Live Report

HELLFEST 2013 - Day 3 - 23/6/2013

 
Dimanche 23 juin

Weska, l’explorateur du néant :


La fatigue guette au matin du dimanche, mais il va falloir se sortir les doigts du cul car quelques groupes français vont se produire sur le main-stage à savoir Gojira, Mass Hysteria et The ARRS. Il n’y a peut-être pas de tête d’affiche genre Superstar, mais au moins on a des frenchies. The ARRS donc sont venus défendre leur dernier album « Soleil Noir » et ont très largement exploité cet album en commençant par le cliché du metalcore « Fahrenheit » avant de tailler dans le lard avec des morceaux plus tranchant, plus hardcore. Leur tube « Mon epitaphe » sera bien sûr joué et le chanteur de Vera Cruz viendra taper la chansonnette. Le set est complet et condensé, le son un peu timide, mais ça secoue suffisamment à 11h du mat pour envoyer du circle pit.

Après avoir déambulé sans but, et raté Svart Crown, je patiente pour Mustasch en écoutant Heaven’s basement. Et comme vous dire… des gamins qui envoient un Hard Rock pareil, ça mériterait de passer à la radio ! Moins burné qu’Airboune, mais surtout moins stéréotypé, ces britanniques envoient du bois ! Hop, direction le merch ! De toute façon, le show trash/hardcore/industriel de Prong est d’un ennui mortel… par contre, faut pas déconner, on joue des coudes pour vite revenir sur le devant de la scène pour écouter Mustasch et son stoner revigorant. Un show assez statique, en particulier pour le bassiste, mais le chanteur Ralf Gyllenhammer ne se laisse pas démoraliser et motive la foule autant qu’il peut jusqu’à descendre se coller au public. La plupart des tubes du groupe suédois seront joué dont le plus célèbre « Double nature » chanté par le public.

Si la fatigue empêche de savourer les concerts qui s’enchaînent sur le main-stage, un groupe va tout changer : Mass Hysteria. Ici s’est joué le show le plus monstrueux de tout le Hellfest. Il n’y a peut-être pas toute la technique de Kiss et les effets spéciaux, mais une liesse générale inégalable. Mous en polo, jean et coiffure de papa, joue son rôle d’ancien pour délivrer un message de paix, d’amour et de promotion du métal alors que le petit journal de Canal+ filme la scène. C’est peut-être ce dernier point qui amène non seulement mous à faire des discours « POSITIF A BLOC », mais à se mettre en plein milieu de la foule pour réclamer un circle pit autour de lui. Et quand le groupe lance « Furia » c’est carrément la folie qui s’empare du public. Jamais de ma vie je n’ai vu autant de pogo, de slam et d’ambiance de fête façon metal. Le groupe breton ne s’est pas simplement contenté de ressortir ces perles hardcore de la fin des années 90, mais a sorti des hits plus récent et plus mûr comme « Pulsion », « Une somme de détails » et « World on fire ». Le son est impec, la prestation incroyable, de quoi devenir fan de ce groupe en un concert.

C’est déjà un peu moins le cas avec trois autres déceptions de ce hellfest : Newsted, Korpiklaani et Gojira. Pour l’ancien bassiste de metallica c’est peut-être une question de goût mais la prestation s’est avéré assez mollassonne. Pour Korpiklaani au Temple, c’est certainement le fait de ne pas reconnaître la set list avec un son aussi horrible. Même voie pour Gojira. Inexplicable, le groupe bat Misanthrope dans la catégorie son de chiotte. On le ressent également dans le manque d’implication de Joe Duplantier par rapport à d’autres concerts du groupe. Et même si l’ambiance reste celle d’un concert Gojira, la set list emballe peut, très orienté sur les débuts du groupe qui saura à peine exploiter « L’enfant sauvage » et « Orobouros ». Comble du mauvais goût, sur une prestation aussi courte, le groupe cloture avec « Where dragons dwell », un des morceaux les plus longs du répertoire Gojira ; et bien qu’il s’agisse d’un de mes morceaux préférés, il n’avait clairement rien à faire là. Pourquoi je ne suis pas allé m’éclater avec SBM sur Wintersun ? Allez savoir, la peur du son de la scène Altar certainement…

