Chronique

CRYSTAL LAKE - THE VOYAGES / Autoproduction 2020

CRYSTAL LAKE a énormément fait parler de lui en 2019, et pour cause? Un «Helix» impérial. Un album d'une qualité rare qui ne s'use pas. Plus tôt cette année (confinement oblige) le groupe a sorti un maxi deux titres «Watch Me Burn» tout aussi magique (oui je n'ai pas fait de chronique il n'y a que deux titres. Mais deux très grands titres. Ah tient!? Bah voilà c'est fait!
Plus sérieusement. Le groupe a lancé une campagne de financement pour un projet «The Voyages". Il s'agit du ré enregistrement de titres des débuts du groupe. Habituellement je suis pas trop fan de ce procédé, mais il faut avouer que les titres de cette époque et même les albums sont très dur à trouver. Cet opus (que j'ai acheté au Japon du coup parce qu'en Europe c'est chaud patate) est donc pour moi un moyen de de... disons finir de découvrir qui est CRYSTAL LAKE. Allez go!

Alors pas de tour de chauffe... mais alors pas du tout!! «Fabricated Refuge» est lourd de chez lourd. Écrasant comme le serait une étoile à neutron. Oh my god!! Ce riff. Moi qui pensais que le combo s'était endurci avec le temps... Il n'en est rien. C'était gras bien avant!! Et le gras c’est la vie !! Shinya et Yudai envoient du très lourd avec leurs guitare et même au chant par moment, mais c'est Ryo qui reste le maître. Il est magistral! Sur ce titre comme sur «Twisted Fate», toujours pesant et gras à souhait. Ryo montre l’étendue de son talent aussi bien dans les graves que les aigus. Ce type est très vite entré dans mon cercle des grands vocalistes de notre temps. Très deathcore cette revisite n’en reste pas moins remplie de riffs mélodieux. Énorme !

Bon un peu plus de mélodies sur « Open Water », avec toujours ce son venu des profondeurs de l’enfer… Pour avoir joué du CRYSTAL LAKE, ils jouent sur une sept cordes accordé en Drop F !!! Non mais du Drop F !!!! C’est aussi lourd qu’un cassoulet au dessert après huit Big Mac…. Non mauvaise image parce que là c’est un plaisir ultime !! Quelle claque !
La production est au poil. Tout a été géré par le groupe et le résultat est un équilibre magnifique. Tout est à sa place, tout est audible jusque dans le grésillement de l’ampli. « The Passage » en est l’exemple parfait. Si vous saviez la claque que je suis en train de prendre là !!! Ryo tu me régales !!! Ce break semi acoustique, pesant, ohlala mes aïeux !!!
Très belle intro pour « The Burden » avec une montée en tension très bien orchestrée, on est sur un morceau plus lent mais toujours aussi heavy !! Le travail sur les riffs est sidérant ! Ils ont bien bossé les gars !! C’est pas une claque qu’on prend c’est un convoi exceptionnel à pleine vitesse ! Pour ceux qui ont des problèmes aux cervicales je vous déconseille cet album ça va vous tuer !! Mais pour les autres allez y c’est open bar !!

Je vais devoir trouver les originaux pour comparer, mais ce que j’entends là est juste parfait. Entre riffs implacables et chant guttural d’un autre monde, ouaw ! Ryo atteint même le stade du brutal death sur « Freewill », il est bas, très bas, j’en ai presque mal à mes cordes vocales. Et il passe presque à chant black metal !!? Allez j’abandonne le growl. Cette leçon était celle de trop !! Ce type est un alien. Je suis conquis ! Fan !
Avec ce que je viens de me prendre dans la chetron, mes cervicales aimeraient un peu de répit, que que m’apportera « Innocence » en partie. On passe du brutal deathcore à des passages clairs plus posés et mélodieux, plus envoûtant même, mais c’est ne vous leurrez pas, vous allez manger bon !! Non mais VRAIMENT… HO-LY-SHIT !
Allez un poil plus de légèreté avec un bon gros riff hardcore sur « Daylight », qui comme « Beyond The Great Unknown » alternera la mélodie, très Parkway Drive avec des moments beaucoup plus burnés et violents. Des monuments incontestables du genre. Plus orienté mélodies que matraquage de riffs.
Entre ces deux derniers titres vous aurez droit à « The Voyages », instrumental calme, apaisant, à 1000000000000 de lieux de ce que j’ai eu le plaisir d’entendre. Court, planant, il sert d’intro à « Into The Great Unknown » qui finalement est le titre le plus calme, le plus raffiné de l’album. Changeant, riche, le groupe a fait un bon choix sur le titre pour le clip.

Pardonnez mes paroles mais… PUTAIN DE BORDEL DE MERDE !!! Alors autant, comme expliqué plus haut, je suis absolument fan de « Helix », vraiment. Mais là… là… CRYSTAL LAKE a su, je suppose, sélectionner ses titres les plus lourds, les plus violents, et les rendre encore plus brutaux, plus… dantesques. Honnêtement je viens de vivre un moment unique, j’ai pris des parpaings, des baffes, des coups pendant près d’une heure. J’ai mangé bon, mon cerveau a tapé ma boite crânienne à un rythme que tout bon neurologue aurait prohibé. J’ai écouté une œuvre d’art, CRYSTAL LAKE vient de planter un must du genre. Mais pas uniquement un must de l’été ou de l’année. UN MUST de la décennie !! Au moins !!



 
Critique : SBM
Note : 10/10
Site du groupe : Site Officiel
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