Chronique

Les enfants, aujourd’hui nous allons voyager au sud de la méditerranée, avec cet Ep que nous propose Acyl.
Nous avons affaire à un métal ethnique racé, tirant plutôt sur le death métal à en juger par la distorsion (le son est assez proche de Sépultura époque « Roots ») et le grunt.

Le problème des groupes à vocation ethnique à l’heure actuelle c’est le « dosage » : soit on est carrément trop ethnique (genre il y a une guitare sur une piste), soit on l’est pas assez.
Or Acyl réussi un tour de force pour Angel’s sin : tout est bien dosé. Tout comme la lune et le soleil que l’on aperçoit sur la pochette (magnifique soit dit en passant) les morceaux ont une double identité : les passages de métal pur exempts d’éléments ethniques laissant place à des passages beaucoup plus calmes. Sur ces derniers on retrouve quelques instruments originaux comme la gasba sur « The evil’s depths » ainsi que quelques percussions traditionnelles disséminées un peu partout sur le EP.
Le chant clair utilise un phrasé qui évoque les chants arabes, qui parfois s’ajoute à des chœurs traditionnels, présent notamment sur « Obduracy », le mélange est détonant de part son originalité et la subtilité avec laquelle les voix s’allient aux divers instruments.
A la première écoute ce chant peut paraitre faux, mais il contribue à créer l’atmosphère sombre qui règne sur l’album.
Pour ce qui est du côté métal pur, on a des riffs complexes, des contretemps, sublimés par une batterie réglée comme un métronome et un chant très efficace et bien maitrisé : aucun doute les musiciens assurent.

Je tire donc mon chapeau à ce groupe qui allie la subtilité d’instruments et chants traditionnels à la force d’un death métal dévastateur pour un résultat très efficace. Il faudra deux ou trois écoutes à l’auditeur pour se familiariser avec les compositions, mais quand cela sera fait, les 23 minutes de cet EP passeront bien vite !