Chronique

ARCH ENEMY - DECEIVERS / Century Media 2022

Voici donc venu le douzième album d’Arch Enemy. Quand on pense qu’à l’origine Michael Amott avait quitté Carcass trouvant que le groupe allait vers quelque chose de trop commercial pour lui… (oui il a donné beaucoup de versions de son départ après Heartwork, celle ci m’a toujours laissé un demi sourire) Sur le moment il avait raison, le risque existait, mais tel un éclair, sans le savoir c’était lui qui enfourchait la monture du succès pour galoper dans le lointain des grosses salles et des stades pendant que ses petits camarades se retrouvaient dans les galères que l’on sait, seuls détenteurs du feu sacré d’un Grindcore qui en effet à subit un sacré paquet de liftings plus ou moins heureux.

Dans l’intervalle le plus pop des « puristes du métal extrême » aura légué douze albums dont cet ultime et peut être un peu trop bien nommé « Deceivers ». L’ont–ils fait exprès, est-ce un acte manqué, ont ils compris dans un ressort de lucidité que cet amalgame de riffs couleurs et arrangements différents empilés les uns après ou sur les autres pourrait décevoir ? Soyons clair il y a de grands moments et le sens du riff est toujours là, les voix quand elles sont « growlées » sont efficaces, mais par contre les arrangements épiques et les tentatives vocales mélodiques emmaillant ce disque, un peu trop régulièrement pour être honnêtes, font parfois penser que Delain aussi pourrait prétendre faire du Death métal…

Le précédant essai « Will to power » avait inquiété pas mal de monde par son coté de bric et de broc et bien là c’est officiellement encore plus marqué. Alors soyons clair il y a quand même du très bon, mais on va accorder au groupe qu’ils ont mélangé deux EP différents dans un shaker plus ou moins bien fermé et qu’à vouloir peut être trop plaire on en arrive à ne plus plaire à personne. Alors certes faire son vieux con et dire « c’était mieux avant » quand on a pas de moustache ni de guitare acoustique çà peut sembler ringard (çà l’est) mais j’avoue que même en tant que fan de l’œuvre totale de sa majesté Amott je ne peux pas décemment tout défendre et tourner un œil discret sur des choses qui me feraient doucement marrer dans n’importe quel album de power métal ou de Sympho téléphoné…

Le constat final ? Replongez vous dans le reste, téléchargez les 4 singles à votre gout (et là par contre c’est pratique y en a pour tous les gouts, et à bien y regarder dans un peu tous les essais c’est propre, pas grandiose, juste propre) et profitez des tournées si vous avez aimé le reste, forcement ils les joueront. C’est moche de vieillir et de vouloir séduire à tout prix, on les aime bien on leur pardonne.

Ps : je me laisse le droit de trouver cet album génial dans 10 ans mais je reste dubitatif, néanmoins si qui que ce soit veux argumenter et m’expliquer ce qui déchire sur ce skeud dans son ensemble je reste à l’écoute.
 
Critique : Thomas Enault
Note : 6/10
Site du groupe : Page Facebook du groupe
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