Chronique
FIREFORCE - RAGE OF WAR / Rock Of Angels Records 2021
Rage of War, qui sort ce vendredi 15 janvier 2021, est le quatrième album du groupe de heavy metal belge Fireforce, dont je dois avouer n’avoir jamais entendu parler. C’est peut-être une terrible lacune de ma part, pour laquelle j’aurai peut-être à présenter de plates excuses ultérieurement, nous verrons, mais pour le moment le combo pochette à l’esthétique et la typo faisant penser à un groupe de reprises d’Iron Maiden du début des années 90, les thèmes et paroles guerriers à la Sabaton, et la promo du groupe arguant que le disque sera « définitivement le must have heavy metal pour tous les vrais metalleux autour du globe » me fait carrément flipper. (En outre je ne sais pas pourquoi sur une de leurs photos de promo le quatuor pose vraisemblablement dans un coin de décharge, entre de la toile de jute, un vieux coffre poussiéreux, les sapins de Noël jetés par les derniers retardataires et des pneus. On ne va pas se mentir : je ne m’attends pas exactement à être séduite par l’opus, et me prépare à entamer l’année sur une chronique pas forcement élogieuse – si c’est le cas, on mettra ça sur le compte de ma non true-metallitude d’accord ? C’est donc parti pour 13 titres « solides et lourds ».
L’album démarre avec le morceau éponyme, sur un rythme efficace mais pas bien innovant, que j’ai l’impression d’avoir déjà entendu de nombreuses fois, et je ne suis pas convaincue par l’alliance de la voix principale relativement grave et légèrement rauque et des chœurs aigus un peu criards. Au bout de deux refrains scandant « Rage of War » je suis déjà un peu lassée, heureusement le morceau est un peu sauvé par des passages instrumentaux et des solos de guitare plus inspirés. March or Die est plus entraînant et propose un rythme plus nuancé, les voix sont également plus en accord. Je ne peux pas être totalement enthousiasmée par le refrain reprenant encore et encore le titre, dans la mesure où je ne suis pas très réceptive aux thématiques guerrières… Mais j’imagine que c’est assez efficace pour les fans du registre, et c’est typiquement le genre de paroles pouvant être reprises et encore par une foule dans la fosse. Qui plus est quand la guitare est mise en avant le résultat est probant, comme c’est le cas aussi dès le début de Ram it, le troisième morceau, sur un appui de batterie et basse présentes mais pas envahissantes. Le refrain en revanche sonne un peu gnan-gnan, tant au niveau de la mélodie que des paroles, contrastant un peu trop avec les couplets plus musclés, l’agencement des deux est vraiment curieux… On passe à Firepanzer, qui ne fait pas dans la dentelle et assomme un peu avec son rythme mitraillette, et ses chœurs irritants. Pareil, je pense que cela peut totalement trouver son public, mais je trouve cette chanson à la fois un peu gueularde, trop joyeuse, le placement des voix est parfois hasardeux (pour le dire gentiment). Le solo de guitare un peu cartoonesque réhausse toutefois le morceau, mais je n’accroche pas trop avec ce genre d’hymne.
Running me casse les oreilles pour les raisons déjà évoquées précédemment : rythme répétitif, refrain ressassé, voix qui atteint ses limites par moments. En revanche les chœurs rattrapent la fin du morceau en passant d’échos gutturaux à un cri final suraigu. Forever in Time s’annonce comme la power ballad de l’album, c’est plutôt mou et pas toujours très juste. Je suis juste totalement convaincue par les guitares : jusque là c’est le point fort qui revient sans cesse, avec deux guitares pour le quatuor, qui assurent clairement les parties les plus originales de la partition. Sans grand étonnement on enchaîne avec un morceau qui démarre à fond la caisse, 108-118, borderline en termes de justesse, redondant à souhait. Belle démonstration de virtuosité à la guitare ceci dit. Le quatuor belge ne renouvelle pas le genre, mais les musiciens savent jouer. Army of Ghosts est un morceau à la fois virulent pour les couplets et sirupeux pour les refrains, qui me semble s’être déjà beaucoup répété alors qu’on n’en est qu’à la deuxième reprise du même schéma musical, probablement parce que les titres sont quand même assez similaires entre eux. Avant
d’atteindre les 4 minutes j’ai l’impression que je vais avoir cette complainte braillée dans la tête pendant un moment. Le début de Rats in a Maze est un peu plus punchy, de même que l’interprétation du chanteur légèrement plus nuancée. J’ai quand même du mal à être touchée par ces paroles monomaniaques qui parlent à la place des soldats, je n’arrive pas à me laisser transporter par ce que je trouve être un exercice de style confinant parfois à la facilité d’écriture – sans parler de cette tendance à répéter 30 fois le titre (bon d’accord je viens d’en parler, prétérition).
