Chronique

FUATH - II / Season Of Mist 2021

Le premier album de Fuath avait fait son petit effet dans la sphère black-metal lors de sa sortie en 2016. Celui-ci ne devait pas avoir de suite mais Andy Marshall que l’on connait pour ses travaux avec le groupe de black/folk SAOR a finalement eu envie de poursuivre cette œuvre solitaire. Et à l’écoute de ce II on est plus qu’heureux qu’il ait pris cette décision. Si l’Ecossais faisait déjà très fort sur le premier opus, cette suite se révèle encore supérieure. D’une part parce que la production est de plus grande qualité que celle de I et d’autre part parce que Marshall est devenu un maitre dans l’art de créer des atmosphères prenantes.

On comprend aisément à l’écoute de ce disque l’amour immodéré que voue Andy au black du début et des mid 90’s, notamment à Mayhem et Darkthrone. Sa musique possède la même puissance mais aussi le même côté majestueux que celle de ces groupes légendaires. Si l’écossais aime les riffs qui tuent et les blasts beat surpuissants, il n’en délaisse pas moins les claviers. Ceux-ci font ainsi toute la beauté de « The Pyre », un morceau tellement épique qu’il fait penser à une bataille moyenâgeuse. La fin de ce titre est un must absolu avec ses gongs plus effrayants que le film d’horreur le plus glaçant que vous puissiez imaginer.

Si Fuath signifie haïne en gaëlique et que cet album n’en est point dépourvu, II ne serait être réduit à un disque brutal et sauvage car il est bien plus que cela. Le black metal atmosphérique produit par Marshall se révèle d’une grande richesse. Le musicien est incontestablement très doué pour créer tour à tour des atmosphères pesantes, oppressantes ou mélancoliques. Les intro et outro des morceaux frôlent à cet égard la perfection et certaines (on pense notamment à « Into the Forest of Shadows ») feraient une bande originale de film idéale.

Pas une plage de l’album n’est vaine mais c’est peut-être avec « Endless Winter » qui clôt l’album que Marshall atteint les sommets. Le morceau est d’une grande complexité passant d’une vitesse supersonique avec ses riffs répétitifs assassins à une fin contemplative hypnotique qui vous laisse sur le cul.

II est un album triste, sombre mais la noirceur de son éclat est telle qu’il renvoie irrésistiblement à une lumière irradiante. Un grand disque.
 
Critique : Pierre Arnaud
Note : 9/10
Site du groupe : Page Facebook du groupe
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