Chronique

Derrière sa superbe pochette mélancolique au possible on est curieux de découvrir ce que va nous offrir Blackbeard. Et le quatuor savoyard ne nous offre que du bon. La musique du groupe alpin est difficile à classifier ce qui est déjà bon signe. Il y a du stoner chez eux, du prog et aussi un peu de sludge même si le son du disque s’avère moins sombre que celui de la plupart des groupes sludge. Car, et c’est la très grande force de ce disque que de savoir osciller entre noirceur et lumineux. Cependant la lumière l’emporte sur les ténèbres tout au long des plages qui composent le disque.

Blackbeard mélange avec une grande réussite sur cet opus chant clair et growl ce qui amène aux morceaux du groupe un contraste intéressant. Le disque surprend ainsi constamment son auditeur passant avec brio d’un univers à l’autre : ainsi « Vultures » qui ouvre l’album débute comme du rock alternatif classique pour bifurquer ensuite vers des choses bien plus agressives.
Le côté prog du groupe nous offre deux des plus beaux titres de l’album : « Helpless » et « Another Face ». On sent que c’est peut-être dans ce style que le groupe est le plus à l’aise car ces titres ont quelque chose d’aérien qui en font tout le charme. « Sorry » est un autre grand moment de l’album avec ce refrain catchy au possible qui semble avoir été fait pour être repris en chœur dans les stades.
Au final un disque très abouti d’une grande efficacité et constamment audacieux et inventif.