Interview

SONATA ARCTICA (Version française - 2014) - Tony Kakko (chant)

En pleine promotion pour la sortie de son nouvel album intitulé « Pariah’s Child », Tony Kakko, géni(teur) créatif du groupe Sonata Arctica s’est entretenu avec votre webzine préféré et se livre avec un enthousiasme et une verve non feints.


Secret Sfred : Salut Tony ! Merci de prendre un peu de ton temps pour répondre à mon interview.
Tony Kakko : Tout le plaisir est pour moi !


« Pariah’s Child » est-il un retour aux sources ?
Retour aux sources : oui, retour à l’âge de pierres : non ! Il est dans la continuité de la ligne tracée par nos quatre premiers albums (NdSS : de « Ecliptica » à « Reckoning Night » donc). Dans le style, je trouve que « Pariah’s Child » ressemble beaucoup à ce que nous avons proposé dans « Winterheart’s Guild » et « Reckoning Night ». Mais évidemment, nous n’avons aucune raison de jeter à la poubelle ce que nous avons fait ces dernières années. Waouh on dirait qu’on a pris un virage qui devait être passager en 2006-2007, mais il semblerait que cette période dure plus longtemps que prévue !


Comment s’est déroulé le processus d’écriture de l’album ? Restes-tu le principal compositeur ?
Jani (NdSS : ancien guitariste) et Henrik ont déjà écrit des titres pour Sonata Arctica. Mais en quinze ans, j’ai écrit tout le reste. Il semblerait donc que le processus reste encore le même pour les années à venir. Donc oui, je reste le principal compositeur !
Le processus s’est facilement passé, même si la direction de l’album a un peu changé l’été dernier. J’avais écrit « The wolves die young » et nous avons tous décidé que tout l’album serait beaucoup plus speed et metal que prévu. Ce fut un bon changement.


Sur la pochette figurent un loup ainsi que votre ancien logo.
Pourquoi ce retour ?

Après avoir vraiment choisi la direction que nous voulions prendre avec cet album, nous n’avons pas eu à trop tergiverser et avons rapidement décidé de ramener nos anciennes valeurs graphiques sur notre pochette. Elles soulignent et confirment nos intentions musicales, bref, c’était un retour « logique ».


Cet album semble être un best-of de ce que vous aviez fait de mieux sur vos précédents opus. J’ai trouvé du « Ecliptica » dans « Love », du « Silence » dans « Blood », du « Winterheart’s Guild » dans « Running Lights », etc… Es-tu d’accord avec moi ?
Exactement ! Cet album possède des éléments de chaque opus que nous avons sortis. Au final, n’importe quelle chanson de « Pariah’s Child » pourrait parfaitement figurer sur nos anciens albums, au niveau du style s’entend.


Vu que tu ne nies pas un certain retour aux sources, et que je suis un fan inconditionnel de l’album « Ecliptica », n’as-tu jamais songé à un faire un part. 2 ? Comme l’on déjà fait Rhapsody of Fire et Gamma Ray avec respectivement « Symphony of Enchanted Lands part 2 » et « Land the Free part 2 ».
Non pas vraiment. Je pense que depuis la sortie de cet album, beaucoup a coulé sous les ponts depuis. Remarque, il ne faut jamais dire jamais, n’est-ce pas ?
D’ailleurs, au sujet d’« Ecliptica », nous allons le ré-enregistrer cette année à la demande de notre label japonais. C’est marrant de retravailler sur ces vieilleries (rires), mais bon, mon rêve n’est pas non plus de faire revenir Sonata Arctica sans cesse en arrière.


