Chronique
AYREON - THE THEORY OF EVERYTHING / Inside Out 2013
La tache du jour ne sera pas aisée mais jouissive. Vous connaissez sûrement tous le principe de « concept album ». Là où Tobias Sammet, Timo Tolkki (pour ne citer que les récents) racontent une histoire globale en mettant quelques thématiques en chansons, notre cher Arjen Anthony Lucassen, génie de profession, nous pond avec AYREON des histoires narrées de A à Z comme un film.
Je n’entrerai pas dans le détail pour ne pas spoiler, mais en gros « The Theory of Everything » raconte l’histoire d’un prodige, autiste et génie des chiffres qui a du mal à s’adapter au monde réel et son père cherche à l’utiliser pour combler les trous de sa « Théorie du tout », ce qui constituera un régal pour tous fans de physique comme moi.
L’œuvre est découpée en quatre phases de durée égale, chacune ayant tout de même une empreinte particulière. Les protagonistes (au nombre de sept) et les divers musiciens (treize au total) nous accompagnent tout au long de cette histoire.
Ce qui est épatant, c’est que l’on a l’impression qu’Arjen a bâti cette œuvre comme une pièce de théâtre, avec des textes qui sont de vrais dialogues, et on a même des didascalies pour nous aider à suivre.
Il y a en moyenne 10 chansons par phase, mais les durées sont très variables. Certaines pistes chantées sont vraiment prenantes avec de très bonnes lignes de chant, comme en atteste « The Theory of Everything part 1 et 2 » avec un magnifique travail du père (Michael Mills) et de la mère (Cristina Scabbia) qui me font vraiment vibrer ! (La première partie a un passage au piano juste magique…)
Tommy Karevik (Le prodige) fait un excellent travail sur « The Teacher’s Discovery », « Side Effects » ou encore « Transformation ».
Mais ces passages chantés sont souvent entrecoupés de pistes instrumentales aux sonorités variées. Le très folk et excellent « Progressive Waves », grâce à Troy Donockley. On aura aussi une bonne dose de claviers électro avec Jordan Rudess. Ou encore « Patterns » qui est également un petit bijou où les instrumentalistes transcendent l’œuvre d’Arjen.
Les phases 1 et 2 sont assez carrées et solides, les choses étant encore sous contrôles. Les morceaux cités plus haut en font partie pour la plupart, et rajoutez « Diagnosis » avec un très bon boulot du psy (John Wetton) qui donne la réplique au père et à la mère.
« The Rival’s Dilemma » avec sa magnifique flûte, met en scène un rival perturbé et jaloux (Marco Hietala) qui est superbement interprété.
Le solo de guitare simple mais très mélodieux et rudement efficace sur l’instrumental « Surface Tension » est tout bonnement superbement inséré dans le schéma musical.
Personnellement le CD1 et juste parfait, ça mérite un 20/10 !!!
La phase 3 est plus décousue, le chaos et le doute s’installe dans la tête du prodige. On a moins d’impact sur les lignes de chant ou alors on aura du mal à trouver une mélodie accrocheuse comme on en a sur les deux premières phases. On a quand même de bons moments : le duel Karevik/Hietala sur « Collision » met en avant une rythmique plus soutenue et résolument métal alors que depuis le début on est plutôt dans un rock atmosphérique aux élans folk.
Les orchestrations et ambiances sombre sur « Side Effects » confirment ce côté tragique de la dégénérescence du prodige, une chute infernale. Malgré le côté guilleret de certains passages folks, une certaine noirceur plane, comme avec le trio prodige/rival/fille (interprétée par Sara Squadrani) sur « Magnetism » ou le grandiose morceau instrumental « String Theory » qui mixe la puissance et l’angoisse.
Le dernier acte s’ouvre sur un magnifique duo féminin (la mère et la fille) « Mirror of Dreams » et la boucle commence lentement à se fermer, étant donné que l’on retrouve quelques sons déjà entendu au début de l’album (« The Lighthouse » rappelle « Blackboard », ça tombe bien, les deux évènements se passent au même endroit, en présence du professeur (JB).
Les morceaux sont plus sombres encore, plus lents ou mid tempo, pas top gai, mais très bien interprétés, très prenants. Seul « The Breakthrough » pulse un peu. Et honnêtement dans une seule chanson, caser des mots comme graviton, Higgs boson, super symetry, Heisenberg’s incertainty ça claque ! De la physique et du métal. Respect.
La fin de l’histoire se fera sur un bon coup de théâtre, mais je vous laisserai le soin de le découvrir par vous-même.
Si, comme moi, vous avez suivi l’histoire assidument, la fin d’album vous semblera pesante, triste mais elle aura quelque chose de mystique… La version orchestrale du thème « Theory of Everything » dans sa troisième partie, en font un final parfait.
Tout ce que je peux dire, c’est qu’une fois de plus Arjen révolutionne la musique et le concept album. Après le très bon « 01011001 », on est comblé une fois encore avec ce chef d’œuvre intemporel et excessivement riche qu’est « The Theory of Everything ».
