Interview
PATRICK RONDAT (2004)
Pour la sortie de son 5eme album, Mr Patrick Rondat a accepté de répondre aux questions de votre webzine préféré.
Attention Mr Rondat dit ce qu’il pense et il en a des choses à dire.
-Pourquoi as-tu décidé de jouer dans un groupe et pourquoi dans Elegy ?
Tu sais c’est un peu les rencontres j’avais joué avec Ian dans un festival en 91, moi j’étais avec mon groupe instru et lui était avec VENGENCE et donc on s’était croisé à ce moment là, et puis bien des années plus tard, en 98 je crois, il a un copain qui lui a fait écouté « Amphibia »,et quand il a commencé à travailler sur son album solo ‘Consortium Project’ il a essayé de me contacter il a retrouvé mes coordonnées par Olivier Garnier,il m’a fait participé au premier ‘Consortium’ on a tourné ensemble, et quand le guitariste d’ELEGY a décidé de partir il a pensé à moi.
-Pourquoi continué à jouer sur deux tableaux : Elegy et en solo ?
Ca me parait un peu négatif, quelque part la musique instrumentale ça demande énormément de temps, de l’inspiration, du travail et en fait j’ai eu l’impression que si c’était trop régulier j’aurais du mal à me renouveler et que de travailler avec d’autre gens ça me permet de me renouveler, d’avoir de nouvelles idées, une nouvelle inspiration, et voilà j’aime bien les deux formules j’ai le temps de le faire. Ce n’est pas la raison pour laquelle l’album a tardé, j’attendais d’avoir les morceaux, et je mets du temps j’écris toutes les partie de basse, synthé, batterie, guitare il y a énormément de travail, et il me faut du temps pour ne pas me répéter.Moi j’ai envie de garder un style, une unité et pas que se soit toujours pareil
-Quel était ton but pour faire cet album ?
Le but en fait c’était de continuer mon petit chemin faire une musique que j’espère de plus en plus personnel et de partager ça avec des gens, d’essayer de transmettre des émotions à travers tout ça et écrire une musique de plus en plus instrumentale pas uniquement guitaristique, le plus riche possible et en fait j’avais envie de le faire, j’avais les morceaux j’ai eu envie de le sortir, c’est évident non ?
-Ta musique est plus élaborée, plus libre est ce un choix délibéré de ta part ?
Oui j’ai essayé d’apporté des choses nouvelles et puis d’affiner le style d’amener des atmosphères différentes et puis j’ai envie de partir plus vers ça, un mélange de musique atmosphérique et progressive métal évidemment mais pas uniquement de ne pas me donner de barrières, pas d’étiquette de faire ce qui sort et d’essayer que l’instrument, surtout la guitare Soit en valeurs mais pas par une omniprésence, en fait d’amener la guitare à des moment où c’est important qu’elle soit là et savoir la mettre en retrait quand c’est nécessaire. Tu remarqueras que dans certain morceaux elle s’efface volontairement pour revenir présente au moment d’après je pense que c’est ça qui fait que l’album est enfin je l’espère pas lassant à écouter.
-aimerais tu faire une reprise d’un morceau classique comme Uli Jon Roth ?
J’ai bossé pas mal sur les trucs classique, j’en ai fait sur « Amphibia » sur celui là il y a la partie Bach, j’ai pas envie de devenir un guitariste néo classique il y a d’autres choses qui m’intéressent.Je travaille sur un projet autre avec un musicien classique mais ce n’est qu’au stade de projet. Ce qui est intéressant dans la reprise d’un morceau classique c’est l’évolution technique de l’instrument, c’est difficile d’adapter des pièces pour violons sur guitare, c’est un défi intéressant justement qu’aiment pas mal de guitaristes, j’en ai travaillé pas mal déjà du Vivaldi du Bach du Paganini avec des résultats plus ou moins bons certains s’adaptent mieux que d’autres mais dans tous les cas c’est intéressant de le travailler.
-Le coup de gueule que tu pousses dans l’album est il un soulagement profond où un simple avertissement pour tes fans envers cette société éphémère ?
Un avertissement j’ai pas cette prétention c’est une réaction en tant que citoyen que musicien, même que père de famille, donc je me sens un peu agressé par une espèce de pression médiatique qui fait que si tu n’es pas sous les feus de la rampe tu n’as plus d’existence réelle comme on ne voit plus de métal à la télé on dirait que ça n’existe pas on dirait que tu es obligé d’aimer le foot d’aimer certaines choses on ne laisse plus le choix aux gens des différences contrairement à ce que l’on pourrait croire et puis tout est comme ça tu fais un album un mois après il l’enlève,il y a une espèce de course permanente qui ne laisse plus le temps au gens de s’installer on ne laisse pas au public le temps, et à force de faire ça on se retrouve avec un public de zappeur qui passe d’un truc à un autre qui consomme énormément sans s’attacher réellement et profondément ni au chose ni à la musique ça m’embête un petit peu et c’est un peu mon devoir d’en parler, parce que ça me tient à cœur et que je me trouve un peu frustré de penser des choses et de jamais les dires je pense que ça doit faire partie des choses qu’un artiste doit faire : prendre par à la vie de la société on a une chance de pouvoir s’exprimer autant le faire.
