Chronique
SLIPKNOT - ALL HOPE IS GONE / Roadrunner Records 2008
Quelle joie me faisais-je déjà de retrouver enfin mes psychopathes masqués du "Nœud Coulant" d'Iowa. Je m’étais même laissé entendre dire que l'on pourrait avoir droit à un retour aux sources digne du premier album. Album auquel j'attachais beaucoup d'intérêt dans ma discothèque, album qui a hanté mes nuits entières pendant de très longs moments, du fait de son interprétation très dérangeante et "originale". Et même si longtemps si critiqué, à tort ou a raison d'ailleurs, ce groupe ma toujours impressionné.
Jusqu'au jour ou j'ai eu la "bonne" idée de monter au Zénith à Paris pour apprécier cette déflagration sur scène, et quelle ne fut pas ma surprise en croisant les parents emmenant leurs teen-agers au cheveux mi-longs et t-shirts jusqu'aux genoux à la salle de concert. Moi qui pensais me faire laminer dans le pogo, voilà que je me trouvais le plus grand au milieu de cette blague portant toutes sortes de masques copiant leurs idoles … Bref, voilà ma première déception. On m'aurait donc menti sur la marchandise ou suis-je bien trop naïf… bref, je m'égare revenons à nos "boucs aux masques" (dites le vite, c'est marrant…).
La galette commence comme au bon vieux temps, avec un mélange de samples, de bruits, de larsens, un beau bordel en somme tout comme à l'accoutumé. Puis le morceau " Gemetria " arrive à grands coups de roulements de toms (roulements qui vous sortirons sûrement d'ailleurs de la tête, tant le père Jordison en use avec profusion et avec toujours la même rengaine, à la fin on en sort comme immunisé…). Le morceau est sympa, on y retrouve tous les éléments de ce qui a fait le bon SLIPKNOT, gros riff mid tempo, grosse voix qui tache, batterie agressive, scratchs, machines et percussions. Et bizarrement le deuxième titre " Sulfur "est tout aussi bien formaté avec en plus cette fois le refrain "bien chanté" en voix claire. Le piège commence à se refermer.
Et c'est à ce moment la que le premier single radio arrive " Psychosocial ". Ce morceau est par contre vraiment bien foutu et arrive enfin à me faire bouger. Même si le format, radio oblige, reste très anesthésié, on y voit même l'apparition de solis. Dans l'ensemble ce titre reste une bonne surprise.
Et c'est à ce moment là, endormie, que je vais me laisser bercé par cette musique sans identité et que le (mauvais) charme va agir.
Les hostilités vont commencer par " Dead Memories ", premier titre soft, espèce de copie du rock des années 2000 à la STAIND ou autre NICKELBACK, ou comment demander à un bûcheron de faire dans la dentelle (surtout et encore à cause du jeu sans aucune nuance du père Jordison…) Heureusement que le morceau d'après, " Vendetta ", remets les pendules à l'heure même s'il est gratifié d'une ligne de chant plus que douteuse, trop rock pour être honnête.
A ce moment de l'album, je voudrais juste noter, qu'il y n'a quasiment plus de scratch, plus de machines, plus de percussions, SLIPKNOT devient pour moi et à ce moment là, un groupe des plus ordinaire, donc sans intérêt… Vous pouvez enlever vos masques les gars, le charme s'en est allé…
Ensuite, " Gehenna " qui est l'exemple typique du formatage du titre dépressif mais sans aucune émotion aucune. Le paroxysme du foutage de gueule est atteint avec son refrain excessivement lancinant et ridicule à la limite de l'écoutable. La suite de l'album perd ensuite en patate, comme un vieux moteur diesel qui a du mal à repartir. Les titres se traînent en longueur, aucun ne sort du lot, et l'on part même dans des refrains voix claires très pop, " Wherein Lies Continue "en est l'exemple type. D'habitude je suis pour les mélanges musicaux mais quand j'écoute du SLIPKNOT, je veux du SLIPKNOT…
Oser la ballade quand on porte des masques d'horreur est aussi un des défis de cet album à double tranchant. Ballade que l'on pourrait comparer au blues du tueur en série enfermé dans sa chambre d'adolescent. Là aussi SLIPKNOT rate une occasion de surprendre et tombe plutôt dans les abysses du cliché Nu Métal. Heureusement que pour finir ce dernier opus, ces messieurs nous gâtent d'un des rares et véritables morceaux de SLIPKNOT, comme ils nous ont habitués par le passé, " All Hope Is Gone " fini sur les chapeaux de roues, enfin un morceau joué avec les c**illes.
Et voilà c'est fini, la sentence doit donc tomber. Je pense que cet album tranchera définitivement entre les fans de la première heure et les fans venus se racoler à cette musique, plus pour l'image que pour le son. Pour moi, le choix est fait. Mais je mettrais ça aussi sur le compte de l'industries musicales qui préfère de nos jours plutôt le bizness et les ventes que la musique en elle-même. Mais peut-on réellement leur en vouloir ? Je vous laisse votre propre libre arbitre pour en décider. SLIPKNOT sonne désormais pour moi comme une "désillusion" mais je pense avoir été trop naïf…
Donc pour conclure, oui, "Tout espoir est perdu", SLIPKNOT est devenu, pour moi, ce que les géants de la musique voulaient qu'ils soient, un groupe qui dérange mais pas trop, on tire dans le sale mais on se sali pas trop. En définitive, tout cela manque cruellement de franchise et d'honnêteté.
