Chronique
BEYOND CREATION - EARTHBORN EVOLUTION / Season of mist 2014
Vous n'êtes certainement pas prêt à écouter le Death metal technique et progressif de Beyond Creation. Et pourtant, il va falloir vous y mettre ! Ce quatuor québécois développe un metal qui file des frissons par sa maîtrise, sa précision, son unicité, sa beauté, et sa puissance. Il martyrisera certainement ce que votre cerveau croit connaître de la musique. Préparez-vous à un choc esthétique !
Une instrumentation unique en son genre
Mais avant toute considération musicale, il me faut vous parler de LA marque de fabrique du groupe : la basse fretless. Si en tant qu'amateur de Meshuggah ou d'extrême progressif j'ai reconnu rapidement le son gras et ample de la guitare à huit cordes, j'étais en revanche beaucoup moins préparé l'usage de ce type de basse. Très utilisé dans le jazz, elle se distingue par l'absence de case pour séparer les notes ; cases délimitées par ces barres métalliques qu'on appelle les frettes. Ceci induit donc deux singularité qui font l'essence du son de Beyond creation. La première, la nature du son est clairement différente et se veut même inimitable. La seconde est la continuité parfaite du son lorsque le musicien glisse d'une note à l'autre, ce qui permet des sons glissés qui provoque comme un vrombissement impossible à reproduire autrement.
"Earthborn Evolution" - L'exemple type
Ce morceau représente l'archetype de ce que le groupe sait faire avec la basse fretless. Alors que la batterie assure la structure rythmique globale, guitares et basse se relayent ou s'additionnent pour générer de la dissonance, des mélodies qui arrachent, ou encore des rythmiques structurantes à tomber à la renverse. Ainsi, la basse n'est plus un instrument de support, mais un vrai centre d'expression artistique. Plus loin encore, comme pour jouer son meilleur atout, l'ensemble majoritairement instrumental laisse de la place à la basse pour générer des transitions somptueuses et surtout un solo de fin complètement renversant.
L'inspiration Death
Si ce titre ne mets en valeur le chant que ponctuellement, il y tiens une bien meilleur place "Sous la lueur de l'empereur". Bien que comme l'opéra, le growl du death metal ne se comprend pas des masses, la qualité du mixage à ce niveau et l'assez bonne maîtrise de la voix grave et de son opposé aigue typé black metal donnent une signature tout à fait respectable. C'est également l'occasion de remarquer les contrastes dans la musique du groupe. En respectant l'essentiel des codes du Death metal, on subite des coupures très mélodiques, très swedish avec en plus un univers guitare claire et de la basse jazzy que je n'ai entendu nulle part ailleurs. Une très belle surprise.
Génération Djent
Après une première écoute, il est assez facile de rapprocher Beyond Creation de cette nouvelle génération unie sous la bannière "Djent" des patrons de la guitare à 8 cordes au son gras, qui mélangent la puissance de Meshuggah, la créativité sans limite d'Opeth, et quelques accroches du métalcore. Et aucun morceau ne l'illustre mieux que "Neurotical transmissions" qui est extrêmement haut en couleur grâce à un cocktail explosif de riffs lourds décapants, des effets de dissonance lugubre, du tapping psychédélique, de la guitare claire, des mélodies et de soli excellentissimes, des blasts beat de batterie parfaitement bien placés, et une voix d'outre tombe qui transcende la musique. Un véritable travail d'orfèvre pour un chaos parfaitement organisé qui mériterait presque une chronique à lui seul.
Malgré cette densité et cette richesse dans le contenu, les morceaux ne sont pas si long, de 5 à 7 minutes gros max. L'écoute n'en reste pas moins éprouvante pour qui n'a pas l'habitude du prog. En guise de rupture, l'album est donc jalonné par "Earthborn Evolution" bien sûr, mais surtout par des morceaux bien plus court comme le sublime instrumental "Abstrait dialog", ou encore "L'exorde" qui vous arrache les neurones en 2:08.
Conclusion :
Ce deuxième album de Beyond Creation est une expérience incontournable de 2014 pour tout amateur de metal extrême ou de métal progressif et mérite largement sa note de 9/10. Les québécois ne se reposent pas uniquement sur les particularité de leur instrument mais exploitent un maximum de leurs possibilités dans la musique metal. Leur talon d'Achille reste la qualité de la production qui n'a ni qualité ni la précision des grands tauliers du genre.