-Que penses tu des télés réalités ?
Oh tu imaginais déjà ce que j’en pense !! C’est affligent, quelque par c’est pas que ça me dérange plus que ça que ça soit nul, que les gens qui sont présentés, enfin quand je parle dans le texte de gens cupides prétentieux, arrogant, et sans compétences particulières, je pense à eux évidemment, ils ne savent rien faire de spécifique ils se mettent en avant comme s’ils savaient faire des choses ça me dérange pas plus que ça mais ce qui m’embête c’est l’absence de choix que l’on a, on est écrasé par ça, le reste n’existe plus .Je te mets au défi de trouver une chaîne qui passe des trucs autres sur le blues sur la country sur le classique sur la danse sur le peinture il y en a un peu sur arté mais c’est dommage qu’il n’y est que ça ou tu as la chance d’avoir d’autres formes d’art, que ce qu’on nous présente qui n’a plus rien avoir avec de l’art du fait que c’est uniquement du business bon il y a toujours une partie de business dans la musique il faut bien qu’on vive il ne faut pas que ce soit la seul raison d’être on manque de choix on dirait qu’on a une liberté et un choix énorme et en faite on a de moins en moins de choix tout est préparé à l’avance et tout est choisi et ce qui m’embête le plus c’est qu’il y a une grosse partie des nouvelles génération qui sont dans le moule et qui se pausent pas tant de questions sur ça ils font ce que leur demande de faire il consomme ce que leurs demandes de consommer, et ils sont très contant comme ça moi je trouve ça un peu triste.
- Ton line up est impressionnant penses tu le garder pour la suite : live, autre album ?
Oui comme tu as pus le remarquer j’ai fait plus de 99% des synthés donc on va intégrer un clavier pour le live, basse batterie se seront les même.
Ce qui m’a étonné au début c’est le gros travail que tu as fait au niveau synthé ?
Il y a un gros travail d’arrangement, d’écriture au niveaux des synthés en fait c’est pas une histoire d’égo. En fait ce qui s’est passé c’est que pour la 1ère fois j’ai eu envie d’écrire avec les parties de synthés d’habitude j’écrivais les morceaux en jouant quelques parties de synthé mais bon je suis pas bon au synthé c’était vraiment limite et après les synthés intervenait après coup et selon s’il n’y avait plus trop la place c’était de l’arrangement mais en fait il y avait tellement de choses qu’il n’y avait plus tellement la place. Donc cette fois ci j’ai fait la démarche inverse dès que j’avais envie de mettre des synthés dans un morceau je les ai mis et après j’ai rajouté la guitare, comme sur le morceau « An ephemeral world »J’avais tout écris avant de mettre les guitares, donc j’ai eu envie de travailler des fois en sens inverse, et vu qu’au final ça sonnait comme j’avais envie c’est resté comme ça.
-Que penses tu de la scène métal française actuelle ?
Tu penses à des groupes en particulier ?
-Oui HEAVENLY ADAGIO MANIGANCE ?
Tout ce que tu me site c’est des gens que je connais qui sont de bonnes qualités et voir d’excellentes qualités je connais particulièrement ADAGIO et Stephan : c’est quelqu’un que j’estime musicalement et humainement ce qu’il fait est d’excellente qualité ça me fait plaisir de voir des groupes français qui commencent hexagonalement et même à l’étranger à sortir je pense à MANIGANCE qui au Japon se porte bien je trouve que c’est positif, et ça me fait plaisir c’est bien pour tout le monde quand les choses se passent bien c’est un moteur pour toute la scène française je suis contant.Et puis c’est aussi la chance : c’est le label, bon c’est pas un hasard si ceux que tu sites sont pas mal chez NTS, c’est un des rares label à bosser réellement et à se donner les moyens de faire le maximum et voilà ils ont un rôle important sur le scène métal sur l’hexagone sur le travail avec les radios, les fanzines avec les magazines ils font un travail de font, personnellement j’apprécie.
-Quel sont les groupes t’impressionne le plus actuellement ?
