Chronique

GUNS N ROSES - CHINESE DEMOCRACY / Geffen 2008

Et bien quelle année 2008 surprenante, et oui je n’arrive toujours pas à y croire! ‘Chinese Democracy’ a vu le jour, enfin ! La plus belle Arlésienne du monde de la musique est enfin dans les bacs. 15 ans que les Guns n’avaient rien sorti, et 12 ans qu’on entend parler de ce nouvel album. Et bien à quoi doit-on s’attendre avec cette nouvelle version qui comme tout le monde le sait ne compte plus que le fantasque Axel Rose dans ses rangs.

C’est comme vous pouvez l’imaginer, plus que tout excité que j’appuis sur play. Je sais que je risque d’être déçu, aimant tellement les Guns de la grande période, mais bon on l’attend depuis si longtemps. Donc c’est « Chinese Democracy » qui ouvre le bal ! Un bon riff percutant et c’est parti. Que dire, oui les Guns ont évolué (logique), se sont modernisés (re-logique) mais surtout déchirent toujours autant !! Axel d’entrée prouve que sa voix est toujours aussi performante. Les musiciens remplaçants s’en tirent avec les honneurs (une bonne paire de solistes) même si la magie n’y est plus. Je me sens rassuré par ce début tonitruant, par contre l’intro des plus indus de « Shackler's Revenge » me fait peur. Un titre ultra moderne qui choque et me déçoit ! Une sorte de douche froide malgré un bien bon refrain, mais là ce n’est plus les Guns on dirait du Nine Inch Nails.
Allez je reprends mon courage à deux mains pour « Better » qui je l’espère grandement va remettre le groupe sur la bonne voie ! Et bien oui, encore une fois on ressent une influence Indus (un fait durant tout l’album !) mais la suite est bien plus rock. Un titre plutôt soft au refrain des plus énergique ! Etonnant mais réussit. « Street of Dreams » retrouve le piano cher à notre Mr Rose. Un début donc Piano / voix, qui rappelle de grands moments des 90’s. Un bien bon titre encore une fois plus rock qui mélange couplet style ballade et refrain plus énervé. Bien sympa sans forcément crier au génie non plus. Par contre on notera un très bon solo de guitare plein de feeling et un Axel très en voix.
Depuis deux titres je me sens rassuré, la nouvelle gueule des Guns est plutôt satisfaisante et « If the World » poursuit. Une intro du style flamenco des plus surprenante, puis une sorte de ballade indus pop rock prend le relais. On est très loin du hard sauvage d’il y a 15 ans. Un peu déçu là aussi, même s’il faut souligner le bon travail fait. Peut être que ça va s’arranger avec « There Was A Time ». Et bien oui, même si l’on a encore droit à une sorte de ballade ! Mais là on a droit à du très bon Guns avec encore ces refrains heavy. Un titre dans la droite lignée des oeuvres magiques de ‘Use your Illusion II’. Finalement en plus de ne pas avoir perdu sa voix Axel a su conserver son talent de compositeur. Un des meilleurs morceaux de l’album !
« Catcher in the Rye » a, on pourrait dire, la dure tache de suivre. Encore une énième fois, c’est dans la douceur que ça se passe. Piano / voix, et on continue dans le même esprit de déjà trois titres, ça commence à faire, les nouveaux Guns seraient-ils devenus un groupe de rock docile ? Et bien à en croire ceci oui. Pas le titre le plus inspiré. A noter que la participation sûrement magique de Brian May a été enlevée, ça lui aurait au moins donné un plus. Bon oublions celui-ci et poursuivons tambours battants avec « Scraped » qui, enfin, est rythmé. Ouff !! Bon sans valoir les plus tonitruants des titres d’antan, nous avons là un bien bon moment pour le live, et c’est déjà pas mal.
J’espère sincèrement que le hard va reprendre sa place et que « Riad N' the Bedouins » continue la voie initiée. Oui, trois fois oui, encore du bon qui pulse grave ! Ça y est, on est parti et on ressent même quelque part l’essence d’un ‘Appetite for destruction’. Cette fois-ci c’est vraiment tout sourire que j’accueille « Sorry », qui comme on peut s’y attendre, la ballade. Pas de surprise, s’en est bel et bien une, mais une bonne. Un côté 70’s, avec son ambiance Pink Floyd et son acoustique mystique et mélancolique. Une bien belle réussite qui poursuit plus que bien cet album évènement.
On remet du rythme avec « I.R.S. » qui malgré son intro acoustique sous des petits cris de pucelles d’Axel, donne de l’efficace, qui là aussi devrait être un bon moment en live. Et quel final sur un cri quasi sur-humain et un bon solo de gratte. Voilà maintenant du lourd, du très lourd, avec la magique « Madagascar ». Pour moi une des plus belle chanson qu’Axel ait pu composer. Triste, viscéral et surtout composé tel un émeraude taillé et monté sur une pièce unique, cette ballade somptueuse sera, à mon avis, l’un des plus grands titre du groupe aux côtés d’un ‘November rain’, d’un ‘Estranged’ et d’un ‘Civil War’.
Le cœur tout serré, sur un sourire tout saillant, « This I Love » va sûrement achever les plus durs d’entre vous. Car si ‘Madagascar’ ne vous a pas touché, là inutile de lutter. Comment décrire un tel moment ? Rien n’est comparable à cette mélodie de piano, cette voix déchirante, ces orchestrations subtiles et enivrantes, non rien n’est comparable à ce chef d’œuvre unique, ce joyaux qui brille de mille étincelles. Là Axel a fait trop fort pour nous simples mortels. L’âme remplie d’émotions, la larme à l’œil, et le cœur brisé, on se rend au final plus coloré avec « Prostitute ». Un dernier moment plutôt soft, qui permet de terminer dans une atmosphère moins attristée avec encore du bien bon. Finalement pas si déçu que ça, voire même loin de là.

Conclusion : voilà une réelle surprise ! Un album loin d’être si décevant que ça, même si le grand Guns N Roses est mort ! Un album à la fois moderne, inspiré, très bien joué, qui donne naissance à un nouveau départ avec de sérieux arguments. Finalement une très, très longue attente, pour un album qui tient une partie de ses promesses (même si son ventre mou est loin d’être si plaisant). Les Guns N Roses sont morts, vive le Axel N Roses !
 
Critique : Guillaume
Note : 7/10
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