Chronique

VICTOR LAFUENTE - SIX STRINGS FOR ONE HEART / Ear-volution Records 2008

Aujourd’hui je vais me pencher sur un guitariste Français, qui plus est Arlésien (la classe !), qui nous propose son premier album. Un nouveau venu dans le milieu de l’instrumental qui vient avec ses qualités nous monter son monde.

On débute de manière plutôt soft avec « Delirium Tremens » qui nous plonge dans un univers très mélodique et gorgé de bon feeling. Un univers qui n’est pas sans rappeler un certain Joe Satriani. Techniquement notre homme nous propose des plans bien fluides et ne nous éblouit pas de vitesse excessive ni de notes ultra complexes. Après une amorce bien sympathique « For One Heart » continue dans ce même esprit calme, où la guitare caresse gentiment nos oreilles. Une douceur lucide, qui pour cette fin d’année, nous laisse plonger dans nos rêves les plus chaleureux. Victor nous éblouit par son touché fin et sensible sur lequel sa technique fait mouche. Les quelques évolutions musicales embellissent que plus notre rêve qui vit sous nos yeux. Un très bon passage plein d’idées lumineuses.
Pour « Mister Groove » on lorgne vers un titre plus Soul/Funk, qui fait un effet bœuf. La basse bien appuyée percute bien l’ensemble et à nouveau la guitare entre en jeu comme un filigrane sur un parchemin, subtile mais essentielle, marquante mais pas imposante. Décidément notre homme aime nous faire naviguer sur différentes sphères avec un touché personnel soutenu. De belles notes de guitare sèche s’offre à nous lors d’un « Seize Saisons » émouvant. Un nouveau voyage à travers les cieux pour côtoyer les anges, juste mené de main de maître et aidé par quelques apparitions délicates en fond. Beau à pleurer.
On sèche ses larmes et « Six Strings » apparaît tel un spectacle jazzy venue vous rendre un sourire trop vite oublié. Léger comme un doux baisé mais attachant, ses quelques secondes, vous rendent heureux et permettent d’écouter un autre doux moment plein de chaleur « Perfect Day ». Se frottant avec envie à différents univers, laissant exprimer son cœur à travers sa guitare Victor nous fait voyager sans jamais nous perdre dans de l’inutile.
« Hommage (to Shawn Lane) » est comme son nom l’indique, la volonté de remercier ce grand guitariste trop vite partit, à travers un étalage de notes sincères et choisies. Rien à reprocher ici même, encore une fois la beauté parle d’elle même : un très bel hommage. On retrouve notre guitare sèche toujours aussi expressive pour « Bailadora ». Une ballade médiévale qui tirera encore quelques larmes de votre corps au son des cordes chamboulées par la main de son maître.
« Positivinfluence » vient vous remettre du baume au cœur, après que celui-ci ait été atteint. Un morceau plus rock, qui se voit même transformé en jazz si nécessaire. Un panel de son univers savamment mélangé. Après cette expérience « Aquatic Visions » va vous faire plonger en plein océan. Encore une fois la sensibilité à fleur de peau est omniprésente et permet à l’auditeur de rester bercé dans son rêve, rien ne pouvant le distraire tant la maîtrise est parfaite.
Si vous avez envie de vous divertir « Tutti Frutti », est la bienvenue. Des faux airs de Steve Vai dans cet univers décalé mais contenu, et la planète guitare poursuit son chemin.
Nous finissons notre rêve éveillé avec « Serial Thanks ». Un remerciement audio étonnant qui n’est pas indispensable, mais bon, un moyen différent de rendre hommage aux gens qui ont compté.

Conclusion : décidément la musique instrumentale regorge encore de beaux spécimens, mais en voilà un unique qui nous offre un voyage viscéral, qui atteint votre âme. Un artiste à découvrir pour tous fans de belles mélodies, tout simplement. Plus qu’une surprise une révélation !
 
Critique : Guillaume
Note : 9/10
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