Tout dépend, techniquement DREAM THEATER est toujours impressionnant, j’aime bien SPOCK’S BEARD et plein d’autre trucs qui n’ont rien à voir avec la scène prog, il y a tellement de choses, ADAGIO dans le trip néo classique progressif est hyper impressionnant, je les ai vus sur scène à Paris ils sont vraiment impressionnant l’ensemble du groupe est impressionnant.
-Tu fais des cours à l’école de Nancy que veux tu apporter à tes élèves ?
Une certaine expérience je pense qu’ il y a énormément de bons profs qui interviennent là bas, j’apporte ma technique spécifique, ma façon de jouer particulière, mais au delà de ça c’est aussi un parcours musical, on ai pas 500 mille à faire ce que j’ai fait, le fait d’avoir tenue dans le temps ça me donne une certaine légitimité on peu penser que je m’en suis plutôt pas mal débrouillé à ce niveau là ; faire un album c’est bien en faire 2 c’est mieux , mais rester 10 ans, 15 ans et resté crédible c’est pas facile si je peux leur transmettre ça, c’est le parcours que j’ai fait, comment, la musique, parler des compos, le travail de le guitare, c’est leur donner envie, les pousser à faire des choses si tu veux même, si la musique c’est difficile c’est un parcours ou tu sais jamais combien de temps ça va duré si tu vas te rétamé,ou pas à un moment donné quelque part ça vaut le coup d’être vécu et je les pousse à faire quelque chose des fois, dans les jeunes musiciens je vois des gens qui sortent d’une école pour créer une école et rentrer dans la schéma d’intermittent du spectacle, ce qui est bien c’est pas le problème moi j’ai envie d’avoir des gens qui créent quelques choses, des compositeurs, des créateurs, des groupes qui créent de la musique pas seulement qui la transmette ou qui l’interprète.Donc je les pousses à faire quelque chose quelque soit leur style, leur donnée envie.
-Si un jeune vient te voir est te demande des conseils pour faire une carrière dans l’instrumental quels conseils lui donnerais tu ?
D’être exigent avec soit même d’être critique de rester musicien de penser à la musique en général pas uniquement à son instrument. La difficulté c’est que de trouver un bon niveau instrumental ou tu te concentre sur ton instrument et ça devient une obsession si tu fais ça cela devient de la ‘musique de cirque’ uniquement axé sur tes prouesses et c’est à plus ou moins long terme voué à l’échec, il faut avoir une vision plus large de la musique c’est donc être critique avec soit même avoir l’esprit ouvert à ce que font les autres c’est enrichissant d’aller voir les autres jouer, plus que de critiquer les autres c’est sans intérêt il faut trouver ce qu’il y a d’intéressant chez les autres et écouter le plus de chose possible et faire sa propre cuisine et créer son propre univers musical, je crois que c’est la plus belle réussite que l’on peut avoir je connais pas un seul groupe ou musicien qui soit sorti sur le long terme sans réelle identité je crois que c’est ça qu’il faut développer.Arrivé avec une personnalité et un style bien affirmé.
-Quel est ton point de vu sur l’évolution de la musique actuellement aussi bien métal qu’autre ?
Je trouve qu’il y a beaucoup de choses intéressantes plein de mélange de styles qui sont intéressants, je reprocherai simplement au niveau du métal sont espèce de cloisonnement par famille, et par style, après il y a tellement de courant entre le prog, le prog métal, l’instrumental, il y en a des centaines comme ça je trouve ça un peu trop au bout d’un moment et je me demande si au final c’est bien d’avoir tout séparé comme ça, quand tu cherches un disque tu sais plus où le trouver, l’autre fois je cherchais mon disque et je ne savais plus où le chercher il aurait pu être dans 5 bacs différent tu voix, il peut être dans le prog, dans le métal dans la guitare instru, ça m’embête un peut parce que après les gens restent enfermés dans leur cloisonnement puis il sont pas ouvert au reste je pense qu’il y a énormément de choses mais dès qu’il y a un nouveau mélange, ça devient un nouveau style et c’est un autre bac dans les magasins c’est un peu dommage. Je regrette un peu le temps ou il y avait le métal et point avec ces couleurs, ces différences et tu écoutais si ça te plaisait ou pas.
-Pourquoi avoir changer de contrat avec ESP pour Ibanez ?
