Chronique

SKALD - VIKINGS MEMORIES / Decca Records 2020

Il y a un an de cela, le projet atypique SKALD pointait le bout de son nez viking. En l’an de grâce 2020, le trio devient un duo après le départ de Mattjö Haussy qui part se consacrer à son projet. Justine et Pierrick sont donc au commandes de ce "Vikings Memories".
À travers ce second opus, SKÁLD raconte une fois de plus une histoire, celle des peuples septentrionaux et leur rapport à la nature et l’océan. Interprétés en vieux-norrois, l’ancienne langue des peuples du nord, les 11 titres réveillent des récits oubliés de continents perdus et à présent immergés par la fonte des glaces, comme le Doggerland reliant jadis la Grande-Bretagne à la Scandinavie. “Vikings Memories” évoque les mythes fondateurs du déluge et des apocalypses annoncées, mais voyage aussi en compagnie des aventuriers et marins qui, de tout temps, ont sillonnées les eaux les plus dangereuses de la planète.

Après un (ou deux) écoutes, l'album semble plus unis. Le premier titre "Fimbulvetr" est posé et la vois de Justine apparaît très chamanique dans ses chœurs et toujours très suave dans son lead. On est dans SKALD. Ambiant, posé, calme, envoûtant. "Jömungrund" est plus atypique. L'interprétation sublime de Justine, sur une musique très tribale et pourtant apaisante, est en opposition à des chœurs masculins qui m'évoquent les chants diphoniques mongols (commencez pas je sais que c’est pas la porte à côté). Et toujours ce chamanisme présent dans la tessiture des chœurs féminins.
« Grotti » est pour moi un morceau d’excellence. Les percussions tribales apportent une puissance non négligeable, Justine (au risque d’insister) est impériale. Le morceau est très folk, puissant, et tout cela en n’utilisant que des instruments appartenant au folklore nordique. Très bon moment que ces quelques minutes.

« Nordrljos » plus posé avec un… violon ? Disons que ça s’y apparente. Le titre ne possède pas de chœurs masculin, juste la douceur d’une femme qui vous conte une histoire. Très agréable. « Seakonungar » réintroduit cette dualité vocale qui fait en quelque sorte l’armature de cet opus suite au départ du vocaliste. Bonne ambiance mais tout de même moins marquant que ses prédécesseurs. « Pistill Mistill Kistill » est très en deçà de ce que j’ai écouté jusque ici. L’aspect tribal oui mais le rendu est plus insipide que le reste. « Solarljoo », joli moment intimiste passe sans trop marquer, surtout que je garde en tête le sublime « Ec Man Iötna »..
On revient dans quelque chose de plus racé avec "Vidförla ». Sans être à la hauteur des gros titres de cet opus, on a quelque chose de bien ficelé, dansant et jovial.
Cette unité que je citais plus haut est une preuve que le groupe a trouvé son son, mais ce petit manque de diversité (à mon sens) terni un peu la qualité de l’album même si ça s’écoute très bien.
Malgré tout, là où « Le Chant des Vikings » possédait énormément de titres percutants, on a ici de bons morceau mais jusqu’ici peu ont marqué.

Ainsi l’album s’essouffle doucement. Non pas en étant mièvre, nul ou autre. Non juste dans le sens où il ne tient pas la course avec son aîné. Il n’en reste pas moins quelques très bon titres =, preuve que le duo en a sous la pédale et on le sait. Le deuxième est toujours compliqué. Je suis sur que la suite sera fantastique, voyons donc ce « Vikings Memories » comme une transition vers une œuvre magistrale.
 
Critique : SBM
Note : 7/10
Site du groupe : Site Officiel
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