Chronique

BEHEMOTH - OPVS CONTRA NATVRAM / Nuclear Blast 2022

Le voilà enfin. Après de (trop) nombreux extraits proposés au cours des derniers mois, BEHEMOTH livre enfin son « Opvs Contra Natvram » au monde. N'ayant écouté qu'un extrait et demi avant la sortie, j'avais peur d'un « I Loved You At Your Darkest » bis. Ce dernier, qui n'a visiblement pas fait l'unanimité mais m'a beaucoup plu, montrait tout de même un léger essoufflement dans la voie lancé par le sacro saint « The Satanist ».
Que les fans soient rassurés (ou pas): le groupe ne nous a pas fait un copier/coller et c'est à porter à leur crédit. Nergal est toujours en mouvement et c'est une bonne chose.

L'album à la somptueuse pochette (je suis vraiment fan!!) démarre avec l'intro « Post-God Nirvana ». Épique, tribale, théâtrale, on est dans l'univers du groupe. Aucun doute possible. Belle entrée en matière pour lancer « Malaria Vvlgata », titre brutal, véloce, dans la veine de ce que faisait le groupe avant la grande pause due à l'état de santé de Nergal. Il me rappelle assez « Evangelion » dans l’idée…
«The Deathless Sun» ressemble plus à ce que le combo proposait sur « The Satanist ». Moins de blast, plus travaillé, il passe bien, le refrain est assez entêtant. A l’inverse « Ov My Herculean Exile » sonne vide. Tout à fait dans l’esprit de ce qu’a fait le groupe ces derniers temps, le titre ne possède rien de marquant. Ni groove, ni mélodies, même le solo est moyen. C’était le premier titre proposé et déjà il ne m’avait pas emballé outre mesure. Il en va de même pour « Neo-Spartacvs » où rien ne se dégage . J’en suis à presque dix écoutes et rien ne se passe. Pas mauvais attention, ça reste BEHEMOTH, mais pas le plus inspiré…
« Desisheritance » balance du très lourd, brutal qui passe bien après les deux titres précédents, mais le refrain passe pas trop. Cette interprétation théâtrale militante casse le truc. Bon ça s’écoute quand même hein.
« Off to War ! » remonte le niveaux avec enfin du bon ! L’intro qui monte en puissance est excellente ! Voilà ce que j’attendais du groupe : un morceau qui évolue et vogue entre plusieurs univers avec un riff un peu travaillé. Et ça continuera sur « Once Upon A Pale Horse », plus posé mais qui a du caractère. On a pas cette impression de linéarité ennuyante qu’on a sur certains titres. Il y a une empreinte.
« Thy Becoming Eternal » rappelle pas mal « The Satanist » et c’est pas pour me déplaire. Les chœurs discrets apportent une petite touche de messe noire sur ce morceau assez violent. Ça passe bien !
On termine avec « Versvs Christvs » qui a le mérite indéniable d’être original. Piano voix par moment, épique et incisif par d’autres. Il faudra plusieurs écoutes pour s’y faire, mais on se pourra pas rapprocher le groupe d’avoir fait preuve de créativité ici. Bon titre une fois habitué !

Le verdict est mitigé in fine. L’album a de très bonnes choses, c’est clair. Mais dans un style que l’on connaît déjà. L’effet de surprise passé on a une très légère impression de déjà entendu. Très légère parce que le groupe a su mélanger ses deux univers et ils le font très bien. Ils ne stagnent pas et c’est ce qui compte le plus. Je reproche juste les deux-trois titres du milieu… Deux sont des extraits… Commercial ? Fais à la va vite ? Sûrement. Mais l’album dans son ensemble saura séduire les fans comme les néophytes et c’est déjà ça.
 
Critique : SBM
Note : 7.5/10
Site du groupe : Site Officiel
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