Chronique
LETTERS FROM THE COLONY - VIGNETTE / Nuclear Blast 2018
Quand Nuclear Blast décide de vous donner de l'élan, il n'y va pas avec le plat de la main morte. Avec ce nouveau combo suédois, il tente de rattraper son retard dans une course à l'armement, une course au djent, la hype du métal progressif contemporain. Toutes l'artillerie y passe en matière de promos et de design pour que ce premier obus finisse en tête de gondole des magasins FNAC, Cultura et similaires. La cerise sur la kalashnikov : il arbore une vignette "for fans of Meshuggah and Gojira". Ni une, ni deux, fuck mes avantages Seigneurs du Métal, donnons sa chance au produit.
Après y avoir consacré le mois de février, j'ai toujours du mal à justifier cet achat compulsif. Ce qui ne va pas avec cet album ? Absolument rien, allez-y les yeux fermés car Letters from the colony (LFTC) maîtrise toutes les arcanes du genre et son interprétation a un air de reviens-y-encore. Cependant, ce mouvement est toujours dans une dynamique qui exige de la nouveauté sinon une identité marquée. Et le bilan est mitigé sur les deux tableaux, tout particulièrement la sensibilité écologique évoquée par le design comme par les titres, qui ne trouve aucun écho dans les compositions, tout particulièrement les 3 choisis pour faire la promos sur YouTube. Et si avec ces quelques lignes, je vous ais dis l'essentiel, c'est avec ces trois titres que vous ferez un vrai tout d'horizon de ce new challenger.
Erasing contrast
For fans of Meshuggah : tellement vrai
Ironie du sort, Erasing contrast manque effectivement... de contraste. Car c'est sans nuance que le groupe donne dans le style Meshuggah et pousse jusqu'à l'imitation : la même production, le même claquement sourd de la 8-cordes, les même effets, et même les soli cosmique de Fredrik Thordendal. Alors, oui, bien sûr que c'est un titre magistral, monstrueux, mais ce sont des schémas que vous aurez certainement déjà entendu.
Galax
Un TesseracT-like sauce death
Galax est bien plus intéressant car il propose une interprétation plus personnelle, mais aussi plus ambitieuse autant sur la durée que sur la complexité. En tant que titre d'ouverture, il expose le groupe sous tous ces angles. Son chanteur d'abord, Alexander Backlund et son chant très typé death metal. Son goût des pauses aussi, atmosphériques aux mélodies cristallines, aux flows jazzies enchanteur. Mais là aussi, l'approche a déjà été tournée dans tous les sens par TesseracT, Periphery, Vildhjarta et j'en passe. En définitive, la singularité de LFTC repose sur ce jeu d'opposition des deux mondes, mais sans fil directeur l'ensemble manque un peu de cohérence et d'équilibre.
Terminus
For fans of Gojira : Oui et Non
Et ce fil directeur aurait pu être le thème de l'album, la puissance de la nature, sa destruction par l'homme et tous ces thèmes spirtituels ou écologiques que Gojira a lancé. Au lieu de cela, le chant sera souvent largement indistinct, comme un instrument qui n'aurait pas l'usage de la parole et il est trop peu possible d'accéder à l'univers des suédois. C'est dans ce sens que Letters From The Colony ressemble bien plus à Meshuggah qu'à Gojira. En revanche il faut reconnaître que l'assimilation du style Duplantier fonctionne bien et que le groupe réussi même une parfaite imitation avec Terminus. Il collerait vraiment à l'album Enfant Sauvage s'il avait ce supplément d'émotion en plus.
Conclusion : Même si côté inspiration les suédois sont prisonniers de leurs influences, même si le marketing est un peu aux fraises, Vignette mérite ses longues heures d'écoute.
Certes, Il ne se place pas au-dessus de la mêlée mais il comble un espace intéressant entre TesseracT, plus mou, et Born of Osiris, plus dur. Vous pourrez apprécier avec le temps le contraste du death, un peu brutal parfois, avec le jazz et d'autres paysages musicaux bien plus souple. D'ailleurs, ne quittez pas cette page sans avoir écouté le titre éponyme dont les douze minutes forment une conclusion de haute volée.
