Chronique
AT THE GATES - TO DRINK FROM THE NIGHT ITSELF / Century media 2018
Le retour des suédois en 2014 compte parmi les plus marquants de l'histoire du métal. Vingt ans après Slaughter of the soul, l'épicentre de la vague Death métal mélodique, une lame de fond nommée At war with reality a propulsé le groupe sur le devant de la scène extrême. Malgré ce succès, Ander Björler, guitariste et compositeur majoritaire, met une nouvelle fois fin à sa carrière métal. Son frère jumeau, Jonas Björler, et le frontman Tomas Lindberg reprennent la barre. Arrière-toute !
Et c'est un sacré demi-tour ! Là son prédécesseur rayonnait grâce à une production moderne tirée au cordeau et des compositions élaborées, ce nouvel opus se montre brut, moins peaufiné, avec une esthétique vintage jusque dans sa pochette. Comme s'il s'agissait d'un des tout premiers albums du groupe. Si le groupe a déclaré en avoir trop fait avec le précédent opus, et notamment en terme de fan service, To drink from the night it self se concentre sur l'essentiel, le ressenti, et livre au final une musique délicieusement imparfaite.
Der Widerstand / To drink from the night itself
Revivre
L'album se lance sur une introduction qui en dit déjà long sur ce qui arrive. Guitare sèche, orchestre symphonique et aucune voix, Der Widerstand est on-ne-peut-plus classique, totalement à contre-pied de l'approche plus expérimentale et conceptuelle qui était devenu la marque du groupe, avec Slaughter of the sould et At war with reality.
Le titre éponyme enchaîne dans avec un riff tellement classique lui aussi qu'il évoque instantanément Blinded by fear, le titre auquel le groupe doit sa carrière. Il a ce fil rouge Thrash dans les percussions, sur lesquelles une mélodie chantante de la guitare vient se greffer. Et cette guitare a la même texture qu'à l'époque, ce son si caractéristique du death métal suédois. Étouffant, suffocant. Pour la technique, pédale BOSS HM-2 et accordage 2 tons et demi en dessous du standard. Et puis, comme pour imprimer les neurones de l'auditeur de cette musique, Tomas Lindberg place dans un moment de silence sa punchline : "As we drink from the night itself". At the gates tient un des meilleurs hits de sa carrière.
Daggers of black haze / In death they shall burn
Expressionisme, black métal et thrash
Une ambiance exacerbée de mélancolie, de tristesse, et de fatalisme règne au coeur de l'album. Et ça aussi, rappelle les racines du death mélo, qui a hérité, à sa façon de la peinture expressionniste (cf. La nuit étoilée de Van Gogh) et de son pessimisme ou tout cas de son rapport avec la nature.
Il y a donc énormément d'éléments black métal dans cet album, et tout particulièrement sur Daggers of black haze, le second grand hit de cet album. Ce black métal, doublé du riffing frôlant parfois le Amon Amarth début de carrière, domine pas mal la page et se montre ça et là un poil oppressant et répétitif. Mais comme dirait l'autre, c'est dans le thème ! Il y aura tout de même de vrai coup de bambou avec notamment In death they shall burn qui est violemment thrash, lourdement death, et globalement malsain. La punchline est là, et ça cartonne.
In nameless sleep / A labyrinth of tombs
Histoire d'hommes
Je ne trouve finalement pas grand chose à regretter dans cet album, et là, je serai vraiment subjectif. Si, à l'écoute de In nameless sleep et A labyrinth of tombs il apparaît des solis, et ce n'est clairement pas l'oeuvre des Björler qui jouent plutôt des mélodies en contre-poids du riff principal. C'est donc a priori Jonas Stålhammar qui s'exprime, et le résultat est tellement efficace qu'il est regrettable que sa contribution à l'album soit si mineure. Pour le reste, en grand point positif, Tomas Lindberg et sa voix cassée se prêtent bien mieux au décor de ce Drink from the night itself, tout comme la batterie d'Adrian Erlandson à travers de laquelle il exprime sa touche personnelle, fruit de la maturité acquise avec ses expériences The haunted et Cradle of Filth, qui apporte respectivement la touche Thrash et Punk hardcore qui tabasse dans cet album.
Alors je n'ai pas d'autre conclusion que ce nouveau At the gates est une sortie majeure de l'année, et je suis persuadé que je ne serai pas le seul à le compter dans mon top 5 des pépites de 2018. Vivement la suite !
