Chronique

AQUILON - IMMOBILE / Manitou music 2008

Cela faisait quatre ans que j’attendais, j’épiais des nouvelles d’Aquilon, qui après un premier album plus que fort prometteur, a du rester sous un silence forcé. Et voilà que j’apprends (avec un certain retard) que la deuxième offrande est disponible. Sans attendre je me procure le dit objet pour ainsi poursuivre les aventures de ce groupe fort attachant.

Une intro des plus industrielles (un peu à la Marliyn Manson) débute l’album. « OO » permet de mettre dans l’ambiance juste avant que les choses sérieuses ne prennent le pas avec « Affliction ». Un très bon titre dans l’esprit du groupe, un heavy dark, puissant avec un Alexandre encore plus incisif au chant. A noter que le groupe a préféré écrire des textes entièrement en Français et nous propose de superbes paroles bien mélancoliques comme je les aime. Le son de ce nouvel album est super bon, bien puissant sans dénaturer le reste.
Pour un début ça en impose.
« L’œil » continue dans la même atmosphère, sombre et lourde, un côté torturé subsiste, bien aidé par le chant possédé d’un Alex époustouflant. Le duo avec la belle Anne est plus ciblé mais apporte beaucoup aux compos. Sûrement l’un des meilleur titre de l’album et bien sûr du groupe. Happé par l’univers mélancolique exquis qu’Aquilon propose, on se laisse aller et « Diverses personnalité » nous donne encore un peu plus de cette drogue noire qui coule le long de nos veines et manipule notre cerveau. Les mélodies divines, suivies de paroles sensibles et enivrantes sont notre moteur.
Une nouvelle intro aux sonorités indus débute « L’amant ». Un autre titre puissant, qui nous scotche. Lancinant et morbide, on se livre à nouveau à un exercice grandiose. Aquilon a bien évolué et sait maintenant distiller toutes ses qualités à chaque instant. Un grand groupe est en train de naître. « Emancipe mon rêve », ne lâchera en rien cette addiction qui se propage en vous. Il vous faut cette dose, sombre, calculée, qui annihile tout le reste et vous rend accros à cet univers. Même si le groupe a accentué son côté indus, il est tellement bien absorbé par la globalité de la musique qu’il ne gène en rien. A noter l’efficacité du refrain qui fera des dégâts en live.
Plus on avance plus Aquilon frappe juste et fort, nous proposant des titres exquis et « A demi mot » ne déroge pas à la règle. Alors certes, son intro digne des boites de nuit va en surprendre plus d’un, tout comme la suite très techno malgré un métal puissant derrière. Le refrain lui plus ‘rock’ rentre bien dans la tête. Une surprise qui à force devient acceptable. « Perdu » et bien non car on a affaire à un nouveau heavy dark. Encore une fois le groupe propose un refrain identifiable et entêtant. Une sorte de single bien agréable.
Avec « Paradis perdu » on avance vers une nouvelle prise de bien être morbide. Quelle prestation des guitaristes Tony et G.O qui délivrent des riffs assassins et des passages bien plus aériens. Alexandre, à nouveau, laisse transpirer son art dans un chant viscéral des plus jouissif. Encore une fois une intro électronique arrive et « Immobile » aussi. Et une nouvelle fois Aquilon ne se trompe pas en nous livrant une bien belle oeuvre ténébreuse. Tu la sens la mort roder autour de toi, elle sent bon non !?
On fini ce voyage dans les Abymes de l’être humain avec « Saturation des âmes » qui ne pourrait mieux porter son nom, tant, nos âmes ont été secouées. Un dernier coup pour ainsi laisser son empreinte indélébile à notre cœur. Une dernière dose avant le nirvana, noir comme la mort, noir comme la fin.

Conclusion : excellent, rien d’autre à dire, un travail de grande réussite, pour nos Français qui ne me déçoivent pas un brin. Un deuxième album très prenant qu’il me tarde de réécouter. Un grand merci les mecs pour cet art sombre magnifiquement proposé.
 
Critique : Guillaume
Note : 9/10
Site du groupe : Site officiel d'Aquilon
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