Chronique

REDEMPTION - THE ORIGINS OF RUIN / Spv 2007

Troisième opus pour le combo de metal progressif Redemption, ce « The Origins Of Ruin » s’inscrit comme l’album de la confirmation. Ray Alder (Fates Warning) est intégré à merveille et leur récente signature chez le label teuton d’Inside Out laisse présager du meilleur pour le groupe, d’autant que cet album est de bonne qualité. Le line-up est toujours composé du compositeur Nicolas Van Dyk (guitares et claviers), Bernie Versailles (guitares), Chris Quirarte (batterie) et donc Ray Alder (chant) ; Sean Andrews (basse), quant à lui, remplace James Sherwood.

Pour être franc, le prog (au sens général du terme) n’est pas ma tasse de thé à 100%. Cependant, je suis très fan de metal prog « couillu ». Désolé pour le terme, mais j’ai vraiment du mal avec les groupes techniques, démonstratifs et souvent soporifiques. Cela vient certainement du fait que je ne suis pas musicien. Enfin bon, Vanden Plas, Symphony X, Evergrey ou Shadow Gallery font quand même partie de mes groupes metal préférés. Enfin bon, arrêtons de parler de moi, parlons plutôt de la nouvelle galette de Redemption !
Car ça démarre en trombe avec « The suffocating silence », dont les grattes déboulent à fond de cale, à la fois de manière très heavy mais impressionnemment techniques. Le rythme est très soutenu, tout comme la ligne vocale de Ray Alder. Le piano intervient pour adoucir un peu l’ensemble sur un pré-chorus magnifique. Le refrain en lui-même n’est également pas mauvais du tout. S’en suivent soli de claviers et de guitares dans la pure tradition progressive, et encore une fois, de manière heavy speed de très belle facture. Dommage que l’instru final soit un peu long à mon goût. Le morceau suivant s’intitule « Bleed me dry » et commence de manière très calme et atmosphérique, pour enchaîner avec la même mélodie mais plus énergique, ainsi qu’un contre-rythme efficace. Le refrain permet à Ray de pousser un peu sa voix, accompagnée de jolis chœurs. Le schéma suivant est dans la même veine que le morceau précédent, à savoir piano puis soli de guitares, avec des incursions fortes à propos de Sean Andrews et sa basse puissante. On repart de plus belle avec « The death of faith and reason » et son début entraînant (rythme batterie/basse et nappes de claviers) voire presque électro à la Rammstein ou Nightwish sur « I wish I had an Angel » voire plus récemment « Virus » d’Heavenly. Les ambiances ainsi que le solo de gratte sont les autres points forts de ce titre, si jamais vous n’accrochez à ce rythme de calvacade.
« Memory » est le quatrième et plus long titre de cet album avec ses quelques 9 minutes 30. Le début est magnifique, telle l’intro d’une musique de film aussi belle qu’angoissante. Piano, bruit du vent, synthé, percus puis guitares électriques et lourde rythmique viennent se rajouter au fur et à mesure pour s’emballer encore plus sur la fin. Enfin, le timbre très juste de Ray vient finir de sublimer le tout. Un midtempo de toute beauté avec ses contre-temps, ses envolées vocales, ses passages calmes au piano, ses soli de guitares très enlevés. Il ressort vraiment une belle émotion de ce morceau. Après le titre le plus long de l’album, on passe au morceau le plus court, à savoir « The origins of ruin ». Sorte d’interlude à la Evergrey, dont seuls Nicolas Van Dyk et Ray Alder sont les maîtres à bord. On enchaîne ensuite avec « Man of glass » qui, justement, s’enchaîne très bien avec le court moment musical le précédant. Le piano (qu’est-ce que j’aime le piano dans le metal ! On dit merci qui ? Merci Queen ! J ) occupe une place importante dans ce morceau mid-tempo enlevé, pas transcendant mais pas mauvais non plus.
Le tiercé final de cet album démarre part « Blind my eyes » et son intro synthé/piano que Ray et les gratteux ne s’empêchent de rejoindre pour une alchimie parfaite. Les chœurs et les inévitables (mais ô combien magnifiques) soli de guitares introduisent un non moins magnifique solo de claviers. Un rythme effréné démarre « Used to be ». Une véritable bombe qui explose pendant plus d’une minute. Cela se calme pour permettre à Ray Alder de montrer des vocaux d’une justesse incroyable. Puis, le morceau repart pour une chevauchée de notes et termine en apothéose vocale et guitaristique. Le titre venant clore ce « The Origins Of Ruin » se nomme « Fall on you ». Il démarre de manière très calme et le timbre de voix de Ray Alder fait d’ailleurs penser à celui du chanteur Seal. Un passage électro vient briser cette plénitude pour repartir sur une rythmique beaucoup plus metal. Un morceau de prog pur et dur avec ses breaks, ses soli, ses neuf minutes, bref, il n’y a vraiment pas erreur sur la marchandise :P Et quelle belle marchandise !

Conclusion : Vous l’aurez compris, ce « The Origins Of Ruin » fut une bonne surprise pour votre serviteur. A la fois mélodique, technique et heavy, il trouvera assurément un auditoire conquis, et pas seulement chez les inconditionnels du prog (j’en suis la preuve :P). En espérant que Inside Out fasse bien son boulot en permettant à Redemption de se faire connaître sur la scène metal internationale. Je pense d’ailleurs qu’il n’y aura pas de problème à ce niveau-là tant le label devient l’écurie référence du metal prog.
 
Critique : Secret Sfred
Note : 8.5/10
Site du groupe : site officiel de Redemption
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