRU.

Premier single, « Hours » est comme vous avez pu le constater un mélange d’une grande partie des inspirations de Mr Leclercq avec cette ambiance accrocheuse et au refrain direct ne demandant qu’une seule chose: être repris en choeur. La voix d’Archie est aussi très importante de part sa puissance et sa capacité à alterner voix claire et grunt. Un premier titre grand public, mais on n’en reprochera pas le choix, car il faut se faire connaître et ça fonctionne !
Second single avec« WTTP » (ndlr: Welcome To The Party) qui lors de son écoute la première fois m’a interpelé de par son couplet ‘Moving to the left, moving to the right, circle round and round, do it again and again…’ me rappelant une certaine chanson française des années 2000. Au delà de ça, ce titre une nouvelle fois fédérateur annonce clairement les choses pour ce qui est de l’ambiance musicale de l’album avec son bon gros son, ses soli explosifs et son air entêtant.

Sans grande surprise, le duo Fred / Saki nous projette dans un album sans routine, alliant leurs différentes inspirations et techniques. C’est d’ailleurs avec « Ninja No Tamashii » que la première grosse claque et gros coup de coeur se fera. L’introduction au piano / guitare dans cette ambiance purement traditionnelle japonaise est tout simplement une pure merveille et nous transporte au pays du soleil levant avec légèreté, avant la montée en puissance, une sorte de « quickening » avec ce battle guitare / clavier de presque six minutes époustouflantes.
Pour contraster avec cette perle évasive, il y a « Vanguard » qui revient sur des bases plus virulentes tout en gardant l’aspect mélodique. En tout cas, Mike Heller s’éclate bien derrière ses fûts !
Mais pas de routine tout au long de cette douzaine de morceaux qui au delà de leur unité arrivent à se différencier et ne laissent en aucun cas des la lassitude. Il faut dire que la voix de Archie y joue beaucoup, versatile et puissante apportant ce qu’il faut aux compos plus que bien ficelées.
A la limite, si on devait reprocher quelque chose à ce disque ce serait sur le choix d’une invitée. Elle est tendance, elle est bankable actuellement donc on acquiesce le choix d’avoir invité Elize Ryd (Amaranthe) sur « Lucky Star », troisième single de l’album. Bien entendu le duo fait son effet, le travail de la belle est comme à son habitude pointu et irréprochable, sans parler du refrain qui est quasi hypnotisant. Bien joué, et ça attirera très certainement les die hard fans de la belle à s’intéresser au groupe. Bien vu !

Ce sera sans oublier « Waves », nouveau titre instrumental posé et envolé qui nous permet de nous évader une nouvelle fois avec ce sentiment de légèreté, qui contrairement à « Samurai » qui le suit sera plus virulent, se rapprochant d’un certain titre de Metallica. Je vous laisse découvrir mais James Hetfield ne renierait pas un tel morceau ! Ça dépote et on dit « Oui »!

S’il y a bien une chose à retenir de ce premier album c’est qu’il est varié, proposant des titres grands publics, d’autres plus pointus, le tout alterné entre puissance - délicatesse - et culture japonaise forcément. Le final sur « Zombi » est un nouvel hymne à la guitare, ténébreux et donnant envie de repartir pour un nouveau tour, une nouvelle fête en ré-écoutant ce Amahiru. En espérant que ce ne soit pas un one shot et qu’il y en ait d’autres car honnêtement, le groupe se démarque avec son propre style, loin des pâles copies sans grand intérêt qui sortent depuis pas mal de temps ! Arigato Gozaimasu !
 
Critique : Lionel
Note : 9/10
Site du groupe : Page Facebook du groupe
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