Tracklisting
1. Elusive Reverence
2. Sous la lueur de l'empereur
3. Earthborn Evolution
4. The Great Revelation
5. Neurotical Transmissions
6. Abstrait Dialog
7. The Axiom
8. L'exorde
9. Theatrical Delirium
10. Fundamental Process
Une instrumentation unique en son genre
Mais avant toute considération musicale, il me faut vous parler de LA marque de fabrique du groupe : la basse fretless. Si en tant qu'amateur de Meshuggah ou d'extrême progressif j'ai reconnu rapidement le son gras et ample de la guitare à huit cordes, j'étais en revanche beaucoup moins préparé l'usage de ce type de basse. Très utilisé dans le jazz, elle se distingue par l'absence de case pour séparer les notes ; cases délimitées par ces barres métalliques qu'on appelle les frettes. Ceci induit donc deux singularité qui font l'essence du son de Beyond creation. La première, la nature du son est clairement différente et se veut même inimitable. La seconde est la continuité parfaite du son lorsque le musicien glisse d'une note à l'autre, ce qui permet des sons glissés qui provoque comme un vrombissement impossible à reproduire autrement.
"Earthborn Evolution" - L'exemple type
Ce morceau représente l'archetype de ce que le groupe sait faire avec la basse fretless. Alors que la batterie assure la structure rythmique globale, guitares et basse se relayent ou s'additionnent pour générer de la dissonance, des mélodies qui arrachent, ou encore des rythmiques structurantes à tomber à la renverse. Ainsi, la basse n'est plus un instrument de support, mais un vrai centre d'expression artistique. Plus loin encore, comme pour jouer son meilleur atout, l'ensemble majoritairement instrumental laisse de la place à la basse pour générer des transitions somptueuses et surtout un solo de fin complètement renversant.
L'inspiration Death
Si ce titre ne mets en valeur le chant que ponctuellement, il y tiens une bien meilleur place "Sous la lueur de l'empereur". Bien que comme l'opéra, le growl du death metal ne se comprend pas des masses, la qualité du mixage à ce niveau et l'assez bonne maîtrise de la voix grave et de son opposé aigue typé black metal donnent une signature tout à fait respectable. C'est également l'occasion de remarquer les contrastes dans la musique du groupe. En respectant l'essentiel des codes du Death metal, on subite des coupures très mélodiques, très swedish avec en plus un univers guitare claire et de la basse jazzy que je n'ai entendu nulle part ailleurs. Une très belle surprise.
Génération Djent
Après une première écoute, il est assez facile de rapprocher Beyond Creation de cette nouvelle génération unie sous la bannière "Djent" des patrons de la guitare à 8 cordes au son gras, qui mélangent la puissance de Meshuggah, la créativité sans limite d'Opeth, et quelques accroches du métalcore. Et aucun morceau ne l'illustre mieux que "Neurotical transmissions" qui est extrêmement haut en couleur grâce à un cocktail explosif de riffs lourds décapants, des effets de dissonance lugubre, du tapping psychédélique, de la guitare claire, des mélodies et de soli excellentissimes, des blasts beat de batterie parfaitement bien placés, et une voix d'outre tombe qui transcende la musique. Un véritable travail d'orfèvre pour un chaos parfaitement organisé qui mériterait presque une chronique à lui seul.
Malgré cette densité et cette richesse dans le contenu, les morceaux ne sont pas si long, de 5 à 7 minutes gros max. L'écoute n'en reste pas moins éprouvante pour qui n'a pas l'habitude du prog. En guise de rupture, l'album est donc jalonné par "Earthborn Evolution" bien sûr, mais surtout par des morceaux bien plus court comme le sublime instrumental "Abstrait dialog", ou encore "L'exorde" qui vous arrache les neurones en 2:08.
Conclusion :
Ce deuxième album de Beyond Creation est une expérience incontournable de 2014 pour tout amateur de metal extrême ou de métal progressif et mérite largement sa note de 9/10. Les québécois ne se reposent pas uniquement sur les particularité de leur instrument mais exploitent un maximum de leurs possibilités dans la musique metal. Leur talon d'Achille reste la qualité de la production qui n'a ni qualité ni la précision des grands tauliers du genre.
Tracklisting
1. Elusive Reverence
2. Sous la lueur de l'empereur
3. Earthborn Evolution
4. The Great Revelation
5. Neurotical Transmissions
6. Abstrait Dialog
7. The Axiom
8. L'exorde
9. Theatrical Delirium
10. Fundamental Process
Critique : Weska
Note : 9/10
Site du groupe : page facebook du groupe
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