Chronique
NOVA TWINS - WHO ARE THE GIRLS / Fever 333 2020
Après 4 EP sortis en 3 ans de 2016 à 2018, le tonitruant duo Nova Twins déboule dans les bacs le 28 février avec un premier album, « Who are the Girls ? ». Et alors, qui sont donc ces filles ? Amy Love au chant principal et à la guitare, et Georgia South à la basse et aux chœurs, deux Anglaises badass et bien élevées (non ce n’est pas incompatible), amies inséparables, qui prônent la liberté et la sororité à grands renforts d’accords bruyants – elles sont accompagnées d’un batteur, bien qu’il soit beaucoup plus discret dans les clips et sur scène. Cet album dont la sortie précède de peu le début d’une tournée européenne, avec notamment beaucoup de dates françaises en mars, promet des concerts survoltés, si l’on se fie à ce condensé de rock alternatif, de rap rock, de rock fusion ou encore de metal hip hop : dans quelle petite case enfermer les deux électrons libres ? En tout cas un mélange très moderne et urbain, qui groove et déménage, tenant en 8 titres et 23 minutes – un album express, ou la durée dont je peux avoir l’habitude pour un ou deux titres de prog !
« Vortex » est une entrée en matière fracassante et bien nommée, pas le temps de niaiser, on fonce dans le tas ! Les sonorités de la basse me rappellent Jamiroquai, de même que les sons électro, les cris, les bruitages semblables à ceux d’outils, les moments plus susurrés me font un effet à la fois très actuel et un peu rétro. On passe d’une mélodie rebondissante à une petite plage planante inattendue, l’œil du cyclone peut-être ? Dans « Play Fair » voix de tête et voix plus grave sont alternées, avec des accélérations et ralentissements, des jeux sur l’articulation, une distorsion des sons : il y a une bonne part d’expérimentation sonore, qui va de pair avec leurs fringues faites maison, les décors de leurs clips bricolés… C’est comme si on pouvait voir la touche, imaginer la création en train de se faire. Le titre mêle hip hop et rock, bruitages, hormis un court passage plus électrique et paradoxalement plus éthéré vers la fin, au milieu de répétitions lancinantes et de scratch. L’écoute de « Devil’s Face » me laisse un peu mitigée, car j’ai déjà entendu le titre en visionnant le clip. Ayant découvert Nova Twins avec leur esthétique très étudiée, leurs clips délirants, leurs prestations scéniques survitaminées, j’ai du mal à me contenter de ma seule ouïe pour apprécier pleinement le concept de ce que les deux filles proposent. (Regardez leurs clips et vous comprendrez ce que je veux dire !) Musicalement, cette chanson m’évoque une course-poursuite futuriste dans des tunnels éclairés aux néons, dans le métro, avec des sirènes et des gyrophares. Elle provoque chez moi un sentiment d’urgence, de vitesse, d’ultimatum. Deal with it. L’articulation et les paroles du titre suivant, « Not my day », produisent un effet narquois et impertinent, qui m’évoque l’énergie de Gwen Stefani, de Die Antwoord… Il y a quelque chose de plus expressif qu’esthétique, qui cherche plus à interpeller qu’à ravir. Certains sons vers le milieu du titre semblent sortis d’un jeu vidéo, avant la reprise du refrain scandé. Il y a des trouvailles mais la structure des chansons me semble quand même un peu répétitive pour écouter régulièrement l’album d’une traite.
Le cinquième titre, « Bullet », est le potentiel tube de l’album, l’on y trouve un bel équilibre entre mélodie subtile et tank rythmique, entre paroles émancipées, sifflements en fond, guitare féroce et chant sortant comme un rugissement de rejet ; une chanson de filles pas dupes, qui ne s’en laissent pas conter. J’aime bien l’aura de ces meufs qui sont virulentes mais bienveillantes, qui ne s’excusent pas d’exister mais ne marchent sur personne pour se faire leur place. Par moments je pense à des groupes carrément plus anciens tels que les Spice Girls, TLC ou SOAP (désolée pour le coup de vieux si ça vous parle, cela m’est revenu de loin de la malle aux souvenirs, je sais), de la pleine période du girl power triomphant, dont elles pourraient être les héritières punk rock. Les variations mélodiques sont intéressantes, avec les voix devenant des échos vers la fin, une montée en puissance, de plus en plus de bruitages, pour atteindre une relâche complète un peu surprenante, next.
Avec « Lose your Head » l’album devient encore plus bruitiste, l’effet du hurlement tenu à plusieurs reprises en fond est très réussi, suivi par une redescente un peu vaporeuse, puis quelques secondes délicates avant de repartir dans les cris, pour aboutir à une fin instrumentale assez agressive. Un petit ascenseur émotionnel bien nommé ! Avec l’avant-dernier morceau, « Ivory Tower », tiens, l’ambiance change, un peu de calme et presque de lenteur initient cette chanson. La voix est aigüe, cristalline, et devient de plus en plus tordue au fil du titre, comme un vinyle scratché ou passé à la mauvaise vitesse. On dirait un chant de princesse un peu barrée, enfermée dans sa tour d’ivoire donc, et tourbillonnant sur elle-même, dans un état psychique altéré. La dernière chanson, « Athena », est un retour au flow, à la force et à la rapidité après cette divagation un peu à part. Je trouve le titre un peu cacophonique pour l’écouter chez soi en fond, mais a davantage de potentiel pour se défouler dans une fosse et prendre une autre dimension. La fin de cet album expéditif est abrupte et sans fioritures, je reste un peu sur ma faim et il y avait quelques similarités de trop entre les chansons pour moi, mais en même temps l’album est rapide, efficace, il va droit au but sans chichis et ça leur correspond plutôt pas mal : dire ce qu’on a à dire et basta, sans chercher à faire de remplissage. Un condensé d’énergie à consommer d’une traite.
