Chronique

DANG - TARTARUS : THE DARKEST REALM / No remorse records 2014

Voici le genre de concept album qui nous plaît ! Un quatuor américain s'en va nous raconter ce qu'il se passe dans le royaume de Tartare de la mythologie grecque. Ici les parias des dieux de l'Olympe sont châtiés : Tantales, Sisyphe, Tytios, Salmonée, Ixion, les titans, les danaides. Et chacun aura droit au récit son histoire dans un Heavy Metal progressif, mais surtout particulièrement Doom.

"Doomed to repeat"
Le premier titre "Sysiphus" présente dans un premier temps Tartare et donne une idée des supplices qui attendent nos compagnons. Celui de notre héros est d'accomplir une tâche inutile et douloureuse, pousser un rocher, et de la recommencer éternellement. Avec une intro lugubre, un riff lent un peu trop répétitif et une messe presque parlé, on peut dire que Däng colle au décors. Les paroles sont bien trouvés et le refrain finit par très bien passer au bout de la seconde écoute. Il finit d'ailleurs pour déboucher sur un délicieux solo où subitement la musique part sur un bon Heavy Metal très typée Iron Maiden. "Salmoneus" le suit dans la même ligné, mais son riff principal, pharaonique, n'est pas prêt de me sortir du crâne !

7 minutes to go
Et oui déjà 15 minutes d'écoutes à ce stade, ce qui est le moyen idéal pour se faire remuer par "Titans", les géants qui ont été les premiers à y être expédiés. Intro aérienne, soli qui déboîte en début et fin de morceau et au milieu, la marque de fabrique de Däng et un grand calme avant la tempête. Un morceau rondement bien mené avec une série de riff qui ne sortent pas de la tête avec une certaine dissonance qui fait grincer les dents.

Cet univers de torture et une variation de rythme et de mélodie propre au genre progressif permettent de facilement accepter la longueurs des morceaux. La production ressemble a du fait maison, mais de très bonne qualité, ce qui donne un cachet bien particulier à cet album.

Mais on ne peut pas parler de Tartare et de supplice sans parler de "Tantalus". Tout l'album semble avoir été écrit pour conduire au pire des châtiments : le triple supplice(1).Plus puissant, plus répétitif, plus dissonants, le groupe qui aurait maintenu un metal simple mais bien construit dérive sur quelques choses de plus complexes, avec des contre-temps, pour un finish non pas sur un solo mais sur un chaos musical qui rappelle sans détour le Death metal sauvage de Gojira. Titanesque.

Conclusion : Däng se place dans un créneau un peu rétro mais qui est agréablement bien maîtrisé. Le monde de Tartare sert une musique lugubre, menaçante mais au thème principal bougrement répétitif mais j'y ais largement pris goût !



(1) Tytios se défend bien, lui qui est condamné à se faire dévorer les entrailles par des corbeaux...
 
Critique : Weska
Note : 7/10
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