Chronique

JULIEN DAMOTTE - TRAPPED / Autoproduction 2010

Julien Damotte, vous connaissez ? Non ?! Mais si ! Quand même ! Toujours pas ? Et bien,c'est normal. Notre jeune homme originaire de Clermont Ferrand sort aujourd'hui son deuxième album, et le premier non instrumental. On pourrait dire que son intérêt premier réside dans le fait d'avoir de sacrés invités (Gus Monsanto, Mattias IA Eklundh, Christophe Godin...) et d'avoir été co-produit et mixé par Kevin Codfert très occupé, mais faut-il s'arrêter là ? La réponse dans quelques instants.

On entre dans l'histoire par « Born dead » qui met de suite dans une ambiance festive et de franche rigolade. Plus sérieusement cette intro au piano, jolie, est fort mélancolique donc, et nous plonge corps et âme dans l'aventure. « Opening chapter » est le vrai départ, pourrait-on dire. Du pur prog très bien mis en valeur par un son généreux. Quelques petites touches futuristes sont bien vues. Une instrumentale composée intelligemment, basée sur des mélodies recherchées et non sur des plans techniques à outrance. Un petit côté Ayreon ressort de là.
« The voice within your soul » est le premier titre chanté qui voit Gus Monsanto s'y frotter. De ce côté là pas de problème, notre Brésilien, à l'aise, donne le meilleur de lui-même, sur une chanson sombre et puissante. On pourrait comparer quelque part ses travaux à ceux de Beyond Twilight tant les esprits sont proches. Il est bon de noter que tout l'album s'enchaine, créant presque une seule pièce divisée en différents chapitre. Niveau solo de guitare, on sent que Julien a prit des cours avec Mr Stephan Forte, mais a su prendre le meilleur de son jeu, en utilisant les notes qu'il faut au bon moment. Avec « Eternal love » on change de registre pour nous consacrer à du plus mélodique où l'acoustique nous accueille. Gus poursuit son travail avec brio. Un moment plus aéré qui permet de faire perdurer notre évasion au grè des différentes plages de ce puzzle. Malgré un passage plus lourd sur la fin, cette bouffé d'air permet de mieux appréhender la suite qui se nomme « The inner strunggle » et son début black des plus percutant ! Un titre qui déchire, violent, méchant, incisif avec à nouveau un Gus impérial, méconnaissable, transformé en une voix sombre et lourde qui file le frisson. On peut noter que là on ne rigole pas un brin. Je le redis, mais c'est fort intelligemment que ces chansons sont composées et il est bon de remarquer que malgré quelques clins d'œil de-ci de-là, notre homme a réussit à composer un album bien personnel, pas évident au premier essai.
Sans accroc « What you been through » s'enchaine (là aussi c'est très, mais alors très fort) dans un calme bien senti. Cette fois-ci c'est Julien qui se met au chant et bordel de merde qu'il le fait bien le bougre !! Plus mélodique, il colle parfaitement à ce titre lui aussi plus soft aux accents planants qui n'est pas sans rappeler des groupes des 70's (Genesis / Yes...). On retrouve notre joli piano triste de notre intro pour « Dying » aux faux airs de Dream Theater. À nouveau Julien s'occupe du chant et démontre réellement de belles choses. Un titre tout en émotions, qui semble-t-il introspectif, tant il y met du cœur à l'ouvrage. Évoluant à souhait, cette sublime pièce est l'un des très haut moment de cette galette. C'est toujours sur de mélancoliques notes de piano que « Death » débarque. Le cœur serré et la larme presque à l'œil on se laisse bercer dans cette tristesse viscérale. À nouveau on est transcendé par le travail réalisé et on a beaucoup de mal à croire que c'est quasiment le travail d'un seul homme ! Une ballade presque tout en retenue qui ne baisse pas de régime. Superbe !
On termine cette aventure personnelle avec une longue pièce tout simplement appellée « Ending chapter ». Un début presque gospel avec la très jolie et suave voix de Maya, puis sur des airs blues elle part vers des sphères instrumentales prog des plus technique. Là encore l'approche des anciens n'est pas loin. Assurément le titre le plus complexe, qui malgré tout garde son charme, grâce à un super travail de chant de Julien. C'est ici que Mattias IA Eklundh, Christophe Godin viennent faire étal de leur talent fou dans des solos, tout en retenue (époustouflant d'ailleurs) à tomber ! Du très, mais alors très grand travail !!

Conclusion : pour un premier essai en tant que tel, notre homme a réalisé un travail sublime. Un puzzle de 9 chapitres merveilleusement enchainés, somptueusement composés, qui font voyager l'auditeur comme rarement. Un déjà très grand de la scène, qui ira loin avec, mais aussi je pense, et sans ses invités !! A découvrir de toute urgence !
 
Critique : Guillaume
Note : 9/10
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