Après Dr Martens, à quand une collab’ des Nova Twins branchées sur le secteur avec Red Bull ?
« Vortex » est une entrée en matière fracassante et bien nommée, pas le temps de niaiser, on fonce dans le tas ! Les sonorités de la basse me rappellent Jamiroquai, de même que les sons électro, les cris, les bruitages semblables à ceux d’outils, les moments plus susurrés me font un effet à la fois très actuel et un peu rétro. On passe d’une mélodie rebondissante à une petite plage planante inattendue, l’œil du cyclone peut-être ? Dans « Play Fair » voix de tête et voix plus grave sont alternées, avec des accélérations et ralentissements, des jeux sur l’articulation, une distorsion des sons : il y a une bonne part d’expérimentation sonore, qui va de pair avec leurs fringues faites maison, les décors de leurs clips bricolés… C’est comme si on pouvait voir la touche, imaginer la création en train de se faire. Le titre mêle hip hop et rock, bruitages, hormis un court passage plus électrique et paradoxalement plus éthéré vers la fin, au milieu de répétitions lancinantes et de scratch. L’écoute de « Devil’s Face » me laisse un peu mitigée, car j’ai déjà entendu le titre en visionnant le clip. Ayant découvert Nova Twins avec leur esthétique très étudiée, leurs clips délirants, leurs prestations scéniques survitaminées, j’ai du mal à me contenter de ma seule ouïe pour apprécier pleinement le concept de ce que les deux filles proposent. (Regardez leurs clips et vous comprendrez ce que je veux dire !) Musicalement, cette chanson m’évoque une course-poursuite futuriste dans des tunnels éclairés aux néons, dans le métro, avec des sirènes et des gyrophares. Elle provoque chez moi un sentiment d’urgence, de vitesse, d’ultimatum. Deal with it. L’articulation et les paroles du titre suivant, « Not my day », produisent un effet narquois et impertinent, qui m’évoque l’énergie de Gwen Stefani, de Die Antwoord… Il y a quelque chose de plus expressif qu’esthétique, qui cherche plus à interpeller qu’à ravir. Certains sons vers le milieu du titre semblent sortis d’un jeu vidéo, avant la reprise du refrain scandé. Il y a des trouvailles mais la structure des chansons me semble quand même un peu répétitive pour écouter régulièrement l’album d’une traite.
Le cinquième titre, « Bullet », est le potentiel tube de l’album, l’on y trouve un bel équilibre entre mélodie subtile et tank rythmique, entre paroles émancipées, sifflements en fond, guitare féroce et chant sortant comme un rugissement de rejet ; une chanson de filles pas dupes, qui ne s’en laissent pas conter. J’aime bien l’aura de ces meufs qui sont virulentes mais bienveillantes, qui ne s’excusent pas d’exister mais ne marchent sur personne pour se faire leur place. Par moments je pense à des groupes carrément plus anciens tels que les Spice Girls, TLC ou SOAP (désolée pour le coup de vieux si ça vous parle, cela m’est revenu de loin de la malle aux souvenirs, je sais), de la pleine période du girl power triomphant, dont elles pourraient être les héritières punk rock. Les variations mélodiques sont intéressantes, avec les voix devenant des échos vers la fin, une montée en puissance, de plus en plus de bruitages, pour atteindre une relâche complète un peu surprenante, next.
Avec « Lose your Head » l’album devient encore plus bruitiste, l’effet du hurlement tenu à plusieurs reprises en fond est très réussi, suivi par une redescente un peu vaporeuse, puis quelques secondes délicates avant de repartir dans les cris, pour aboutir à une fin instrumentale assez agressive. Un petit ascenseur émotionnel bien nommé ! Avec l’avant-dernier morceau, « Ivory Tower », tiens, l’ambiance change, un peu de calme et presque de lenteur initient cette chanson. La voix est aigüe, cristalline, et devient de plus en plus tordue au fil du titre, comme un vinyle scratché ou passé à la mauvaise vitesse. On dirait un chant de princesse un peu barrée, enfermée dans sa tour d’ivoire donc, et tourbillonnant sur elle-même, dans un état psychique altéré. La dernière chanson, « Athena », est un retour au flow, à la force et à la rapidité après cette divagation un peu à part. Je trouve le titre un peu cacophonique pour l’écouter chez soi en fond, mais a davantage de potentiel pour se défouler dans une fosse et prendre une autre dimension. La fin de cet album expéditif est abrupte et sans fioritures, je reste un peu sur ma faim et il y avait quelques similarités de trop entre les chansons pour moi, mais en même temps l’album est rapide, efficace, il va droit au but sans chichis et ça leur correspond plutôt pas mal : dire ce qu’on a à dire et basta, sans chercher à faire de remplissage. Un condensé d’énergie à consommer d’une traite.
Après Dr Martens, à quand une collab’ des Nova Twins branchées sur le secteur avec Red Bull ?
Critique : Elise Diederich
Note : 7/10
Site du groupe : Page Facebook du groupe
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