Chronique

MOS GENERATOR - SHADOWLANDS / Listenable records 2018

Après son changement de line-up et la sortie d'Abyssinia en 2016, le générateur est devenu une véritable machine de guerre, enchaînant tournées après tournées. Pas étonnant que ce soit la route et au fil d' l'eau qu'il a mûri son 8ème opus, Shadowlands. Le trio a pris une telle confiance que bons nombres d'éléments enregistrés en Démo se retrouvent dans la version finale. Qu'ils auraient eu tord de se priver ! Les premières idées étaient bien les meilleures. Car Shadowlands est leur production la plus intéressante à ce jour.

Que ce soit du Mos Generator, ça saute pas à la gueule avec un artwork qui fait moins penser à du rock de garage qu'aux canons du Power métal et du Doom. Mais s'il fallait en interpréter les symboles, oui, le groupe prend enfin son envol, oui, il assume quelque chose de bien plus sombre, plus sauvage, et oui, oui, et re-oui, il a pris un élan un peu plus prononcé vers des ambiances bien étrange, épique parfois, ce qui se traduit par un joli croisement de leur répertoire avec le rock underground au tournant des nineties, et le Rock progressif de papa.

Shadowlands met immédiatement sous tension avec l'introduction bien léchée du titre éponyme. Si quelqu'un vous demande la définition du Heavy rock, faites-lui écouter ce son. Sans cliché, sans son surfait, Mos Generator apporte à l'auditeur ce qu'il vient chercher. Ça balance comme dirait l'autre, et surtout, ça se chante ! L'album enchaîne directement avec un autre grand moment, Destroyer. Le groupe a travaillé la dissonance et des textures qu'eux-mêmes n'avaient pas risqué jusque-là, caressant ainsi des ambiances sludge puis stoner/desert rock, dans lesquelles le groupe plongera d'ailleurs avec The Blasting Concept. Que dire alors du premier et unique galop à la double pédale sur le solo de fin. Rien, c'est juste parfait.

Bien sûr l'album n'est pas constamment sur les chapeaux de roues, et fera un break avec Stolen Ages et Gamma/Hydra. Ce dernier, composé en moins de 3heures de boulot est certainement le moins digeste de l'album, me faisant penser à des B-sides mollassonnes de Van Halen. Il faut toutefois au moins ça pour faire passer un dessert copieux : The wild & gentle dogs. Il n'a pas l'air comme ça, avec son intro en guitare sèche et ses vibes acoustiques s'étalant sur plus de cinq minutes, mais il déchaîne une véritable tempête, intégralement instrumentale, une apocalypse même, qui donnent les plus grands frissons de cet album. Comme pour vous dire "Si vous ne l'aviez pas encore capté, on sait faire du progressif".

Bilan des courses, Shadowlands, c'est le kiff suprême. Cet album est plus instrumental et plus profond qu'aucun de ses prédécesseurs. Et je ne saurais vous dire pourquoi, mais j'ai qu'une envie, c'est de le partager avec mes potes, autour d'une table de billard, mais sans le budget étudiant cette fois-ci !

Line-up
Tony Reed : guitares, chant, claviers
Sean Booth : basse
Jon Garrett : batterie

Tracklist
1)Shadowlands
2)The Destroyer
3)Drowning In Your Loving Cup
4)Stolen Ages
5)Gamma/Hydra
6)The Blasting Concept
7)Woman Song
8)The Wild & Gentle Dogs

 
Critique : Weska
Note : 9.5/10
Site du groupe : Page Facebook
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