Chronique

ANAAL NATHRAKH - A NEW KIND OF HORROR / metal blade records 2018

Voici une icône de la scène extrême moderne qui compte parmi nos grands absents sur le webzine. Il aura fallu compter un an de suggestions du flow de Deezer et la campagne de promo du label metal blade records pour enfin tendre l'oreille sur ce duo britannique qui en est déjà à son dixième album. Comme nous aussi, nous sommes moderne, autant résumer ce groupe à coup de hache tag : #blackmétal #grindcore #indus #deathmétal #noise #apocalypse #misanthropie #nihilisme #wewillfuckingkillyou. Le rêve quoi !

Si vous êtes du genre à prendre la vie du bon côté, Anaal Nathrakh est l'angle d'approche le plus tordu que vous pourriez imaginer tant ce groupe excelle à faire exactement l'inverse. C'est lugubre, sale et violent à tous les étages même si A new kind of horror arrondi un peu les angles. Ses compos se veulent en effet plus industrielles et immédiate, et si le duo a mis le paquet sur la production, il a aussi mis la dose de samples et de sons à retourner les boyaux. Notamment celui des puristes qui verront dans certains sursauts électro-dubstep-sympho un opportunisme éhonté. Mais comme d'hab', on les emmerde.

Obscene as cancer / The reek of fear
Le sursaut, c'est surtout ce qui précède cette terreur de mort imminente que le clip de Obscene as cancer restitue de façon éloquente. En un claquement de doigt, l'auditeur plonge dans la panique des tranchées de guerre mondiale en plein bombardement de riff indus et de son bruitistes qui accentuent cette sensation d'urgence absolue. Le travail de la voix de Dave Hunt est monstrueux, et qui ne connaît pas le groupe sera absolument choqué par l'envolée lyrique et théâtrale dans la droite lignée de King Diamond. Un voyage dans les aigues façon oldschool que The reek of fear poussera au maximum du cliché dans ce genre. Terreur, démence, chaos, qu'il fait bon vivre !

Forward!
Le titre choc de cet album est forward "point d'exclamation". Il reprend le virage dubstep-métal de la fin de The reek of fear avec un sample d'un fusil d'assaut qui se vide jusqu'au "clic" avant de recharger et reprendre la boucle. Une idée géniale. A écouter absolument. C'est entre le Puritania de Dimmu Borgir et tout ce que Dagoba sait mettre dans la tronche en matière de riff à breakdown. Et si de prime abord, ce titre paraît hors-sujet, il s'insère parfaitement dans l'album et donne de l'air après une première partie hyper stressante.


A découvrir
Et pour ce qui est de breakdown, je me suis pris "d'affection" pour The horrid strife qui est absolument sans technique mais dans cette même efficacité de riffing, et immersion via les samples. Ceci dit, la deuxième moitié d'album reste plus complexe et Anaal Nathrakh déplace à l'envie le curseur. Plus symphonique sur New Bethlehem / Mass death futures, un dose death mélodique sur VI Coactus, ou encore le black-grind le plus primaire sur Mother of Satan où la répétition hurlé de "Satan" donnera envie de se déchaîner dans le pit.

Tout ce barouf pour vous dire de foncer dans le tas. Et vivement le prochain album !

Line-up
Dave Hunt : chants
Mick Kenney : tous les instruments

Tracklist
01. The road to...
02. Obscene as cancer
03. The reek of fear
04. Forward!
05. New Bethlehem / Mass death futures
06. The apocalypse is about you!
07. VI Coactus
08. Mother of Satan
09. The horrid strife
10. Are we fit for glory yet? (The war to end nothing)

 
Critique : Weska
Note : 9/10
Site du groupe : Page Facebook
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