Line-up
Johan Jönsegård : guitare
Sebastian Svalland : guitare
Emil Östberg : basse
Alexander Backlund : chant
Jonas Sköld : batterie
Tracklist
1. Galax
2. Erasing Contrast
3. The Final Warning
4. This Creature Will Haunt Us Forever
(interlude)
5. Cataclysm
6. Terminus
7. Glass Palaces
8. Sunwise
9. Vignette
Après y avoir consacré le mois de février, j'ai toujours du mal à justifier cet achat compulsif. Ce qui ne va pas avec cet album ? Absolument rien, allez-y les yeux fermés car Letters from the colony (LFTC) maîtrise toutes les arcanes du genre et son interprétation a un air de reviens-y-encore. Cependant, ce mouvement est toujours dans une dynamique qui exige de la nouveauté sinon une identité marquée. Et le bilan est mitigé sur les deux tableaux, tout particulièrement la sensibilité écologique évoquée par le design comme par les titres, qui ne trouve aucun écho dans les compositions, tout particulièrement les 3 choisis pour faire la promos sur YouTube. Et si avec ces quelques lignes, je vous ais dis l'essentiel, c'est avec ces trois titres que vous ferez un vrai tout d'horizon de ce new challenger.
Erasing contrast
For fans of Meshuggah : tellement vrai
Ironie du sort, Erasing contrast manque effectivement... de contraste. Car c'est sans nuance que le groupe donne dans le style Meshuggah et pousse jusqu'à l'imitation : la même production, le même claquement sourd de la 8-cordes, les même effets, et même les soli cosmique de Fredrik Thordendal. Alors, oui, bien sûr que c'est un titre magistral, monstrueux, mais ce sont des schémas que vous aurez certainement déjà entendu.
Galax
Un TesseracT-like sauce death
Galax est bien plus intéressant car il propose une interprétation plus personnelle, mais aussi plus ambitieuse autant sur la durée que sur la complexité. En tant que titre d'ouverture, il expose le groupe sous tous ces angles. Son chanteur d'abord, Alexander Backlund et son chant très typé death metal. Son goût des pauses aussi, atmosphériques aux mélodies cristallines, aux flows jazzies enchanteur. Mais là aussi, l'approche a déjà été tournée dans tous les sens par TesseracT, Periphery, Vildhjarta et j'en passe. En définitive, la singularité de LFTC repose sur ce jeu d'opposition des deux mondes, mais sans fil directeur l'ensemble manque un peu de cohérence et d'équilibre.
Terminus
For fans of Gojira : Oui et Non
Et ce fil directeur aurait pu être le thème de l'album, la puissance de la nature, sa destruction par l'homme et tous ces thèmes spirtituels ou écologiques que Gojira a lancé. Au lieu de cela, le chant sera souvent largement indistinct, comme un instrument qui n'aurait pas l'usage de la parole et il est trop peu possible d'accéder à l'univers des suédois. C'est dans ce sens que Letters From The Colony ressemble bien plus à Meshuggah qu'à Gojira. En revanche il faut reconnaître que l'assimilation du style Duplantier fonctionne bien et que le groupe réussi même une parfaite imitation avec Terminus. Il collerait vraiment à l'album Enfant Sauvage s'il avait ce supplément d'émotion en plus.
Conclusion : Même si côté inspiration les suédois sont prisonniers de leurs influences, même si le marketing est un peu aux fraises, Vignette mérite ses longues heures d'écoute.
Certes, Il ne se place pas au-dessus de la mêlée mais il comble un espace intéressant entre TesseracT, plus mou, et Born of Osiris, plus dur. Vous pourrez apprécier avec le temps le contraste du death, un peu brutal parfois, avec le jazz et d'autres paysages musicaux bien plus souple. D'ailleurs, ne quittez pas cette page sans avoir écouté le titre éponyme dont les douze minutes forment une conclusion de haute volée.
Line-up
Johan Jönsegård : guitare
Sebastian Svalland : guitare
Emil Östberg : basse
Alexander Backlund : chant
Jonas Sköld : batterie
Tracklist
1. Galax
2. Erasing Contrast
3. The Final Warning
4. This Creature Will Haunt Us Forever
(interlude)
5. Cataclysm
6. Terminus
7. Glass Palaces
8. Sunwise
9. Vignette
Critique : Weska
Note : 7/10
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