Interview

HAUMÉA (2020) - Andy (Guitare)

Les Normands de Hauméa nous offrent avec « Leaving » un très bon deuxième EP. Entre Faith No More et Deftones, leur son puise tant dans le metal que le rock alternatif et font de ce « Leaving » un disque fort intéressant. Interview avec leur guitariste Andy.

« Je sais qu'Hauméa est une planète naine transneptunienne. Pourquoi ce nom ? »


« C'est un nom qui sonnait bien. Cette planète a un code : 6108. C'était un clin d'oeil à notre département de l'Orne. Hauméa est aussi une déesse hawaïenne de la fertilité. Cela symbolisait la naissance du groupe. »

« « Leaving » arrive deux ans après « Unborn ». Comment avez-vous pensé ce nouvel EP par rapport au premier ? »

« Le son a changé par rapport au premier notamment parce que nous avons confié le master à Magnus Lindberg que notre bassiste Léa avait contacté. Il a été dispo et très réactif. Il a même fait des trucs qui n' était pas prévu à la base ce qui est très sympa de sa part. On avait beaucoup aimé son travail avec Tagada Jones, Aqme et Bukowski. Il a super bien bossé sur le son, l'a amplifié. Musicalement, le EP est plus diversifié que le premier. On a voulu que le disque ne soit pas uniforme, qu'il explore différents styles. »

« Vous n'avez pas eu envie de faire un album après un premier EP ? »

« Nous sommes encore un jeune groupe. On voulait d'abord apprendre à se connaître. Pour ce second EP, on avait envie d'enregistrer cinq, six morceaux. Un album prendrait plus de temps et puis nous aimons le format EP. Un album demande un temps de travail plus long et puis de la com. Pour le moment faire des EP nous convient très bien. »

« Certains titres notamment « Bones » sonne très Faith No More. C'est l'une de vos influences ? »

« Clairement. Nous aimons tous dans le groupe Faith No More. On les cite souvent à notre propos et je comprends pourquoi. »

« Et il y a aussi celle des Deftones. »

« Oui,c'est un autre groupe que nous aimons beaucoup. »

« Vous sonnez à la fois metal et rock. Vous êtes au confluent des deux. »

« Tout à fait. Des titres comme « Bones » ou « I Know them » sonnent très rock. On aime le metal, le rock alternatif. On a fait les choses à l'instinct, sans calcul. »

« Vous chantez à la fois en français et en anglais. Pourquoi ? »

« Niko notre chanteur vient du rock et de la chanson française. Ca lui est resté. Il y a des passages de nos morceaux où la cohérence sera de chanter en français, d'autres en anglais. Lorsque l'on compose un riff l'une ou l'autre langue s'impose. »

« Bones » est pertinent avec ce qui se déroule en ce moment avec sa vision sombre de l'Humanité . »

« C'est notre batteur qui l'a composé. C'est un constat du Monde mais nous ne nous considérons absolument pas comme un groupe politique. Evidemment en écrivant ce morceau on ne s'attendait pas à ce qui se passe actuellement. On ne pouvait évidemment pas imaginer qu'il y aurait le covid-19. Il y a plusieurs interprétations possibles de ce morceau dont celle d'un futur incertain pour les hommes. »

« Votre disque vient de sortir. Vous êtes forcèment impactés par la crise du covid-19. »

« Clairement. On ne peut pas vendre le Cd lors de nos concerts. Ceux-ci ont bien sûr été annulés. On est dans le dur. On ne sait pas quand nous pourrons redonner des concerts. Pour le moment on assure la promo. »

« Vous aviez sorti un clip de « Breath ». Vu les conditions actuelles ça va être difficile d'en sortir un autre. »

« C'est clair. C'est dommage parce que l'on a eu de supers retours sur « Breath ». Le clip a déjà été vu 1200 fois, ce qui est bien. Nous réfléchissons à des alternatives. On va peut être faire un clip d'animation ou des vidéos où nous jouerons nos morceaux. »

« La région Normandie semble pas mal vous soutenir. »

« Oui. Nous avons gagné un tremplin l'an dernier. C'était un dispositif mis en place par la région qui octroie des subventions. On a eu un soutien financier qui nous a aidé dans nos projets. »

« La pochette fait très film d'horreur 70's. »

« C'est notre batteur qui l'a dessiné. Elle est inspirée par le titre « Breathe ». On voulait une continuité visuelle avec celle de notre premier EP. »

« Le art-work intérieur est très flashy. »

« C'est vrai. On a fait une photo en infra rouge. On voulait un truc original et qui soit à l'opposé du côté sombre du metal. »

« Il y a une scène metal à Alençon et autour ? »

« Oui il y a une Smac : la Luciole. Il y a des festivals autour d'Alençon et une asso metal Raffal qui organise des concerts. A Alençon je connais un groupe hard-core Batkong et c'est à peu près tout. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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