Chronique

WITHIN TEMPTATION - THE HEART OF EVERYTHING / Roadrunner records 2007

Qu’est-ce que c’est bon d’être agréablement surpris ! Ceux et celles qui ont lu ma conférence de presse du 13 janvier, auront compris que les doutes que j’avais pu avoir lors de la première écoute de « The Heart Of Everything » ont, en partie, volé en éclat. A vrai dire, cela me faisait mal au cœur par avance de « descendre » un album de Within Temptation, groupe que j’apprécie particulièrement et dont les membres sont plus adorables les uns que les autres. J’ai donc revu mon premier sentiment à la hausse et vais tenter de me justifier plus bas.



« The Heart Of Everything » est donc le successeur de « The Silent Force », qui avait quelque peu destabilisé (pour ne pas dire déçu) votre serviteur, par rapport à un son trop propre, trop lisse, pas assez metal. Le tir est donc rectifié ici car les ambiances ne sont finalement pas si semblables les unes aux autres et cette galette possède beaucoup de qualité et de beaux joyaux. Pour ma « défense », l’ordre des titres y est pour beaucoup (cf. setlist finale et celle lors de la pré-écoute de l’album).
L’album débute par « The howling » et nous sommes en terrain quasi connu. En effet, ce morceau est la bande originale d’un jeu vidéo (The Chronicles of Spellborn) et avait déjà été joué lors de la tournée (f)estivale. Le morceau débute telle l’intro de « Stand my ground », c’est à dire par une grosse orchestration bien puissante pouvant rappeler une musique de film. Le titre est entraînant, la voix de Sharon, même si elle paraît un peu nasillarde sur les couplets, reprend de la puissance sur le refrain. Un bon opener. Le track suivant est le tant controversé « What have you done » et son duo avec Keith Caputo (Life Of Agony) qui sent bon le « Bring me to life » de qui-vous-savez . Mais étonnamment, en album il passe mieux qu’en single, allez savoir pourquoi… Peut-être parce qu’au milieu des autres morceaux, il fait plus OVNI que représentatif de l’album. Ce n’est pas non plus un mauvais morceau en lui-même, mais la comparaison est « obligatoire ». Sûr que si Evanescence n’avait pas existé, on n’aurait jamais dit que ce morceau était commercial… Enchaînons avec « Frozen », une ballade enlevée, comme beaucoup sur « The Silent Force ». C’est d’ailleurs à ce genre de chansons que j’en « voulais » quand je disais que l’album restait dans la même veine que son prédécesseur. Un morceau qui n’apporte donc rien de bien nouveau, à l’inverse du titre suivant « Our solemn hour » et ses chœurs chantés en latin. Entêtant, puissant, ça c’est du morceau ! Là, j’aime Within Temptation ! Là, ils apportent de la nouveauté ! Là, ils prennent des risques ! La voix « radio » de Sharon apporte un registre différent à son sublime timbre de voix, tout comme pendant le refrain où les chœurs en latin reviennent en puissance. On pourra même ouïr un solo de gratte, c’est dire si mes attentes sont enfin comblées.

Titre éponyme de l’album, « The heart of everything » commence un peu comme le titre d’ouverture de l’album, à savoir musique d’ambiance, un peu malsaine, avec voix aérienne et nappes de claviers, puis orchestration et grosse rythmique. Sharon se risque encore dans un registre différent, qui passe très bien, et donne vraiment une belle variété à ses vocaux. On peut même entendre des grunts lointains. Dans la lignée de « The Silent Force », mais avec un je-ne-sais-quoi d’originalité qui fait la différence. Une jolie partie de piano accompagnée de violon, c’est « Hand of sorrow » qui démarre. La plénitude est de courte durée quand une lourde et magnifique rythmique symphonique apparaît, pour disparaître et finalement laisser la place à Sharon et sa voix angélique. Un mid-tempo énergique qui bénéficie d’un refrain incroyablement accrocheur. Certains passages (juste avant le refrain et passage calme en milieu de morceau) font même penser à l’album « Mother Earth » au niveau de l’intonation « fragile » de Sharon. Un bon titre, véritable mix entre le meilleur de « Mother Earth » et le meilleur de « The Silent Force ». A noter également un très beau solo de grattes accompagné d’une orchestration de violons non moins belle. Avec une intro originale, à la fois électro et enfantine, « The cross », même si elle démarre calmement, s’emballe sur le refrain où le timbre de Sharon se module, en variant entre puissance agressive et plénitude aigue. Le morceau se termine par sa mélodie omniprésente qui l’a démarré.
Le bruitage d’un accident de voiture sert d’ouverture pour le morceau tiré du film du même nom « Final destination ». Encore un morceau enlevé, où la voix de Sharon reprend par moments son timbre « radiophonique » et les orchestrations ont encore une belle place en côtoyant une rythmique béton de la part des musicos. On enchaîne avec mon coup de cœur de l’album. Jamais je n’aurai imaginé qu’une ballade le serait ! Ce morceau intitulé « All I need » m’avait déjà marqué lors de la première écoute. Et pour cause, cette ballade est tout simplement magnifique, son refrain est des plus émouvants et son interprétation (vocale, musicale et orchestrale) sublime. Assurément, une des plus belles ballades que le groupe n’ait jamais composée. Avant dernier titre de cet album, « The truth beneath the rose », tout comme « Hand of sorrow », a ses passages sympathiques rappelant « Mother Earth ». Un bon titre, mais pas exceptionnel non plus, car dénué de risques. On termine ce « The Heart Of Everything » par « Forgiven ». Très jolie ballade intimiste entre Sharon et le piano de Martijn, avec de belles incursions de violons.

Conclusion : Within Temptation est donc de retour. Les anciens fans tout comme les nouveaux trouveront leur bonheur avec cette gallette novatrice mais qui n’occulte pas non plus son passé musical. En espérant vous avoir autant conquis que cet album m’a (re)conquis.
 
Critique : Secret Sfred
Note : 8.5/10
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