Chronique

EMERGENCY GATE - NIGHTLY RAY / Silverwolf Productions 2008

Cela avait pourtant bien commencé : pochette rappelant les premiers albums d'Annihilator (cf. "Alice in hell" avec la petite blonde apeurée tenant son nounours en peluche), gros son aux premiers abords, belle prod avec quelques effets bien chiadés, mais au bout de même pas une minute on commence à perdre un peu notre cher et tendre Nord chéri… Vers quoi les thrasheux de Emergency Gate nous emmènent-ils ?

Pour récapituler, Emergency Gate, mené par le 4 cordiste Mario Lochert, accompagné de Fabian "Cem" Kiebling, chanteur/guitariste, Vladi Doose, guitariste seconde position, Chris Ryback, celui qui jouait du piano, pardon du clavier debout et de Stephan "MyT.P." Paster à la grosse caisse et plus si affinité.

Ce groupe venant tout droit des contrées germaniques, nous propose un album aux accents heavy thrash, accouché au bout de quand même 12 années d'existence !! Album de la maturité ? Peut-être, album un peu trop mur ? Ça se précise…

En effet le premier titre, "Nightly Ray", un bon compromis de thrash power métal s'offre à nous, j'ai été très impressionné par le break musical réalisé post prod de très bon goût et laisse sur une première bonne impression, même si l'on peut espérer à ce moment de l'écoute, si l'on aura droit à une autre interprétation du chanteur guitariste. En effet, le chant reste un peu trop forcé "pour faire thrash" et noyé dans une reverb trop envahissante.

Dés le deuxième titre, "Kill the dying" tout se complique. Composition assez puérile, batterie approximative, claviers ringards. A ce moment là de la galette, j'ai eu l'impression d'écouter un groupe d'adolescents sorti d'un tremplin rock de mon lycée Jean Cocteau, seconde b (ne serait-ce d'ailleurs pas le cas??). Non c'est vrai j'avoue, je suis un peu dur, mais j'attends tout de même mieux d'un groupe "rodé", de plus de 10 ans d'existence.

Bon vous allez croire que j'ai une dent contre ce groupe, c'est vrai je me suis peut-être un peu emballé. Mais non, ne vous inquiétez pas, votre serviteur n'est pas du genre à cracher gratuitement dans la soupe !! C'est alors que l'écoute continue avec quand même une petite goutte de sueur perlant sur le front…

Le troisième titre "another day nowhere" arrive comme qui dirait le bienvenue, le mid tempo bien appuyé commence même à me faire taper du pied dis donc !! Le quatrième titre "the Inside" sort du lot, gros riff thrashi, bonne composition, les structures couplet/pont/refrain se mélangent parfaitement. Nous avons droit ici à un changement radical de l'album, peut-être même le déclic qui fait la différence entre un bon et un mauvais album (pour l'explication voir en bas).

Alors la suite ??? Attendez ça vient…

Horreur !!! Une ballade métal !!! Sérieusement, le riff son clair faisant penser à un "Tears of the Dragon" d'un certain Bruce D. (qui c'est celui-la ?) n'arrivera pas à vous toucher, à moins d'être rester un peu bloquer dans les années 80. Je ne vous parlerez même pas du titre "Discre-Pantz" qui, je pense, peut remporter la palme du "titre du plus mauvais gout" de l'année 2008 !!!

Qu'il va être dur de ne pas faire tomber pour de bon la mayonnaise....
Le reste de l'album reste flou, on navigue toujours entre rock FM avec claviers très, mais très, rétro ; surtout quant on connaît les possibilités musicales de certains matériels d'aujourd'hui, et métal presque thrashisant, avec malheureusement une batterie vraiment trop approximative et un chant pas encore assez franc… pour un premier coup d'essai, c'est bien un coup d'essai…

Donc en résumé, une moitié d'album qui sort à peine de l'ordinaire contre une autre moitié qui, croyez moi reste vite à oublier. C'est pour cela que je mettrai un modeste 5,5/10 (la décimale étant pour le titre coup de cœur "the inside").

PS : Pour la différence entre un bon et un mauvais album. Le bon album, c'est un album qui crashe. Le mauvais album, c'est un album qui crashe mais c'est un mauvais album
 
Critique :
Note : 5.5/10
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