Chronique

JORN - UNLOCKING THE PAST / Frontiers records 2007

Eh bien ! On peut dire que le Norvégien ne chôme pas en ce tout début d’année avec deux sorties à son nom, un best of (Prochainement chroniqué) et cet album de reprises. On sait que l’homme à la voix d’or (ma préférée d’ailleurs) aime les reprises et s’y est déjà frotté dans le passé avec succès (The snakes : groupe de reprises de Whitesnake, Led Zeppelin avec Masterplan, Rainbow avec Mondanus Imperium, Deep Purple en solo et bien d’autres encore). Donc cette fois-ci Mr Lande a voulu nous gratifier d’un regroupement de ses reprises préférées en se mesurant bien évidemment au summum des chanteurs des 70’s / 80’s.  
 
Pour commencer, il nous gratifie d’un petit « On & on » de Michael Schenker Group (MSG II 81) chanté par le grand Gary Barden. On notera que le groupe, même s’il utilise un son bien moderne, tente de rester très fidèle à l’original. Jorn chante super bien et donne une sacrée puissance au morceau, mais il manque un petit quelque chose, la magie n’opère pas vraiment,  dommage. Chose que l’on remarque avec le pourtant déménageant « Fool for you lovin’ » (Readin’ & Willin’ 80) de l’immense Whitesnake de l’idole de Jorn : David Coverdale (pour ceux qui n’auraient pas suivi ces derniers temps), et là non plus on est pas si porté que ça par cette interprétation nickel très proche de l’originale (meilleur clone de Coverdale). Tout semble trop aseptisé, trop carré, ça manque de folie, c’est du rock merde !
On se rattrape un peu avec le monstrueux « Cold Sweat » de Thin Lizzy (Thunder & Lightning 82) de l’ami feu Phil Lynott, qui lâche la bride, il faut dire qu’avec un titre pareil on ne peut pas faire autrement et ce solo mythique de John Sykes agrhh !! Petite surprise avec la reprise de Black Sabbath « Lonely is the world/ Letters from earth » (Heaven & Hell 80 / Dehumanizer 92). Un choix judicieux car on a pas l’habitude de les entendre reprises celles-là. Dans le rôle de Ronnie James Dio, Jorn s’en tire avec les honneurs, mais là aussi la magie du titre a un peu disparu. Par contre, le choix du medley est sympa et réussi.
Si le choix de Black Sabbath est une agréable surprise celle de Deep Purple elle, laisse pantois. Pourquoi avoir repris « Burn » alors qu’il se trouve déjà sur le premier album de Jorn (Starfire) et pire, cette nouvelle version est moins bonne que la première : une honte ! Certes se frotter au mythique duo Coverdale/Hughes est excitant mais il y a d’autres titres de cette période. Merde ! Maintenant on s’attaque à Paul Rodgers pour « Feel Like Making Love » de Bad Company (Straight Shooter 75). Ne connaissant pas l’original je dirais que ça sonne bien, Jorn chante admirablement bien (comme toujours) : un bon moment.
Deuxième choix discutable : le trop connu « Kill the king » de Rainbow (Long live rock n roll 78) déjà entendu par Primal Fear (Jaw of death 99) Stratovarius (Intermision 2001) et Reign of Terror (Conquer & divine 2003) à croire que ce groupe n’a fait que trois titres dans sa carrière (Stargazer et I surrender étant elle aussi souvent sollicitée). Bon sang ! Il y a Gate of babylon, Long Live Rock n roll et encore bien d’autres !! On poursuit avec décidément un autre titre de Deep Purple, époque Ian Gillian, avec « Perfect Strager » (de l’album éponyme 84) qui fut repris par Pretty Maids il y a quelques mois en arrière. Enfin, l’interprétation est sympa, un peu personnelle, mais bon un peu de nouveauté là aussi n’aurait pas fait de mal (en plus Dream Theater s’y était essayé aussi).
Ah ! Un petit « Naked city » de Kiss (Unmasked 80) qui change (quand il veut) bien reprise, elle donne un souffle nouveau à ce bon titre de la bande à Paul Stanley. On fini par un « The Day The Earth Caught Fire » de City Boy (album du même nom 79) qui lui aussi se trouve dans le Starfire et n’apporte pas plus : dommage !!
 
Conclusion : malgré une interprétation sans réelle faille (Jorn est toujours un chanteur extraordinaire) je trouve que cet album manque de magie tout est un peu trop contenu. Le choix des titres peut décevoir aussi : un peu plus de risques auraient été les bienvenus. Bref un album de reprises sympa à écouter, mais j’avoue que j’attendais largement mieux de cet immense artiste : ma première déception de l’année.
 
Critique : Guillaume
Note : 6.5/10
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