Live Report

HELLOWEEN (Pumpkins United) - Zenith de Paris - 15/11/2017

 
Helloween United au Zénith de Paris : les miracles ça existe !

Et bien on se sera dit « jamais dans cette vie » plusieurs fois cette année. Le Zénith de Paris accueillant Helloween avec Michael Kiske au chant et Kai Hansen à la guitare je vous avoue que c’est un truc que je ne pensais pas vivre… J’avais abandonné tout espoir à la sortie du deuxième album de Gamma Ray (« Sigh no more », une petite merveille) pour être franc, en partie parce que je ne voyais pas à quel moment Kai Hansen aurait à nouveau besoin de ses petits camarades, vu la qualité du groupe… Je ne vous parle même pas de « Pink Bubble… » qui pour ma part sentait bon le linceul (heureusement le groupe a par la suite prouvé plein de fois qu’il avait encore son mot à dire). C’est facile, soit vous connaissez le groupe et vous êtes ému comme moi, sois vous avez déjà décroché et c’est tout à fait compréhensible. Minute, quand même, mettez en perspective, Helloween à une époque était aussi, voire plus important que Metallica… Et oui pendant que les Ricains faisaient la première partie d’Ozzy et apprenaient à marcher dans la cour des grands, eux étaient tête de gondole avec Keeper of the Seven Keys. Alors certes la tendance s’est brutalement inversée et vite, pour pleins de raisons, mais Helloween est resté, dans les mémoires de ceux qui ont grandi avec, comme un groupe important, un tournant dans l’histoire du Métal, et pas un petit.

Ces mecs sont devenus beaucoup plus grands qu’eux-mêmes puisque non seulement ils ont mis leurs vieilles querelles au placard (alors qu’il y avait du taf), l’ont fait sans escroc thérapeutes de groupes à whatmillions (pan dans ta tronche Rage Against the chochottes) mais ils sont en train de faire un truc que (je crois) aucun groupe n’avait fait avant. Une tournée avec les anciens membres et sans virer les nouveaux. Sur scène il y a donc deux chanteurs et demi (Hansen ayant la double nationalité gratteux chanteur), trois guitaristes (et vu les partoches c’est pas idiot en plus) un bassiste (l’avantage de jamais être parti, palme de la constance monsieur Markus Grosskopf) et un batteur. Alors pour la batterie on doit tirer son chapeau au groupe et au tenant du siège aussi. Daniel Löble aura sûrement signé le solo de batterie le plus émouvant qu’on ait vu dans l’histoire du Métal puisqu’il a joué en duo avec un film du solo de son prédécesseur, le regretté Ingo Schwichtenberg, transformant un beau moment de technique en hommage éminemment réussi. C’est un peu comme voir un super groupe en mieux. Il y a un autre avantage, celui de traverser toute l‘histoire du groupe sans froisser personne et surtout en permettant au public de se faire plaisir sur tout. Les deux chanteurs se partagent le répertoire chantent des trucs que l’autre a créé, c’est fascinant de voir à quel point les deux vocalistes sont complices et complémentaires. Kai Hansen se fait aussi plaisir au chant (ça laisse aux deux autres le temps de se reposer en enchainant une longue séquence à la voix).

Tout le monde se retrouve en avant au moins une fois, et les mecs réussissent en alternant à sortir 2h45 de concert sans faiblir. On leur reprochera juste deux choses, le budget interludes animés/infographiste ne dépassant pas le prix d’une guitare japonaise d’occase… (C’est sympa ils nous ont manqué mais sans rire les dessins animés moches tous les deux-trois titres et les fonds de décor avec un pauvre dessin qui gondole pour faire genre c’est animé ça sent un peu la boue quand même). Mais bon, on comprend, pour tenir la longueur il faut vraiment qu’ils respirent, le show est super physique et sans ces pauses, les mecs seraient déjà morts. L’autre truc que tout le monde leur reprochera ? C’est de ne pas avoir enterré la hache de guerre plus tôt. C’est un vrai très bon groupe qui a toujours réussi à écrire avec légèreté et le sourire des trucs musicaux ambitieux et rares. En plus cette formule a 7 est particulièrement savoureuse (qui a dit « seven keys » ?), le kiff seraient qu’ils écrivent un album a sept…

Alors, si la perspective d’un album studio semble quand même super ambitieuse, il y a fort à parier qu’ils vont sortir un album live (dans les dessins qu’on aura vu passer il y a un clin d’œil au live de 89 avec la caricature du groupe qui se trouvait dans l’album live, alternant avec une caricature du groupe actuel à la fin du deuxième rappel. Si c’est pas un gros appel du pied…
 
Critique : Thomas Enault
Date : 15/11/2017
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