Chronique

OPETH - GARDEN OF THE TITANS - LIVE AT THE RED ROCKS AMPHITHEATER / Nuclear Blast 2018

La perfection, c’est probablement ce que vous avez l’impression d’avoir écouté à la sortie d’un concert d’Opeth. N'importe quel amateur reconnaîtra la propreté absolue du son, le réglage millimétré de chaque instrument. Cela donnerait presque envie de présenter Garden of the Titans comme un best of, et d'ailleurs vous aller vite voir qu'il en a tout l'air. Et les best-of, c'est surtout pour les profanes ! Sans plus d'effet, voici quelques mots sur la synthèse de trente ans de carrière d'un des groupes les plus influents en matière de métal progressif.

Plus que jamais pour un live, parlons setlist. Le virage à 180°C vers le rock psychédélique n'écarte en rien le death métal rugueux. Sans faire de jaloux, la moitié des titres sont consacrés aux trois derniers albums de rock prog, depuis Heritage sorti en 2011, dont les trois pépites du majestueux du dernier album en date, tandis que le reste parcours la discographie jusqu'à exhumer un des titres les plus puissants de la discographie du groupe, le gutturalissime Demon of the fall. Bon ok, il y a aussi le rock prog moderne In my time need, parce qu'il faut bien pécho aussi, mais sans rire, les rageux feront franchement la fine bouche, sur une heure et demi de show on ne peut pas tout faire !

Mais tout cela, si vous êtes déjà fan d'Opeth, vous le savez déjà, et d'ailleurs, vous m'avez pas attendu pour aller voir au dos du skeud ou partout sur la toile pour voir la setlist. Ce qui peut vous attirer ici, c'est essayer de comprendre ce que ce groupe de suédois a de si particulier. Pour cela, il n'y a, me semble-t-il, qu'un seul titre : Ghost of perdition. Il propose toute la richesse et toutes les contradictions du groupe, opposant ainsi dès les premiers instant le gros growl guttural avec l'orgue hammond. Les influences prog seventies et orientales sont bien plus appuyées sur l'album Ghost Reveries, mais le titre garde le cap de la version originale sur le dernier tier, consacré à la virtuosité et l'élégance dévoilant tout le savoir-faire du groupe en matière de mélodie. Pour conclure, ce qui fait le charme de ce live, les échanges entre le maître d'oeuvre Mikael Åkerfeldt et son public. Humour, voix de velour. Tout y est.

Si on exclut un incident technique, qui a bien fait de ne pas être coupé au montage, il pourrait être reproché à Garden of Titans d'être trop propre, parfois trop posé aussi, et trop influencé par l'orgue Hammond. The wilde flowers, le titre le plus punchy, et le meilleur, du dernier album Sorcress manque de violence et d'impact, si bien qu'il est possible d'entendre un public qui perd un peu patience, et l'auditeur avec !

Passé ces détails, Garden of the peas est un concert de prog de très haute volée, et n'a certainement pas son égal en terme de qualité d'enregistrement, et de fidélité par rapport à l'expérience live. Un cadeau de Noël à offrir à un large public, y compris vos parents !

Line-up
Mikael Åkerfeldt : chant, guitare
Martín Méndez : basse
Fredrik Åkesson : guitare
Martin Axenrot : batterie
Joakim Svalberg : claviers

Tracklist
01. Sorceress
02. Ghost Of Perdition
03. Demon Of The Fall
04. The Wilde Flowers
05. In My Time Of Need
06. The Devil’s Orchard
07. Cusp Of Eternity
08. Heir Apparent
09. Era
10. Deliverance
 
Critique : Weska
Note : 9/10
Site du groupe : Page facebook
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