Ce dimanche met à l’épreuve l’endurance du metalleux, et aller voir tous les concerts depuis 11h du mat n’est pas toujours la bonne idée… c’est donc épuisé et allongé que je continue mon camping au main-stage avec le très bon show de « Symphony X ». Je détestais ce groupe, mais faut reconnaître qu’en live, ca tarte : Michael Romero Style. Petit tour cependant sous le chapiteau Altar pour l’excellent show des portos de Moonspell. C’est ptet ça qu’il faut à l’Altar… du metal progressif genre dark metal doom machin chose à trois accords mais ambiances de fou. Alors que dès que c’est trop compliqué, comme plus tard Hypocrisy, c’est déjà autre chose. Une sorte de cacophonie… alors que le groupe en lui-même est très bon. Et on ne peut pas dire que ce n’est pas les techniciens son quand entre les deux groupes, Marduk, les patrons du black metal, envoient du bois sur la scène Temple du même chapiteau.

Hypocrisy m’a donc achevé et, là encore, j’aurais mieux fait d’aller voir Volbeat sur le main-stage. Et la raison supplémentaire à ce regret est la catastrophe sonore de Cradle of Filth. Dani Filth perce les tympans et le son est horrible. Est-ce que j’ai reconnu un morceau ? La réponse est non. Gojira est ainsi battu à plate couture.

A finir sur une fin morrose, j’aurais pu me lancer sur Ghost qui remplace Danzig sur le main-stage, mais me tailler une veine sur du Heavy Doom n’aurait pas été une bonne idée. J’aurais pu aussi aller voir Napalm Death… scène Altar… vous m’avez compris.

D’un point de vue général, ce Hellfest 2013 est un bon cru. La fréquentation a atteint un bon niveau avec 102 000 billets vendus, contre 105 000 l’an dernier, année du déménagement du site, dixit la presse régionale « Le grand ouest ». Si les têtes d’affichent sont moins aguichantes, il faudra surtout reprocher quelques mauvais réglages sonores sur des groupes clés que l’on aurait aimé voir sous un meilleur jour. Si on pourra toujours se faire à la météo changeante du nord atlantique, on attendra surtout du Hellfest 2014 un meilleur réglage sonore… quitte à ne pas entendre la batterie !

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Le Hellfest par SBM, la soubrette de l'espace presse:

Allez savoir pourquoi, j’aurais bien aimé que pour mon dernier jour on me mène mon café au lit. Et vous savez quoi ? Ben ce n’est pas arrivé. Ma bouteille de Captain Morgan me regarde mais bon, pas assez de caféine. Bon ben direction le catering : y’en a !!
La matinée sera principalement passée à l’espace presse, ce n’est qu’à 15h que je file voir mister DANKO JONES ! Ils sont trois mais foutent un bon bordel ! Leur rock est musclé, bourré d’énergie, un régal pour les oreilles ! Très bon pour se mettre en jambe. Le son est parfois inégal mais on met ça sur le compte des aléas du festival.
Un peu plus tard j’arrive juste à temps au Temple/Altar pour assister à la fin très festive du show de KORPIKLAANI. Visiblement ça a bien bougé là dedans ! Mais là où tout le monde se rue sur GOJIRA, je reste pour WINTERSUN, au moins le temps de l’excellentissime « Sons of Winter and Stars ». Certains fans au premier rang pleurent de joie, le show n’en est que plus prenant. Musicalement toujours excellent, le son est en plus impeccable, avec un Jari très en forme. Je suis content d’avoir pu assister à une partie de ce show ! Non mais c’est vrai quoi ça fait combien d’années qu’on attend ça !!?? Cela dit, pas le temps de trainer la pate : Direction la bière puis surtout le show de nos concitoyens de GOJIRA. Alors autant en salle c’est énorme, autant en festival plein air c’est dantesque !! Du wall of death magique aux circle pits à des slams ininterrompus. Sachant que MASS HYSTERIA a mis le feu quelques heures avant, je peux vous dire que là, la France est fière ! Merci les gars !