En dehors des chansons « classiques » de Sonata Arctica, il y a deux titres très surprenants : le complètement barré « X marks the spot » et le rock’n roll « Half a marathon man ». Peux-tu nous en dire plus ?
Pour « X marks the spot », je l’ai complètement ré-écrite lors des répétitions, 2 fois ! Je n’étais pas satisfait de cette version et je voulais même la retirer de l’album. Mais, je me suis finalement dit que je devais retourner bosser dessus pour la rendre meilleure. Ce qu’il reste des premières versions sont le refrain et le gros riff au milieu du titre. Puis les paroles me sont venues, elles traitent de ces personnes complètement aveuglées par les religions et qui vouent un culte démesuré à quelque chose qu’ils ne comprennent même pas eux-mêmes. Ensuite, nous avons demandé à Jaakko Koskinen, qui est un ami d’Elias (NdSS : guitariste) de tenir le rôle du prêcheur. Ce qu’il a accepté et d’ailleurs, je dois avouer que c’est lui le chanteur pricnipal de ce titre et non pas moi (rires) !

Les origines de « Half a marathon man » sont assez extraordinaires. J’ai commencé à écrire cette chanson un matin de septembre chez moi, alors que nous avions déjà terminé toutes les répétitions. Le cheminement d’une idée brute à une démo terminée a dû me prendre trois heures ! Vraiment rapide quoi (rires) ! Plus tard, lors d’une soirée dans mon sauna, je leur ai joué le morceau et ils l’ont tous de suite adoré. Quelques heures plus tard, nous enregistrions ce titre ! Le processus le plus speed de ma vie ! Je me suis entraîné pour un marathon l’été dernier que je ferai cette année, c’est de là que m’est venue l’idée de cette chanson.


Peux-tu nous éclairer sur la conception de l’impressionnant « Larger than Life » ?
L’idée de cette chanson est venue du fait qu’il y a quelques années, je m’étais acheté un boite de sons orchestraux. Rapidement, j’ai trouvé l’intro ainsi que quelques parties orchestrales et le titre « Larger than Life » m’est venu aussi vite, ainsi que certaines paroles qui formaient l’histoire principale. Très tôt, j’étais convaincu que ce serait un long titre parfait pour terminer l’album. Il ne me restait plus qu’à créer différentes parties afin de donner du dynamisme et des nuances au morceau. Par contre, en ce qui concerne les paroles, j’ai vraiment attendu le dernier moment pour les livrer, les peaufinant au maximum, jusqu’à en être totalement satisfait. L’histoire de cette chanson traite d’un homme qui a choisi de privilégier sa vie d’artiste à sa vie personnelle. Mais il n’est jamais trop tard, il faut juste y croire.


Pourquoi Marko (NdSS : bassiste) a-t-il décidé de quitter le groupe et comment c’est passé le recrutement de Pasi ?
Cela faisait déjà un moment que Marko avait perdu sa motivation et n’était plus trop intéressé dans le fait de partir en tournée, ou même dans les activités que nous faisions à côté. Et cela fait également plusieurs années que les fans se plaignaient de son manque d’enthousiasme sur et en dehors de la scène, donc… Finalement, en début d’année dernière, il a décidé de nous quitter, ce qui forcément, était une bonne chose pour tout le monde. Ce qui est bien, c’est qu’en tant que leader du groupe, je n’ai pas eu à prendre de décision trop drastique. D’autant plus que Marko est un ami et qu’on a joué depuis 20 ans dans le même groupe, ce qui représente tout de même plus de la moitié de ma vie (rires)! Ce n’est donc pas non plus facile de trier un trait sur tout ce qu’on a vécu ensemble comme ça. Le point positif, comme je te l’ai déjà un peu dit, c’est que désormais le groupe et très sain et motivé pour continuer à aller de l’avant. De plus, je sais que Marko va s’éclater dans sa nouvelle vie. Il y a un temps pour tout. La roue tourne.