Track list : .execute. / Gemetria (the killing name) / Sulfur / Psychosocial / Dead Memories / Vendetta / Butcher's Hook / Gehenna / This Cold Black / Wherein Lies Continue / Snuff / All Hope Is Gone
Jusqu'au jour ou j'ai eu la "bonne" idée de monter au Zénith à Paris pour apprécier cette déflagration sur scène, et quelle ne fut pas ma surprise en croisant les parents emmenant leurs teen-agers au cheveux mi-longs et t-shirts jusqu'aux genoux à la salle de concert. Moi qui pensais me faire laminer dans le pogo, voilà que je me trouvais le plus grand au milieu de cette blague portant toutes sortes de masques copiant leurs idoles … Bref, voilà ma première déception. On m'aurait donc menti sur la marchandise ou suis-je bien trop naïf… bref, je m'égare revenons à nos "boucs aux masques" (dites le vite, c'est marrant…).
La galette commence comme au bon vieux temps, avec un mélange de samples, de bruits, de larsens, un beau bordel en somme tout comme à l'accoutumé. Puis le morceau " Gemetria " arrive à grands coups de roulements de toms (roulements qui vous sortirons sûrement d'ailleurs de la tête, tant le père Jordison en use avec profusion et avec toujours la même rengaine, à la fin on en sort comme immunisé…). Le morceau est sympa, on y retrouve tous les éléments de ce qui a fait le bon SLIPKNOT, gros riff mid tempo, grosse voix qui tache, batterie agressive, scratchs, machines et percussions. Et bizarrement le deuxième titre " Sulfur "est tout aussi bien formaté avec en plus cette fois le refrain "bien chanté" en voix claire. Le piège commence à se refermer.
Et c'est à ce moment la que le premier single radio arrive " Psychosocial ". Ce morceau est par contre vraiment bien foutu et arrive enfin à me faire bouger. Même si le format, radio oblige, reste très anesthésié, on y voit même l'apparition de solis. Dans l'ensemble ce titre reste une bonne surprise.
Et c'est à ce moment là, endormie, que je vais me laisser bercé par cette musique sans identité et que le (mauvais) charme va agir.
Les hostilités vont commencer par " Dead Memories ", premier titre soft, espèce de copie du rock des années 2000 à la STAIND ou autre NICKELBACK, ou comment demander à un bûcheron de faire dans la dentelle (surtout et encore à cause du jeu sans aucune nuance du père Jordison…) Heureusement que le morceau d'après, " Vendetta ", remets les pendules à l'heure même s'il est gratifié d'une ligne de chant plus que douteuse, trop rock pour être honnête.
A ce moment de l'album, je voudrais juste noter, qu'il y n'a quasiment plus de scratch, plus de machines, plus de percussions, SLIPKNOT devient pour moi et à ce moment là, un groupe des plus ordinaire, donc sans intérêt… Vous pouvez enlever vos masques les gars, le charme s'en est allé…
Ensuite, " Gehenna " qui est l'exemple typique du formatage du titre dépressif mais sans aucune émotion aucune. Le paroxysme du foutage de gueule est atteint avec son refrain excessivement lancinant et ridicule à la limite de l'écoutable. La suite de l'album perd ensuite en patate, comme un vieux moteur diesel qui a du mal à repartir. Les titres se traînent en longueur, aucun ne sort du lot, et l'on part même dans des refrains voix claires très pop, " Wherein Lies Continue "en est l'exemple type. D'habitude je suis pour les mélanges musicaux mais quand j'écoute du SLIPKNOT, je veux du SLIPKNOT…
Oser la ballade quand on porte des masques d'horreur est aussi un des défis de cet album à double tranchant. Ballade que l'on pourrait comparer au blues du tueur en série enfermé dans sa chambre d'adolescent. Là aussi SLIPKNOT rate une occasion de surprendre et tombe plutôt dans les abysses du cliché Nu Métal. Heureusement que pour finir ce dernier opus, ces messieurs nous gâtent d'un des rares et véritables morceaux de SLIPKNOT, comme ils nous ont habitués par le passé, " All Hope Is Gone " fini sur les chapeaux de roues, enfin un morceau joué avec les c**illes.
Et voilà c'est fini, la sentence doit donc tomber. Je pense que cet album tranchera définitivement entre les fans de la première heure et les fans venus se racoler à cette musique, plus pour l'image que pour le son. Pour moi, le choix est fait. Mais je mettrais ça aussi sur le compte de l'industries musicales qui préfère de nos jours plutôt le bizness et les ventes que la musique en elle-même. Mais peut-on réellement leur en vouloir ? Je vous laisse votre propre libre arbitre pour en décider. SLIPKNOT sonne désormais pour moi comme une "désillusion" mais je pense avoir été trop naïf…
Donc pour conclure, oui, "Tout espoir est perdu", SLIPKNOT est devenu, pour moi, ce que les géants de la musique voulaient qu'ils soient, un groupe qui dérange mais pas trop, on tire dans le sale mais on se sali pas trop. En définitive, tout cela manque cruellement de franchise et d'honnêteté.
Track list : .execute. / Gemetria (the killing name) / Sulfur / Psychosocial / Dead Memories / Vendetta / Butcher's Hook / Gehenna / This Cold Black / Wherein Lies Continue / Snuff / All Hope Is Gone
Note : 5/10
Site du groupe : Site de Slipknot
Vues : 5735 fois