Chronique
POLYPHIA - REMEMBER THAT YOU WILL DIE / Rise Records 2022
Cela fait quelques temps maintenant que le nom POLYPHIA se balade de lèvres en lèvres. Si le quartet de Dallas est resté relativement sous les radars à leur début, ils se révèlent pleinement avec l’album « New Levels New Devils » NLND. S’éloignant un peu du metal progressif conventionnel, c’est notamment grâce au titre « G.O.A.T » que le groupe et surtout Tim Henson explose.
Depuis lors c’est l’ascension : modèle signature chez Ibanez, soutien inconditionnel des grands virtuoses de la six cordes (dont bien sûr Steve Vaï et Joe Satriani) : tous les yeux sont rivés sur eux, et la sortie du fameux « Remember That You Will Die » sert de rite de passage : est-ce l’album de la confirmation ?
Il n’est pas aisé de critiquer un tel album. Sachez déjà qu’avec le précédent sus mentionné, le groupe a effectivement franchi un cap, et a commencé à s’affranchir de tout code. Fini les sessions de shred avec Jason Richardson, fini les démonstrations de force comme le fait Michael Angelo Battio. Place à une technique plus douce, moins tape à l’œil mais bien plus envoûtante.
Habituellement nos quatre compères s’adonnent à l’instrumental. Mais ici ça ne sera pas le cas. Seulement quelques pistes le seront, le reste sera agrémenté de guests vocaux ou musicaux. Voyez le nom d’album comme un Carpe Diem musical : soyons libres, profitons et surtout : osons.
Le premier de ces titres « silencieux » sera mon préféré et il donne une excellente idée de ce que le groupe vise et sait faire. « Playing God » c’est un peu le morceau vitrine : il montre le talent des deux guitaristes avec un bon shred très flamenco ou une rythmique racé interprété par Scott LePage et bien sûr, le fils prodigue Tim Henson qui fera sortir les plus douces mélodies à sa guitare electro-acoustique signature à l’aide l’alternate-picking et l’utilisation magistrale d’harmoniques naturelles (sur ce point là il vous donnera envie de brûler vos guitares tellement son touché est précis, juste et délicat. Le tout se fera sur un duo basse-batterie de génie qui vous donnera un fond de tempo jazzy avec énormément de groove. Le morceau est changeant, fluide, magnifique.
« Reverie » sera plus classique de l’époque NLND : plus rock planant, atmosphérique, le groupe n’es fait pas des caisses et met son talent au service du rendu. Clay Gober fait claquer sa basse pour montrer que oui, lui aussi il a du niveau. Je passe rapidement sur « All Falls Appart », très court mais sympathique avec ses cuivres. (Cuivre que vous retrouverez sur « Genesis » avec Brasstracks en guest, morceau groovy à souhait, un régal de musicalité parfais pour lancer l’album).
Et comme il faut se faire plaisir, s’amuser en musique, le joyeux « Neurotica » file le sourire avec ses mélodies joviales et ses sonorités qui frôlent parfois les bons vieux jeux vidéo. Encore une fois le groupe ne cherche pas à repousser une quelconque limite technique mais tout simplement à innover avec le son, avec les outils modernes. D’ailleurs soulignons que la production est magistrale vu la quantité d’effets utilisé.
Dernier morceau instrumental, LE morceau des amoureux de la guitare : « Ego Death » avec le maître Steve Vaï en guest ! Rien que ça. Pour le coup le titre est vraiment béton, on sent que le combo a tout donné là dedans. Le morceau évolue constamment jusqu’au solo de Steve Vaï qui servira de point d’orgue au morceau pour un final épique. Quelle prouesse de ces musiciens. J’adore.
Voilà pour l’aspect classique de POLYPHIA. Maintenant place à l’autre innovation : les guests. Et là le groupe a vraiment ratissé large. Outre « Bloodbath », atmosphérique qui met en avant un très bon Chino Moreno, assez mélancolique. Et oui il y a aussi « ABC » (avec Sophia Black) très nippon (visuellement aussi si vous avez vu le clip!). Là clairement on est sur une autre planète je suis scotché. Mais on en revient à l’idée de base : pas de barrière. Pas de code. On fait ce qu’on veut. Et ils le font bien. Ma grosse claque (bon oui il y en a plusieurs…) sera « Chimera ». La juxtaposition de la guitare acoustique envoûtante, belle, à un riff lourd, pesant, typé djent on est déjà dans du travail recherché. Mais l’arrivée de Lil West qui nous sort un flow parfaitement adapté à l’ambiance, ouaw. Bonne intervention de Kill Station sur « Memento Mori » également mais moins fan de celle de Snot sur « Fuck Around and Find Out », même si le morceau est musicalement top. Il y a tellement d’informations que tout le monde peut y trouver son compte. Du hip-hop, du rock, des cuivre, du jazz, un mélange complexe bourré de saveur. Et pourtant je suis vraiment pas fan de ce qui est hip-hop, auto-thune et compagnie.
Les haters sont déjà montés au créneau pour descendre l’album. Mais je ne suis pas étonné. Quand on porte des oeillères il est difficile de s’ouvrir. Avec « Remember That You Will Die » POLYPHIA confirme tout le bien que l’on peut penser d’eux. Un talent de génie, une cohésion de groupe indestructible (voir ces quatre musiciens jouer ensemble c’est jouissif), une richesse dans la création de son univers musical : Tout y est.
