Chronique

ALESTORM - CURSE OF THE CRYSTAL COCONUT / Napalm Records 2020

Ils sont de retour. Et c'est avec une certaine appréhension que j’accueille donc les pirates d’ALESTORM. Il est souvent, chez moi, une tradition qui consiste à se réécouter la discographie d’un groupe que j’aime avant de jeter une oreille sur la dernière offrande.
J’ai ainsi constaté que les thèmes et la musique créée par Chris Bowes s’éloignent de plus en plus du côté épique, des récits de batailles navale pour se concentrer sur l’alcool, les fêtes, agrémenté de cet humour loufoque donc il a le secret. Ceci dit, il l’a récemment confirmé dans une interview, il est là pour le fun avec Alestorm. Ceci étant clair, avançons. Avec un titre comme « Curse Of The Crystal Coconut» je m’attendais au pire, et finalement, cet album aura sauvé quelques semaines dans cette « crise » sanitaire que l’on traverse, une bougie dans mes ténèbres.

Cet opus se lance avec le déjà connu « Treasure Chest Party Quest », avec un clip, pardonnez mon franc parlé, What The Fuck. Je me suis dit, à la première écoute, « Oui c’est du single à la Alestorm quoi ». Et en finalement, et ben c’est vrai. Mais merde que ça reste en tête, que c’est prenant, que c’est bon. C’est du pur « apéro material » ! Le pont growlé par Elliot arrive à point nommé et transcende le morceau !
« Fannybaws » (titre que ne parviens toujours pas à traduire avec exactitude) est plus léger, plus de chœurs, entêtant. La batterie, bien couplée avec la guitare et l’accordéon, on est en terrain connu, et on aime ça. La fin est, à mon sens, marrante, et me régale à chaque écoute, en live ça va être l’orgie !! FANNYBAWS !! (clip diffusé récemment). On accélère un peu avec « Chomp Chomp » qui pourrait passer pour une chanson speed de poursuite ou de bataille. Bah non. Ça parle de crocodile qui croque… D’où le titre en fait. Mais on retrouve cet assemblage clavier/guitare rentre dedans, du Alestorm pure souche, et on se rend vite compte que bah ça passe crème à chaque fois. Petit solo de Bobo très technique quand on tend l’oreille. Petit bémol, Vreth de Finntroll chante sur le titre… après 30 écoutes je vois pas où… Ah si ! Hyper discret sur la fin. Dommage j’adore ce mec, il méritait un couplet...
Deuxième extrait de cet opus avec en guest Captain Yarrface de Rumahoy pour la face cachée de « Tortuga », la face rap. Le morceau a le mérite (en plus d’être fun) d’être original et nouveau dans le répertoire du groupe. Éclectique et fin ficelé, bourré de sons divers et variés, changeant, le morceau s’améliore écoute après écoute.
On continue avec une nouveauté sur « Zombies Ate My Pirate Ship » (non mais ce titre quoi… je vous ai prévenu c’est What The Fuck), à savoir le chant féminin. Et oui c’est chose rare dans l’univers du groupe. Cependant son identité n’est pas encore révélée… Le morceau fait varier les ambiances, entre gros metal et folk. Il reste festif, envoûtant quand la douceur féminine nous prend par la main. On revient sur du plus classique, avec mise en avant du violon pour un des rare morceau « sérieux » de ces dernières années. Oui « Call of The Waves » parle de cette liberté offerte par la mer et pas d’une quête pour de la gnôle ! Et il s’avère que ça s’écoute mais casse pas trois pattes à un canard… Je préfère « Pirate’s Scorn ». Plus folk, plus… dansant, entraînant, sans pour autant dénigrer les riffs appuyés ! Simple mais efficace. Comme quoi, il vaut mieux que le groupe se concentre sur les bouffonneries...
Instant délire de l’album, petit morceau débile et court : « Shit Boat (No Fans) » qui me rappelle le fameux « Fucked With An Anchor ». Ah ah… « Your Pirate Shit Can Eat a Giant Back of Dicks » !! Énorme !! Je valide !

« Metal Pirate Drinking Crew » (j’ai déjà réservé mon débardeur) parle de lui même. Un mix acoustique et metal, un mix de picole et de bataille, hyper classique en somme mais qui file une énergie agréable, une sorte de positivisme musical qui apporte un peu de joie de vivre quand vous n’en avez plus. De la gnôle, une guitare, un accordéon il en faut pas plus en fait.
Contre toute attente, on a un morceau qui part brutal, avec des gros blasts, ouaw !! ça claque sa mamie !! Et pourtant le morceau se calme très vite et va pendant sept minutes expliquer comme le narrateur de « Wooden Leg » (sur « Sunset on The Golden Age ») a eu ses jambes de bois. Énorme clin d’œil, j’adore l’idée, et on a même un couplet en espagnole et japonais, seuls les vrais comprendront pourquoi ! Bref c’est « Wooden Leg Part2 : The Woodening » avec le retour des sons 8 bits, un excellent riff mais un refrain mou et vide. Et ça c’est dommage ! Il s’agirait d’un morceau écris il y a quelques années, mais sorti juste ici.
Et on termine avec une chanson traditionnelle écossaise, « Henry Martin », bien que son vrai nom fût Andrew Barton, toute acoustique, oui ben voila quoi. Cela dit on sent la limite du beau chant de Christopher… Aouch !

J’ai bien envie de conclure mais j’ai plus de Captain Morgan… Bon tant pis je me fini au Jack Daniel mais… CHHHUUUTTT dites rien…
Je vais pas mentir, « Curse Of The Crystal Coconut » est bon. Pas excellent ni parfait, mais le son est bon, l’univers suffisamment changeant pour ne pas se répéter, on rigole, on jump, on headbang. Alors oui, tout est taillé pour le live, mais l’écoute est très sympathique, et je vous recommande à tous cette galette pour le déconfinement, histoire de vous lâcher ! Malgré quelques faiblesses j’ai beaucoup aimé, il y a des pépites !

 
Critique : SBM
Note : 8/10
Site du groupe : Site Officiel
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