C’est ainsi qu’est arrivé Pasi. Nous le connaissions depuis 2005 il me semble, quand il s’est occupé du mix du dvd live « For The Sake Of Revenge ». Et Henrik, quant à lui, le connaît depuis 1995, quand il l’a joint dans le groupe Silent Voices. Sachant qu’il était aussi bon en tant qu’homme de studio, ainsi qu’en tant que bassiste, ce fut très facile pour nous de lui demander de nous rejoindre. A ce moment-là, nous n’avions que lui en tête, et même Marko nous a avoué que personne d’autre que Pasi ne pouvait le remplacer. Donc voilà, parfois les choses se font facilement et naturellement.


Vous serez en tournée en mars, mais vous passerez seulement deux fois dans l’hexagone (NdSS : Paris, le 23 avril et Lyon, le 4 mai). C’est assez étonnant tant on sait qu’il existe un lien fort entre le groupe et la France.
Une autre tournée française est-elle prévue ? Ainsi que le Hellfest peut-être ?

Autant que je sache, non, pour l’instant rien ne change à ce qui était prévu. J’étais personnellement trop occupé pour faire vraiment attention aux dates bookées. Mais effectivement, j’aurai espéré beaucoup plus de dates en France. Je ne sais pas pourquoi ça s’est passé comme ça. Mais rassure-toi, nous referons une tournée européenne l’année prochaine. A l’heure actuelle, je n’ai rien de concret à t’annoncer avant Noël 2014.
Pour le Hellfest, c’est clair que nous adorerions y retourner (NdSS : le groupe y a performé en 2008), c’est un festival vraiment cool ! Nous attendons donc l’invitation (rires).


Des groupes tels que Sonata Arctica, Nightwish, Stratovarius ou Children of Bodom ont fait partie d’une talentueuse vague de metal finlandais dans les années 90.
Aurais-tu des nouveaux groupes finlandais à nous conseiller ?

Honnêtement, je n’en ai pas la moindre idée. Peut-être Battle Beast, et encore, le groupe n’est pas si récent que ça (NdSS : premier album sorti en 2011).
Je ne sais pas trop ce qu’il se trame en Finlande, je ne suis pas très au fait de l’émergence d’une éventuelle nouvelle vague, mais j’espère qu’elle arrivera !


SBM : En parallèle de Sonata Arctica, tu as chanté sur le titre « Cold Heart of the Klondike » du nouveau projet de Tuomas Holopainen (NdSS : Nightwish). Il m’a d’ailleurs dit que tu étais encore plus fan de Don Rosa que lui. Comment as-tu vécu cette expérience ?
C’était super ! Je suis très reconnaissant que Tuomas ait pensé à moi pour ce projet. Pour être franc, j’aurai été assez déçu s’il ne m’avait pas pris (rires). Les enregistrements ont été un grand moment. J’ai rarement eu autant la chair de poule qu’en chantant ce titre, une superbe expérience ! Le mauvais point, par contre, était, qu’après les enregistrements, un dilemme s’est posé à moi. Soit je passais la nuit au studio avec ma famille et rencontrais Don Rosa qui devait arriver quelques minutes après ; soit j’étais prudent et je rentrais à l’hôtel pour être au calme. J’ai finalement décidé qu’il serait préférable que je quitte le studio en laissant les gens s’amuser et ne pas être embêtés par des enfants se demandant ce qu’il se passait. En fait, je me suis senti comme un gosse devant un arbre de Noël garni de cadeaux et qui aurait été arraché de tout cela. Que veux-tu, c’est la vie !(sourire)


Secret Sfred : Tony, nous arrivons à la fin de l’interview, je te laisse le dernier mot.
Vous nous manquez les gars ! J’espère que vous apprécierez l’album autant que nous ! En tout cas, moi, il me convient très bien (rires).
Pensez à prendre vos places pour venir nous voir pour cette tournée qui fêtera nos 15 ans de carrière. Vraiment navrés de ne vous proposer que deux dates en France, mais soyez surs que nous vous aimons quand même ! A bientôt !


Merci Tony !
C’est moi ! :)
Salut à tous les amis en direct de Chihuahua, au Mexique !
 
Critique : Secret Sfred
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