Le dixième titre, A Price to Pay enchaîne sur le même rythme, le même ton, le même schéma éculé. Je commence à trouver cet album trop long pour ce qu’il a à offrir, sachant que trois autres titres restent encore à venir. Drôle de spirale que ce système de double répétition : titres qui tournent quasiment tous en boucle au bout d’un moment, au cœur d’un album peu varié. J’écoute From Scout to Liberator d’une oreille distraite, ne parvenant plus trop à faire la différence avec tout ce qui est venu auparavant. Ce n’est plus ni bon ni mauvais dans le contexte d’une écoute d’une traite de l’album ; je crois qu’il y a des CD qui gagnent vraiment à être écoutés en aléatoire en disséminant leurs titres au sein de playlists. Vient le dernier titre du CD, Blood Judge, au début un peu plus dansant et rock que celui des précédents, et qui devient rapidement plus heavy. Un solo de guitare vers les deux tiers du morceau est très bienvenu pour me sortir temporairement de ma torpeur, en proie à cette chanson qui autrement tourne en rond… Le treizième titre est un petit bonus, un morceau qui est un inédit du vinyle (de même que A Price to Pay et Blood Judge sont des inédits du CD), sur lequel je trouve le chant particulièrement mauvais, alors que les riffs orientalisants renouvelaient (un peu) les mélodies, ainsi qu’un passage instrumental à l’ambiance arabique plutôt réussi et introduisant enfin un peu de diversité dans les thèmes.
Au final je suis très mitigée face à ce Rage of War, que je n’ai trouvé ni insupportable ni vraiment plaisant, c’était loin d’être une purge, mais je ne suis probablement pas le public cible pour ce genre de produit (pas assez true metalhead, je vous l’avais dit), qui m’a par moment vraiment parlé, car j’ai réellement aimé tous les passages mettant les guitares à l’honneur, mais qui m’a aussi beaucoup trop ennuyée pour que je trouve que c’est un bon album.
L’album démarre avec le morceau éponyme, sur un rythme efficace mais pas bien innovant, que j’ai l’impression d’avoir déjà entendu de nombreuses fois, et je ne suis pas convaincue par l’alliance de la voix principale relativement grave et légèrement rauque et des chœurs aigus un peu criards. Au bout de deux refrains scandant « Rage of War » je suis déjà un peu lassée, heureusement le morceau est un peu sauvé par des passages instrumentaux et des solos de guitare plus inspirés. March or Die est plus entraînant et propose un rythme plus nuancé, les voix sont également plus en accord. Je ne peux pas être totalement enthousiasmée par le refrain reprenant encore et encore le titre, dans la mesure où je ne suis pas très réceptive aux thématiques guerrières… Mais j’imagine que c’est assez efficace pour les fans du registre, et c’est typiquement le genre de paroles pouvant être reprises et encore par une foule dans la fosse. Qui plus est quand la guitare est mise en avant le résultat est probant, comme c’est le cas aussi dès le début de Ram it, le troisième morceau, sur un appui de batterie et basse présentes mais pas envahissantes. Le refrain en revanche sonne un peu gnan-gnan, tant au niveau de la mélodie que des paroles, contrastant un peu trop avec les couplets plus musclés, l’agencement des deux est vraiment curieux… On passe à Firepanzer, qui ne fait pas dans la dentelle et assomme un peu avec son rythme mitraillette, et ses chœurs irritants. Pareil, je pense que cela peut totalement trouver son public, mais je trouve cette chanson à la fois un peu gueularde, trop joyeuse, le placement des voix est parfois hasardeux (pour le dire gentiment). Le solo de guitare un peu cartoonesque réhausse toutefois le morceau, mais je n’accroche pas trop avec ce genre d’hymne.