Amateur de musique ? A découvrir ! Ne passez pas à côté. Il y a du rock, du métal, du folk, de l’électro, du classique : TOUT !! Par contre il vous faudra quelques écoutes pour voir toutes les subtilités de l’œuvre.
Un grand bravo et respect au maître.
Je n’entrerai pas dans le détail pour ne pas spoiler, mais en gros « The Theory of Everything » raconte l’histoire d’un prodige, autiste et génie des chiffres qui a du mal à s’adapter au monde réel et son père cherche à l’utiliser pour combler les trous de sa « Théorie du tout », ce qui constituera un régal pour tous fans de physique comme moi.
L’œuvre est découpée en quatre phases de durée égale, chacune ayant tout de même une empreinte particulière. Les protagonistes (au nombre de sept) et les divers musiciens (treize au total) nous accompagnent tout au long de cette histoire.
Ce qui est épatant, c’est que l’on a l’impression qu’Arjen a bâti cette œuvre comme une pièce de théâtre, avec des textes qui sont de vrais dialogues, et on a même des didascalies pour nous aider à suivre.
Il y a en moyenne 10 chansons par phase, mais les durées sont très variables. Certaines pistes chantées sont vraiment prenantes avec de très bonnes lignes de chant, comme en atteste « The Theory of Everything part 1 et 2 » avec un magnifique travail du père (Michael Mills) et de la mère (Cristina Scabbia) qui me font vraiment vibrer ! (La première partie a un passage au piano juste magique…)
Tommy Karevik (Le prodige) fait un excellent travail sur « The Teacher’s Discovery », « Side Effects » ou encore « Transformation ».
Mais ces passages chantés sont souvent entrecoupés de pistes instrumentales aux sonorités variées. Le très folk et excellent « Progressive Waves », grâce à Troy Donockley. On aura aussi une bonne dose de claviers électro avec Jordan Rudess. Ou encore « Patterns » qui est également un petit bijou où les instrumentalistes transcendent l’œuvre d’Arjen.
Les phases 1 et 2 sont assez carrées et solides, les choses étant encore sous contrôles. Les morceaux cités plus haut en font partie pour la plupart, et rajoutez « Diagnosis » avec un très bon boulot du psy (John Wetton) qui donne la réplique au père et à la mère.
« The Rival’s Dilemma » avec sa magnifique flûte, met en scène un rival perturbé et jaloux (Marco Hietala) qui est superbement interprété.
Le solo de guitare simple mais très mélodieux et rudement efficace sur l’instrumental « Surface Tension » est tout bonnement superbement inséré dans le schéma musical.
Personnellement le CD1 et juste parfait, ça mérite un 20/10 !!!
La phase 3 est plus décousue, le chaos et le doute s’installe dans la tête du prodige. On a moins d’impact sur les lignes de chant ou alors on aura du mal à trouver une mélodie accrocheuse comme on en a sur les deux premières phases. On a quand même de bons moments : le duel Karevik/Hietala sur « Collision » met en avant une rythmique plus soutenue et résolument métal alors que depuis le début on est plutôt dans un rock atmosphérique aux élans folk.
Les orchestrations et ambiances sombre sur « Side Effects » confirment ce côté tragique de la dégénérescence du prodige, une chute infernale. Malgré le côté guilleret de certains passages folks, une certaine noirceur plane, comme avec le trio prodige/rival/fille (interprétée par Sara Squadrani) sur « Magnetism » ou le grandiose morceau instrumental « String Theory » qui mixe la puissance et l’angoisse.
Le dernier acte s’ouvre sur un magnifique duo féminin (la mère et la fille) « Mirror of Dreams » et la boucle commence lentement à se fermer, étant donné que l’on retrouve quelques sons déjà entendu au début de l’album (« The Lighthouse » rappelle « Blackboard », ça tombe bien, les deux évènements se passent au même endroit, en présence du professeur (JB).
Les morceaux sont plus sombres encore, plus lents ou mid tempo, pas top gai, mais très bien interprétés, très prenants. Seul « The Breakthrough » pulse un peu. Et honnêtement dans une seule chanson, caser des mots comme graviton, Higgs boson, super symetry, Heisenberg’s incertainty ça claque ! De la physique et du métal. Respect.
La fin de l’histoire se fera sur un bon coup de théâtre, mais je vous laisserai le soin de le découvrir par vous-même.
Si, comme moi, vous avez suivi l’histoire assidument, la fin d’album vous semblera pesante, triste mais elle aura quelque chose de mystique… La version orchestrale du thème « Theory of Everything » dans sa troisième partie, en font un final parfait.
Tout ce que je peux dire, c’est qu’une fois de plus Arjen révolutionne la musique et le concept album. Après le très bon « 01011001 », on est comblé une fois encore avec ce chef d’œuvre intemporel et excessivement riche qu’est « The Theory of Everything ».
Amateur de musique ? A découvrir ! Ne passez pas à côté. Il y a du rock, du métal, du folk, de l’électro, du classique : TOUT !! Par contre il vous faudra quelques écoutes pour voir toutes les subtilités de l’œuvre.
Un grand bravo et respect au maître.
Critique : SBM
Note : 10/10
Site du groupe : Site Officiel
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