Chronique

Ils auraient pu être d’origine américaine ou anglaise, mais WAITING FOR SUNSET nous vient d’Espagne et nous donne une belle claque parce qu’on aime ça. Leur premier album, A Reason To Be Found présente un post-hardcore pressé comportant 12 titres. Pour toi, jeune padawan, ce style musical se caractérise par un mix entre Sludge metal, Doom Metal et bien sur du Hardcore. Le résultat donne un rendu apocalyptique oscillant entre une musique épurée et une ambiance brute. C’est pas mal pour m’intéresser les gars.

A Reason To Be Found est donc un mélange de sonorités contemporaines mêlant punk et passage pop. Ce disque déboite grave et pourrait redonner force et vigueur à ta mémé si seulement elle n’était pas sourde, la pauvre. L’énergie, la haine, les riffs qui font mal, la ficelle de ton string qui claque,… Tout est condensé, ultra light et ultra rapide pour une musique bien teigneuse. Le bal commence par In My Head et ça fait mal là où ça passe. Des chuchotements à peine audibles et la suite ne sera qu’un déchainement de fureur. L’auditeur novice en hardcore, comme je le suis, peut être surpris par ce trop plein de rage.
La musique du groupe aime développer sa complexité et son habilité prouvant leur goût prononcé pour un certain raffinement. Les hispaniques nous offrent des morceaux en parfait équilibre avec des dissonances et des mélodies calmes. Prenez par exemple, What We Deserve mêlant chant clair, limite pop et un chant crié, carrément inaudible. Asylum débute par une partie instrumentale très agréable où le rythme est imposé par la précision des guitares et finit par une cassure, assurée grâce à la voix criée de Gotche Crespo qui continuera tout en douceur jusqu’au prochain vacillement.

Derrière ces aspects positifs, quelque chose me chagrine. En effet, My Time me donne un léger goût d’amertume. Sur ce titre le vocaliste donne l’impression de chanter faux, c’est poussif, à l’extrême. Heureusement les boys de WAITING FOR SUNSET reprennent les choses en main avec Aletheia.

Cette sophistication ne doit pas faire oublier la force de caractère de WAITING FOR SUNSET et son net penchant pour le hardcore. Il n’y a aucun doute qu’ils puisent leur inspiration dans ce courant avec des paroles simples sans détour, parfois imagés qui abordent la conscience sociale et l’esprit positif. Il est fort probable que les critiques vont susciter une divergence d’opinion. On aime ou pas cette alternance de rythmes hardcore forts et rapides avec ces sonorités plus calmes et plus subtiles.

Conclusion: Pour un premier skeud, le son est sobre mais lourd. WAITING FOR SUNSET n’a pas froid aux yeux et s’est essayé à faire dans l’innovation plutôt que dans l’imitation et je ne peux qu’adhérer.