Line-up
Tomas Lindberg : chant
Jonas Björler : basse
Martin Larsson : guitare
Jonas Stålhammar : guitare
Adrian Erlandsson : batterie
Tracklist
01. Der Widerstand
02. To Drink From The Night Itself
03. A Stare Bound In Stone
04. Palace Of Lepers
05. Daggers Of Black Haze
06. The Chasm
07. In Nameless Sleep
08. The Colours Of The Beast
09. A Labyrinth Of Tombs
10. Seas Of Starvation
11. In Death They Shall Burn
12. The Mirror Black
Et c'est un sacré demi-tour ! Là son prédécesseur rayonnait grâce à une production moderne tirée au cordeau et des compositions élaborées, ce nouvel opus se montre brut, moins peaufiné, avec une esthétique vintage jusque dans sa pochette. Comme s'il s'agissait d'un des tout premiers albums du groupe. Si le groupe a déclaré en avoir trop fait avec le précédent opus, et notamment en terme de fan service, To drink from the night it self se concentre sur l'essentiel, le ressenti, et livre au final une musique délicieusement imparfaite.
Der Widerstand / To drink from the night itself
Revivre
L'album se lance sur une introduction qui en dit déjà long sur ce qui arrive. Guitare sèche, orchestre symphonique et aucune voix, Der Widerstand est on-ne-peut-plus classique, totalement à contre-pied de l'approche plus expérimentale et conceptuelle qui était devenu la marque du groupe, avec Slaughter of the sould et At war with reality.
Le titre éponyme enchaîne dans avec un riff tellement classique lui aussi qu'il évoque instantanément Blinded by fear, le titre auquel le groupe doit sa carrière. Il a ce fil rouge Thrash dans les percussions, sur lesquelles une mélodie chantante de la guitare vient se greffer. Et cette guitare a la même texture qu'à l'époque, ce son si caractéristique du death métal suédois. Étouffant, suffocant. Pour la technique, pédale BOSS HM-2 et accordage 2 tons et demi en dessous du standard. Et puis, comme pour imprimer les neurones de l'auditeur de cette musique, Tomas Lindberg place dans un moment de silence sa punchline : "As we drink from the night itself". At the gates tient un des meilleurs hits de sa carrière.
Daggers of black haze / In death they shall burn
Expressionisme, black métal et thrash
Une ambiance exacerbée de mélancolie, de tristesse, et de fatalisme règne au coeur de l'album. Et ça aussi, rappelle les racines du death mélo, qui a hérité, à sa façon de la peinture expressionniste (cf. La nuit étoilée de Van Gogh) et de son pessimisme ou tout cas de son rapport avec la nature.
Il y a donc énormément d'éléments black métal dans cet album, et tout particulièrement sur Daggers of black haze, le second grand hit de cet album. Ce black métal, doublé du riffing frôlant parfois le Amon Amarth début de carrière, domine pas mal la page et se montre ça et là un poil oppressant et répétitif. Mais comme dirait l'autre, c'est dans le thème ! Il y aura tout de même de vrai coup de bambou avec notamment In death they shall burn qui est violemment thrash, lourdement death, et globalement malsain. La punchline est là, et ça cartonne.
In nameless sleep / A labyrinth of tombs
Histoire d'hommes
Je ne trouve finalement pas grand chose à regretter dans cet album, et là, je serai vraiment subjectif. Si, à l'écoute de In nameless sleep et A labyrinth of tombs il apparaît des solis, et ce n'est clairement pas l'oeuvre des Björler qui jouent plutôt des mélodies en contre-poids du riff principal. C'est donc a priori Jonas Stålhammar qui s'exprime, et le résultat est tellement efficace qu'il est regrettable que sa contribution à l'album soit si mineure. Pour le reste, en grand point positif, Tomas Lindberg et sa voix cassée se prêtent bien mieux au décor de ce Drink from the night itself, tout comme la batterie d'Adrian Erlandson à travers de laquelle il exprime sa touche personnelle, fruit de la maturité acquise avec ses expériences The haunted et Cradle of Filth, qui apporte respectivement la touche Thrash et Punk hardcore qui tabasse dans cet album.
Alors je n'ai pas d'autre conclusion que ce nouveau At the gates est une sortie majeure de l'année, et je suis persuadé que je ne serai pas le seul à le compter dans mon top 5 des pépites de 2018. Vivement la suite !
Line-up
Tomas Lindberg : chant
Jonas Björler : basse
Martin Larsson : guitare
Jonas Stålhammar : guitare
Adrian Erlandsson : batterie
Tracklist
01. Der Widerstand
02. To Drink From The Night Itself
03. A Stare Bound In Stone
04. Palace Of Lepers
05. Daggers Of Black Haze
06. The Chasm
07. In Nameless Sleep
08. The Colours Of The Beast
09. A Labyrinth Of Tombs
10. Seas Of Starvation
11. In Death They Shall Burn
12. The Mirror Black
Critique : Weska
Note : 9/10
Site du groupe : Page Facebook
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