Chronique

"Moar clichés" ça doit être en ces termes que je découvre le package de cet album et le press book servant à la communication du groupe Assacrentis. Old School, mal fait, limite ringard, je me suis dis que j'allais esquiver la chronique à la discrète ou passer un sacré mauvais moment. Mais ça, c'était avant. A bien y regarder les T-shirts des gars sur les photos, on trouve du Amon Amarth et du Dimmu Borgir... et on voit la présence de Dagoth, un personnage qu'on croise dans certains projet comme le groupe Otargos. Alors, je penche mon oreille, et oui, ça sent le black metal mélodique !

Alors certains d'entres vous diront sur notre page facebook seigneurdumetal "Weska il dit n'importe quoi, ça n'existe pas le black métal mélodique, on dit black metal symphonique!". Remarque pertinente, c'est vrai, mais le black métal mélodique est particulier. Il est mort il y a bien des années, avant que des groupes comme Dimmu Borgir et Cradle of Filth se lancent dans la super production et les claviers bourrés de sample symphonique.

Le style d'Assacrentis se veut donc résolument retro. "Sacrificial rites" au titre cliché fait une entrée en matière qui rappelle n'importe quel album black mélo de la période 1994-1999, autant dans le son que dans la forme. On y retrouve les riffs entraînant qui sont devenus le fer de lance d'Amon Amarth dans le death métal, une rythmique très influencé du punk hardcore pour donner un côté très punchy et une voix qui graille bien et qui passe bien.

En se laissant porter, on finit par tomber sur "Banished forever" (quand je vous parlais de clichés) qui alterne d'une façon très fluide les différentes rythmique. Le morceau est excellent mais beaucoup trop familier dans les riffs employés. Certains trashos reconnaîtront même une reprise (volontaire?) du morceau Black Magic de Slayer.

"Witches' Lair" a déjà un aspect plus symphonique avec un thème principal donné par le clavier, dans un son entraînant, proche de la cornemuse, avant de revenir plus tard sous la forme de violon. Le morceau est là aussi entraînant mais verse encore trop dans le téléphoné. "The secrets from the past" change un peu la donne avec un morceau beaucoup plus death mélodique à la Amon Amarth que black pour un morceau de 6:42 qu'on a bien envie d'écouter jusqu'au bout !

"Dark Madness"" sera la seule tentative de rythme très atténué. A nuveau un morceau mélodique très réussi, mais qui rappelle un peu trop l'album "Stormblast" de Dimmu Borgir. "Infernal Hruk Haï" est un petit clin d'oeil aux super-orcs du seigneur des anneaux avec un morceau bien énervé qui donne l'impression de se faire piétiner dessus. Les Hruk Haï ne lésignent pas sur la double pédale !

"The land of winter without sun" est également un morceau marquant de l'album pour son parfait accord mélodie guitare/clavier, et son solo de guitare beaucoup plus aguicheur que sur le reste de l'album. Reste que la batterie en mode punk-hardcore fait un peu saturer après 50 minutes de bombardement intensif. D'ailleurs pour faire la paix, et selon la tradition nordique, l'album se conclut sur une joyeuse ballade de troubadour alcoolique...

Assacrentis semble être avant tout un groupe nostalgique de cette période où le black metal sonnait vrai, sans effet, sans trop de brutalité, sans trop de chichi non plus, en fait sans ce too much dans lequel il s'est engouffré. J'ai été un peut-être été sévère dans les mots, mais il n'en reste pas moins vrais qu'il est bon que ce style ne soit pas définitivement mort, surtout quand il est respecté. La production a été soigné, la voix très bien mixé. Si vous êtes passés à côté des mouvements black/death mélodique du milieu des années 90 (pauvre de vous!), penchez vous sur cet album !

Tracklisting :
1) Sacrificial rites
2) Reign of apocalypse
3) Banished forever
4) Witches' lair
5) The secret from the past
6) Dark madness
7) Infernal Hruk Haï
8) Inicoclasm
9) Day of chaos
10) The land of winter without sun
11) The half moon