Live Report

POLYPHIA - Le Bataclan - Paris - 27/5/2023

 
Ce qui initialement, dans ma tête, devait être un bon moment à vivre comme il en existe des centaines s'est transformé en événement à ne pas manquer. Ils arrivent (non, pas les envahisseurs...) des américains, tout droit venu de Dallas (Texas), les prodiges incontestés, le quartet qui est sur toutes les lèvres: POLYPHIA.
Ce groupe nous fait l'honneur de sa présence dans la belle salle du Bataclan pour non pas une, mais deux soirées archi-completes.
Bien qu'extrêmement excité et impatient, plus le temps passe et plus les questions affluent. Bien que musicalement d’une richesse indéniable peu accessible pour nombre de personnes, comment tenir en haleine une salle plus d’une heure durant avec seulement de l’instrumental de cette complexité? Autant de questions qui trouveront leur réponses que je graverai dans le marbre.

Mais avant de vivre les dites réponses il y a l’amuse bouche. C’est Johan Lenox, producteur d’une partie de l’album « Remember That You Will Die » (de Polyphia donc…) de poser l’ambiance. Le peu qu’il m’ait été donné d’écouter ne m’avait pas transcendé mais il faut rester ouvert. Si l’on oublie les lights inexistantes (Je vous raconte pas la galère), l’ambiance est plaisante. Les deux violonistes apportent un cachet et une douceur indéniable pendant que sieur Lenox (un genre de sosie de Jésus ce soir) arpente la scène comme un possédé pour faire bouger le public. Dans l’ensemble c’était sympa, notamment le morceau de piano du milieu de set qui été magnifique. Mais malheureusement le final était extrêmement décevant. Long (trop long) de 15 minutes, vide de sens, on a terminé avec Clémence sur une touche amère. Dommage. Mais on se réjouit en se disant que dans moins de trente minutes on y est.

Les hurlements lors de l’extinction des lumières cristallisent toute l’attente vécue par des fans des mois durant. Ça y est : POLYPHIA est là. Premier constat dès le début : l’énergie. Très différente de l’album, plus communicative et envoûtante. Bien que concentré sur les photos, les titres « O.D. » et surtout « Neurotica » (que j’adore) passent superbement bien.
Le charisme du duo Tim Henson et Scott LePage joue énormément à cette déferlante dont je parlait plus tôt. Les deux virtuoses distillent les notes sans forcer, dévoilant l’intégralité de leur talent hors norme. Car oui écouter c’est une chose. Voir en est une autre. Et les deux réunies ? Et bien le guitariste que je suis pleure intérieurement. Mais des gros sanglots hein ! Quelle prouesse.
J’avais peur d’un certain statisme trop forcé mais il n’en est rien. Clay Gober, le bassiste, bouge pas mal et assure auprès de Clay Aeschliman une rythmique parfaite. Je vous jure que de voir ces quatre prodiges ensemble en live c’est presque religieux !

Le son, impeccable, parfait de A à Z nous permet de profiter des pépites que le groupe nous offre, passant d’un album à l’autre pour plus de plaisir car oui chaque album a son empreinte. De « Icronic » à « Reverie », toute la palette technique est là. Aucun titre contenant des guests ne sera joué ce soir. Est-ce de la pudeur ou du respect ? Peu importe, j’adhère à l’idée.
Scott LePage assure le rôle de chauffeur de salle en s’amusant avec le public, le faisant chanter les grands titres ultra connus des fans comme « Champagne » qui sera un très grand moment de partage. Le final (bon séparé par la petite pause du rappel) m’a mis à genou. Parce que oui écouter successivement « Playing God » et « G.O.A.T » c’est magique. Beau à pleurer, à tel point qu’il me faudra un petit moment pour redescendre et comprendre ce que je viens de vivre.

Comment des gosses (oui ils sont très jeunes) peuvent être aussi bon ? C’est la question que l’on se pose depuis un moment. Mais la réponse n’est pas vraiment importante. Ce qui compte c’est de se délecter de ce talent. Et là le groupe a frappé très très fort. Une soirée magnifique qui a balayé tous mes doutes et appréhensions. POLYPHIA est grand et ne s’arrêtera pas là, un conseil alors : ne les loupez pas !
Merci à Veryshow pour avoir rendu ce moment possible.

SETLIST POLYPHIA :

1. Genesis
2. Neurotica
3. O.D.
4. Goose
5. 40oz
6. Icronic
7. Champagne
8. All Falls Appart
9. Drown
10. Worst
11. Reverie
12. The Audacity
13. Playing God

Rappel :

14. G.O.A.T
15. 96 Quite Bitter Beings (CRY cover)
16. Euphoria



 
Critique : SBM
Date : 27/5/2023
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