Live Report

MESHUGGAH - ZEAL and ARDOR - L'Olympia - Paris - 5/6/2022

 
Belle affiche en ce dimanche soir à l’Olympia avec Zeal and Ardor et Meshuggah. Affiche cohérente qui plus est car si les deux groupes n’évoluent pas exactement dans le même style musical, ils ont en commun le goût de l’expérimentation. Depuis leurs débuts où ils mélangeaient black metal et expérimental, Zeal and Ardor a évolué comme en atteste son dernier album sorti il y a quelques mois de cela. Le combo ouvre de plus en plus sa musique : à la soul, au gospel et même désormais à la musique électronique. Sur scène le groupe nous offre une set list composée en majorité de titres issus de ses deux derniers albums mais n’oublie pas les titres phares de « Devil is Fine » : « Blood in the River » et « Devil is fine ». Zeal and Ardor délivre une musique audacieuse mais qui aujourd’hui peut sans doute plaire à un plus large public qu’à leurs débuts. Le combo semble prendre un plaisir évident à jouer live et ce plaisir est communicatif. Le public leur réserve d’ailleurs un accueil chaleureux amplement mérité.

Après cette excellente entrée en matière Meshuggah ouvre le bal dans une atmosphère délirante de fans en transe. La mise en scène est sublime avec les musiciens placés devant des sortes de grotte et le batteur surplombant le tout. Cela donne une impression d’hommes de néandertal, congelés sortant de la préhistoire. Les scandinaves commencent fort avec deux titres tirés du dernier album « Immutable » : « Broken Cog » et « Light the Shortening Fuse ». C’est à la fois massif, puissant et technique. Du Messhugah quoi. C’est assez impressionnant mais il est dommage que le son soit trop compressé ce qui arrive souvent dans cette salle. Cela amène à certains moments à une bouillie sonore difficile pour les oreilles. Les Suédois nous offrent un panorama complet de leur discographie piochant dans presque tous leurs albums de « Nothing » à « ObZen » en passant par « The Violent Sleep Of Reason ». Le show est très beau visuellement mais on est tout au long du concert gêné par ce son défaillant.

On a plaisir à entendre le dyptique extrait de « Catch Thirtythree »: « In Death-Is Death » et « In Death-Is life”.
Le groupe termine son show par « Straws Pulled at Random » avant de revenir pour un rappel de deux titres : « Demiurge » extrait de « Koloss » album de 2012 qui montre que la musique de Meshuggah n’a fondamentalement pas changé avec les années. On s’en rend encore plus compte avec le dernier morceau de la soirée : « Future Breed Machine » extrait de « Destroy Erase Improve » qui remonte à 1995, la préhistoire pour les spectateurs les plus jeunes. Et l’on constate qu’entre ce titre et les morceaux de « Immutable » la différence n’apparait pas fondamentale. Meshuggah était déjà un grand groupe en 95, il l’est toujours en 2022.
 
Critique : Pierre Arnaud
Date : 5/6/2022
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