Pas de pause, on enchaine direct sur une de mes affiches du jour : SYMPHONY X, qui revient défendre son excellent « Iconoclast », qui ouvrira d’ailleurs le set. Jason ne sera malheureusement pas de la partie, mais son remplaçant tient bien la barre, alors pas de soucis. Russell est toujours excessivement charismatique, Michael Romeo toujours aussi… Dieu. Le public ne bouge pas plus que ça mais les cris entre chaque chanson montrent que tout va bien. Normal quand on entend des tubes comme « Dehumanized » ou « When All is Lost ». Y’a pas à dire : SYMPHONY X c’est toujours excellent !
Je file vite fait faire une dédicace avec GOJIRA au stand Metallian avant de faire un crochet par la presse pour la conférence de LORDI. Je reste version « double file » histoire de shooter un peu, puis je fonce au pit pour les voir en live !
Le temps d’assister à la fin du show de la bande à Corey Taylor : STONE SOUR. Un bon rock progressif, malgré un Corey parfois aléatoire. Le show est sympa mais malheureusement, il démontre le hic de ce dimanche : deux têtes d’affiches (STONE SOUR ET VOLBEAT) qui n’en sont pas. Regardez les têtes d’affiches des autres jours : DEF LEPPARD/AVANTASIA et KISS/KORN. Ce dimanche fait un peu pauvre, ce qui explique le fait qu’il y a moins de monde, mais visiblement c’est du à l’annulation de Aerosmith.
Bon on ne va pas pinailler pour quelques 100 personnes, on sort son beau sourire car maintenant c’est… LORDI !!

Enfin ! Leurs costumes, leurs mise en scène, tout est génial de ce côté !! Le Muppet Show de l’horreur avec de la musique qui a des burnes ! Le groupe a la patate mais une question me turlupine : Putain comment ils font pour courir avec ces costumes !! Ils ont un système de récupération de sueur ?? Mais qu’est ce que c’est bon ! Entre les « Devil is a Loser », « The Riff », « Who’s your Daddy », le groupe nous fait un petit best of pas dégueu ! Effets pyrotechniques, danseuses sexy qui font le show raaahhhh que c’est bon !! 1h10 passée trop vite ! Je prends quelques minutes pour photographier VOLBEAT qui fait un show très correct mais qui manque, à mon sens, de pêche. Il est vrai que des titres claquent énormément, comme « Guitar, Gangsters and Cadillac Blood » (elle, elle est énorme !!). Bon groupe, bon son, bon concert mais c’est tout pour moi.
Le groupe qui va fermer ce festival, pour moi, sera CRADLE OF FILTH. C’est bizarre, tout le monde me dit « Nico faut pas les voir en live !! Surtout pas !! ». Et moi, forcément plus malin que tout le monde, je veux m’en assurer. Bon ben voilà ma conclusion : Cradle, en live, plus jamais.
Le son est bon, mais le problème c’est Dani… ou plutôt son chant. Les hurlements aigus trop souvent répétés prennent la tête. Il est vrai qu’on dirait un roquet qui sautille et abois… Mais l’ambiance et les costumes sont cool, c’est dommage.

Bon ben voila c’est fini… Direction apéro et retour dans le Sud, là il y a un vrai climat.
Cette édition est excellente pour de multiples raisons. Tout d’abord la diversité de l’affiche, mais aussi l’organisation toujours plus performante. Seule la météo aurait pu gâcher le festival, et même là on n’a pas à se plaindre.
On repart plein de souvenirs et on se dit…à l’année prochaine !!!!
 
Critique : Lionel
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