Chronique

JASON BECKER - TRIUMPHANT HEARTS / Mascott records 2018

Quel événement !! Le nouvel opus de Jason Becker !! Atteint par la maladie de Charcot notre guitare héro avait dû stopper brutalement la musique et grâce à la technologie et à l'envie intacte, plus des amis des vrais, voilà que sort cet album qui est déjà une victoire en soit !

On se lance un peu dans l'inconnu avec la title track, qui propose une musique plutôt classique très bien faite, reposante et ultra mélodique avec étonnamment un violon en vedette, avant la courte intervention du frère d'arme Marty Friedman.
Place à la ballade gospel avec la sublime « Hold on to love » magistralement chantée par Codany Holiday. Là encore c'est très surprenant, on est à des années lumières de ce que nous proposait Jason dans ses jeunes années. Mais qu'est-ce que c'est bien fait !
On poursuit avec « Fantasy weaver » un autre voyage dans le calme avec le ukulélé du surdoué Jake Shimabukuroqui. Une nouvelle preuve de l'immense talent de compositeur de Mr Becker. A noter de ci, de là des influences asiatiques du plus bel effet.
Le voyage continue avec « Once upon a melody » qui contient des pistes de guitares jouées par Jason lui-même il y a fort longtemps bien sûr. Encore du très beau travail que voilà, telle une BO de film oscarisée. Un peu de fun avec « We are one », qui pulse grave et groove fort !! Voilà qui met du baume au cœur et le feu pour la journée !!
C'est au tour de « Magic woman » de faire son apparition avec un duo de guitaristes plutôt déstabilisant : Uli Jon Roth, Chris Broderick. Je dois dire que celui-ci ne fonctionne pas comme je l'imaginais, mais chacun fait évidemment de l’excellent boulot. Place à une reprise avec le « Blowin' in the wind » de Bob Dylan qui résonne différemment ici. Dur d'en dire plus sans avoir le cœur serré... Pour « River of longing » nous avons droit à une petite instrumentale assez conventionnelle sur laquelle Joe Satriani et Steve Morse entre autre rendent hommage à notre héros. Juste beau.
Attention place au grand moment de guitare avec les 9 minutes de « Valley of fire » et ses 13 guitaristes (Michael Lee Firkins, Steve Vai, Joe Bonamassa, Paul Gilbert, Neal Schon, Mattias IA Eklundh, Marty Friedman, Greg Howe, Jeff Loomis, Richie Kotzen, Gus G., Steve Hunter, Ben Woods). Puis le retour de « River of longing » dans une version tout autre, mais toujours aussi réussie.
« Taking me back » nous replonge il y a bien longtemps, à l'époque où le jeune Jason composait pour un certain David Lee Roth. Autre moment de ce passé avec la démo de « Tell me no lies », qui montre l'immense talent de ce jeune homme au destin tragique.
Une nouvelle version de « Hold on to love » arrive, cette fois ci moins gospel elle se montre sous un autre visage. On termine avec un enregistrement de Jason enfant riant puis ces mots forts « You do it », qui aujourd'hui en disent long...

Conclusion : Celui qui ne peut plus parler, manger, bouger, sait encore composer de la musique, sait encore avoir du courage, de l'espoir et livre un album des plus particuliers. Certes impossible de faire abstraction de l’état de santé de son créateur, mais ce n'est pas lui donner encore plus de force !? Un superbe ouvrage musical sans frontière ni barrière.
 
Critique : Guillaume
Note : 10/10
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