Chronique

Il est assez rare de pouvoir jeter une oreille sur un projet de metal indien. Sauf si on cherche vraiment bien sûr. Outre Bloodywood je doit confesser ne rien connaître de la scène indienne. Et bien maintenant il est temps de prendre un cours.
DEMONSTEALER, de son vrai nom Sahil Makhija, est plus connu pour être guitariste chanteur de Demonic Resurrection (créé en 2000). Basé à Mumbai il sort ici avec « Propaganda Machine » son quatrième opus à la somptueuse pochette.
Cet album est particulier dans le sens où on aura droit (en plus de notre cher leader) à quatre batteurs, quatre bassistes, trois guitaristes lead et une claviériste. Tous venus des quatre coin du monde. La claviériste étant Anabelle Iratni (qui a officié dans Cradle Of Filth) ça donne une idée de la qualité des guests.

Par contre je vais être honnête, je ne vois pas la différence de jeu entre les musiciens. Disons que certains morceaux offrent des passages trop longs avec des blasts interminables et, soyons honnête, chiant, comme pour « Monolith Of Hate ». Dommage parce que les riffs sont énormes, très death metal pur jus, avec ce son un poil rétro, loin des productions trop lisses de maintenant.
La grande force de l’album est son osmose. Le parfait équilibre entre brutalité gratuite (et donc jouissive) et mélodies ; tant au niveau de la musique que du chant qui alterne entre growl caverneux et chant clair éraillé. Le dosage est subtil et en parfaite adéquation avec la musique.
Les titres comme « The Art of Desinformation » contiennent des soli superbes, très mélodiques et prenant d’Alex Baillie. D’une certaine douceur en comparaison à la violence des morceaux précédents.
On a tout au long de l’album des passages assez épiques, comme sur « Screams Of Those Dying » qui pulse à 200 à l’heure pour finir par une envolée finale impeccable. Et ça tombe bien parce que notre claviériste fait des merveilles sur le titre suivant « The Great Dictator ». Non il n’y a pas à dire Demonstealer fait du bon travail. Ça s’écoute très bien et comme indiqué plus haut, le seul hic c’est la longueur parfois injustifiée de certains titres et un usage trop intensif de blasts sauvages. Mais dans son ensemble l’album est de qualité.

Inutile de vous faire un topo sur les thèmes abordés je pense. Entre ceux précédemment cités et des titres comme « The Anti-National », on est clairement dans un coup de gueule (justifié) de notre époque où la désinformation n’a jamais été aussi présente. Cela nous rappelle que le metal est avant tout un véhicule pour militer ! Et bordel ça fait du bien ! Et pour le coup le titre est excellent ! Un poil plus inspiré musicalement, plus pesant, j’aime beaucoup. Et on termine avec, à mon sens, le meilleur titre : « Crushing The Iron Fist ». Entre violence et mélancolie, comme un mélange sucré-salé, le titre délivres plusieurs bons soli envoûtant de Sanjay Kumar et un refrain dantesque. Les claviers apportent cette touche épique qui sublime l’ensemble. Ouaw ! La bonne grosse claque pour finir cet album !!

Et bien mes amis ! Une bonne découverte que ce DEMONSTEALER ! Bien qu’imparfait sur quelques aspects, il faut admettre que Sahil Makhija nous a pondu un album solide, brutal et mélodique. Je pense qu’il faudrait vraiment que je me penche sur cette scène car si il y a des groupes de cet acabit ça risque de me plaire. Et le death metal pure souche n’est pas ce que j’écoute le plus. Je conseille donc aux amateurs de se jeter dessus !

Line -Up :

*Demonstealer : Guitares et chant
*Hannes Grossmann : Batterie (Triptykon)
*James Payne : Batterie (Kataklysm)
*Ken Bedene : Batterie (Aborted)
*Sebastian Lanser : Batterie (Ex membre Obscura)
*Dominic ‘Forest’ Lapointe : Basse (Augury, First Fragment, Ex membre de Beyond Creation)
*Martino Garattoni : Basse (Ancient Bards)
*Stian Gundersen : Basse (Blood Red Throne)
*Kilian Duarte : Basse (Caracas)
*Anabelle Iratni : Claviers (Veile, Ex Memebre de Cradle Of Filth)
*Dean Paul Arnold : Guitare Lead (Primal Frost)
*Alex Baillie : Guitare Lead (Cognizance)
*Sanjay Kumar : Guitare Lead (Foi)

Tracklist :

1. The Fear Campain (Hannes Grossmann, Dominic Lapointe, Anabelle Iratni & Dean Paul Arnold)
2. Monolith Of Hate (James Payne, Martino Garattoni & Anabelle Iratni)
3. The Propaganda Machine (Ken Bedene, Stian Gundersen & Anabelle Iratni)
4. The Art Of Desinformation (Sebastian Lanser, Kilian Duarte, Alex Baillie & Anabelle Iratni)
5. Screams Of Those Dying (Hannes Grossmann, Dominic Lapointe & Anabelle Iratni)
6. The Great Dictator (James Payne, Martino Garattoni & Anabelle Iratni)
7. The Anti-National (Sebastian Lanser, Kilian Duarte & Anabelle Iratni)
8. Crushing The Iron Fist (Ken Bedene, Stian Gundersen, Sanjay Kumar & Anabelle Iratni)