Running me casse les oreilles pour les raisons déjà évoquées précédemment : rythme répétitif, refrain ressassé, voix qui atteint ses limites par moments. En revanche les chœurs rattrapent la fin du morceau en passant d’échos gutturaux à un cri final suraigu. Forever in Time s’annonce comme la power ballad de l’album, c’est plutôt mou et pas toujours très juste. Je suis juste totalement convaincue par les guitares : jusque là c’est le point fort qui revient sans cesse, avec deux guitares pour le quatuor, qui assurent clairement les parties les plus originales de la partition. Sans grand étonnement on enchaîne avec un morceau qui démarre à fond la caisse, 108-118, borderline en termes de justesse, redondant à souhait. Belle démonstration de virtuosité à la guitare ceci dit. Le quatuor belge ne renouvelle pas le genre, mais les musiciens savent jouer. Army of Ghosts est un morceau à la fois virulent pour les couplets et sirupeux pour les refrains, qui me semble s’être déjà beaucoup répété alors qu’on n’en est qu’à la deuxième reprise du même schéma musical, probablement parce que les titres sont quand même assez similaires entre eux. Avant
d’atteindre les 4 minutes j’ai l’impression que je vais avoir cette complainte braillée dans la tête pendant un moment. Le début de Rats in a Maze est un peu plus punchy, de même que l’interprétation du chanteur légèrement plus nuancée. J’ai quand même du mal à être touchée par ces paroles monomaniaques qui parlent à la place des soldats, je n’arrive pas à me laisser transporter par ce que je trouve être un exercice de style confinant parfois à la facilité d’écriture – sans parler de cette tendance à répéter 30 fois le titre (bon d’accord je viens d’en parler, prétérition).
Le dixième titre, A Price to Pay enchaîne sur le même rythme, le même ton, le même schéma éculé. Je commence à trouver cet album trop long pour ce qu’il a à offrir, sachant que trois autres titres restent encore à venir. Drôle de spirale que ce système de double répétition : titres qui tournent quasiment tous en boucle au bout d’un moment, au cœur d’un album peu varié. J’écoute From Scout to Liberator d’une oreille distraite, ne parvenant plus trop à faire la différence avec tout ce qui est venu auparavant. Ce n’est plus ni bon ni mauvais dans le contexte d’une écoute d’une traite de l’album ; je crois qu’il y a des CD qui gagnent vraiment à être écoutés en aléatoire en disséminant leurs titres au sein de playlists. Vient le dernier titre du CD, Blood Judge, au début un peu plus dansant et rock que celui des précédents, et qui devient rapidement plus heavy. Un solo de guitare vers les deux tiers du morceau est très bienvenu pour me sortir temporairement de ma torpeur, en proie à cette chanson qui autrement tourne en rond… Le treizième titre est un petit bonus, un morceau qui est un inédit du vinyle (de même que A Price to Pay et Blood Judge sont des inédits du CD), sur lequel je trouve le chant particulièrement mauvais, alors que les riffs orientalisants renouvelaient (un peu) les mélodies, ainsi qu’un passage instrumental à l’ambiance arabique plutôt réussi et introduisant enfin un peu de diversité dans les thèmes.
Au final je suis très mitigée face à ce Rage of War, que je n’ai trouvé ni insupportable ni vraiment plaisant, c’était loin d’être une purge, mais je ne suis probablement pas le public cible pour ce genre de produit (pas assez true metalhead, je vous l’avais dit), qui m’a par moment vraiment parlé, car j’ai réellement aimé tous les passages mettant les guitares à l’honneur, mais qui m’a aussi beaucoup trop ennuyée pour que je trouve que c’est un bon album.
Critique : Elise Diederich
Note : 6/10
Site du groupe : Page Facebook du groupe
Vues : 5739 fois