L’album est riche et complexe et oui il vous faudra peut-être un peu de temps. Mais une fois passé ce cap vous découvrirez un groupe que fait avancer les choses, qui ouvre des horizons, prouve que la musique n’est pas morte, et qu’elle réunit. Et pour ça, on dit merci. Surtout à des musiciens dans la vingtaine. Ça force au respect.
Depuis lors c’est l’ascension : modèle signature chez Ibanez, soutien inconditionnel des grands virtuoses de la six cordes (dont bien sûr Steve Vaï et Joe Satriani) : tous les yeux sont rivés sur eux, et la sortie du fameux « Remember That You Will Die » sert de rite de passage : est-ce l’album de la confirmation ?
Il n’est pas aisé de critiquer un tel album. Sachez déjà qu’avec le précédent sus mentionné, le groupe a effectivement franchi un cap, et a commencé à s’affranchir de tout code. Fini les sessions de shred avec Jason Richardson, fini les démonstrations de force comme le fait Michael Angelo Battio. Place à une technique plus douce, moins tape à l’œil mais bien plus envoûtante.
Habituellement nos quatre compères s’adonnent à l’instrumental. Mais ici ça ne sera pas le cas. Seulement quelques pistes le seront, le reste sera agrémenté de guests vocaux ou musicaux. Voyez le nom d’album comme un Carpe Diem musical : soyons libres, profitons et surtout : osons.
Le premier de ces titres « silencieux » sera mon préféré et il donne une excellente idée de ce que le groupe vise et sait faire. « Playing God » c’est un peu le morceau vitrine : il montre le talent des deux guitaristes avec un bon shred très flamenco ou une rythmique racé interprété par Scott LePage et bien sûr, le fils prodigue Tim Henson qui fera sortir les plus douces mélodies à sa guitare electro-acoustique signature à l’aide l’alternate-picking et l’utilisation magistrale d’harmoniques naturelles (sur ce point là il vous donnera envie de brûler vos guitares tellement son touché est précis, juste et délicat. Le tout se fera sur un duo basse-batterie de génie qui vous donnera un fond de tempo jazzy avec énormément de groove. Le morceau est changeant, fluide, magnifique.
« Reverie » sera plus classique de l’époque NLND : plus rock planant, atmosphérique, le groupe n’es fait pas des caisses et met son talent au service du rendu. Clay Gober fait claquer sa basse pour montrer que oui, lui aussi il a du niveau. Je passe rapidement sur « All Falls Appart », très court mais sympathique avec ses cuivres. (Cuivre que vous retrouverez sur « Genesis » avec Brasstracks en guest, morceau groovy à souhait, un régal de musicalité parfais pour lancer l’album).
Et comme il faut se faire plaisir, s’amuser en musique, le joyeux « Neurotica » file le sourire avec ses mélodies joviales et ses sonorités qui frôlent parfois les bons vieux jeux vidéo. Encore une fois le groupe ne cherche pas à repousser une quelconque limite technique mais tout simplement à innover avec le son, avec les outils modernes. D’ailleurs soulignons que la production est magistrale vu la quantité d’effets utilisé.
Dernier morceau instrumental, LE morceau des amoureux de la guitare : « Ego Death » avec le maître Steve Vaï en guest ! Rien que ça. Pour le coup le titre est vraiment béton, on sent que le combo a tout donné là dedans. Le morceau évolue constamment jusqu’au solo de Steve Vaï qui servira de point d’orgue au morceau pour un final épique. Quelle prouesse de ces musiciens. J’adore.
Voilà pour l’aspect classique de POLYPHIA. Maintenant place à l’autre innovation : les guests. Et là le groupe a vraiment ratissé large. Outre « Bloodbath », atmosphérique qui met en avant un très bon Chino Moreno, assez mélancolique. Et oui il y a aussi « ABC » (avec Sophia Black) très nippon (visuellement aussi si vous avez vu le clip!). Là clairement on est sur une autre planète je suis scotché. Mais on en revient à l’idée de base : pas de barrière. Pas de code. On fait ce qu’on veut. Et ils le font bien. Ma grosse claque (bon oui il y en a plusieurs…) sera « Chimera ». La juxtaposition de la guitare acoustique envoûtante, belle, à un riff lourd, pesant, typé djent on est déjà dans du travail recherché. Mais l’arrivée de Lil West qui nous sort un flow parfaitement adapté à l’ambiance, ouaw. Bonne intervention de Kill Station sur « Memento Mori » également mais moins fan de celle de Snot sur « Fuck Around and Find Out », même si le morceau est musicalement top. Il y a tellement d’informations que tout le monde peut y trouver son compte. Du hip-hop, du rock, des cuivre, du jazz, un mélange complexe bourré de saveur. Et pourtant je suis vraiment pas fan de ce qui est hip-hop, auto-thune et compagnie.
Les haters sont déjà montés au créneau pour descendre l’album. Mais je ne suis pas étonné. Quand on porte des oeillères il est difficile de s’ouvrir. Avec « Remember That You Will Die » POLYPHIA confirme tout le bien que l’on peut penser d’eux. Un talent de génie, une cohésion de groupe indestructible (voir ces quatre musiciens jouer ensemble c’est jouissif), une richesse dans la création de son univers musical : Tout y est.
L’album est riche et complexe et oui il vous faudra peut-être un peu de temps. Mais une fois passé ce cap vous découvrirez un groupe que fait avancer les choses, qui ouvre des horizons, prouve que la musique n’est pas morte, et qu’elle réunit. Et pour ça, on dit merci. Surtout à des musiciens dans la vingtaine. Ça force au respect.
Critique : SBM
Note : 9/10
Site du groupe : Site Officiel
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