D’abord j’ai joué sur Ibanez de 85 à 88 même 89 au tout début du 1er album (Just For Fun) et en fait à l’époque ils n’étaient pas prêt à faire des contrats sur la France, puis c’est un importateur français ESP qui m’a contacté et j’ai commençé à bosser avec la marque et ça s’est bien passé pendant pratiquement 10 ans mais il y a eu plusieurs choses. D’abord l’importateur qui m’aidait s’est fait retiré la carte donc il n’était plus importateur ESP ensuite on devait faire un modèle signature ils m’ont envoyé un proto qui était à mon avis limite mal honnête c’était une merde qui était sensé être vendu cher l’importateur lui même m’a dit on oublie donc il y a eu 2, 3 trucs comme ça et puis lui quand il s’est fait retiré la carte j’ai contacté ESP au Japon, mais il n’y avait plus de contact réel, il n’y avait pas un réel suivit j’avais pas de contrat c’était le bordel, il y avait des problèmes de pièces détachées sur les guitares en fait plusieurs trucs cumulés, et au G3 en 98 j’ai été une nouvelle fois contacté par Ibanez, et quand les problème on était trop important avec ESP, je les ai contacté ils m’ont proposé un contrat international et je les signaient en 99
-Quelle expérience gardes tu du G3 ?
Un super souvenir c’était un grand moment d’avoir le chance de tourner avec des gens de ce niveau là que j’estime musicalement et puis j’aimais bien la démarche vue que la guitare était moins à la mode, que dans les groupe la guitare solo était moins à la mode d’essayer de défendre le truc à plusieurs l’idée me plait, j’ai rencontré à nouveau Satriani il y a 2 semaines et il repasse à nouveau en juillet à Paris et peut être que j’irais faire le bœuf c’est dans les possibilités.
-Si on te proposait de faire un festival accepterais tu et qui prendrais tu ?
Ouf !! Avec plein, on parlait tout à l’heure d’Adagio, avec Stephan certainement, évidemment Satriani ça serait bien, y a qui Matthias de FREAK KITCHEN qui est un mec cool bon je ne l’ai pas encore rencontré mais ça doit se faire on doit tourner ensemble donc il y a plein de gens disons que j’ai du mal à détacher le coté humain : si ce sont des têtes d’enclume j’ai pas envie de jouer avec.
-Quel est l’objet qui immerge du sable sur ta pochette ?
C’est une photo de macro d’une mécanique de guitare, je voulais justement avoir cette photo du monde désertique, l’eau et en même temps je voulais qu’il y est une partie de la guitare qui émerge du sable je ne voulais pas une guitare ou une tête un truc évidant, je voulais quelque chose d’esthétique et d’un peu bizzard puis j’ai regardé plusieurs parties et j’ai un collègue qui fait de la macro qui me l’a pris en photo tout simplement.
-Es tu fan de Pinocchio ?
(Rire) je ne suis pas spécialement fan de Pinocchio, mais c’est vrai que comme tu as pus le remarqué dans l’intro, bon j’avais vu le dessin animé et le film qui est sorti après mais il y a une idée tout simple dans Pinocchio c’est tout bête c’est de ne pas avoir de contrainte pour les momes de plus aller à l’école de faire ce qu’ils veulent, ce qui pourrait passer pour quelque chose de génial au final les rends… ils se transforment en ânes en fait et ils vont à leur propre perte et c’est un peu l’idée que j’avais avec la télé réalité c’est de voir surtout les gens la distraction, la consommation l’espèce de surconsommation cette boulimie d’acheter tout le temps sans fondement je veux dire sans culture, sans racine, j’ai l’impression que c’est une forme de danger où l’on peut effectivement perdre son âme la dedans.Tu voix d’acheter, des choses, des guitares par exemple il y a un savoir il y a une pratique il y a des racines tu transmets quelque chose l’acheter pour moi c’est pas un problème, mais la consommation quand ton seul but c’est de montrer ce qu tu as c’est exister à travers ce que tu possède et non ce que tu fais avec, tu sais que se soit n’importe quelle activité l’informatique les portables maintenant ça devient une façon d’exister quand tu voix un mome de 16 ans son rêve c’est d’avoir un portable ça me fait plutôt de la peine tu vois c’est quand même qu’un téléphone faut reste calme avec ça tu peux pas être créatif tu peux prendre ta copine en photo et l’envoyer a un copain mais bon c’est quand même vachement pauvre, quand tu vois la quantité de technologie qu’il a fallut et qu’au final ce que tu en fait avec…Alors qu’une guitare l’amélioration c’est toi qui l’a c’est pas elle, on est un peu d’en une forme d’oublier, les gens travaillent en dehors de ça, c’est de la consommation pour la consommation pour un pseudo bien être où les gens sont très très passifs en fait que se soit les dvd même l’informatique, pour moi ça m’a permis de faire mon album de faire mes guitares chez moi, c’est positif mais on est une petite minorité la majorité des gens ils font rien avec ils envoient des mails ils scannent leurs photos de vacances, quand tu vois la débauche de technologie pour arriver à ça je préfère un menuisier qui fait une table avec 2 planches c’est plus intéressant et plus sain au niveau de l’esprit.
- Ton dernier mot ?
Comme je le dit chaque fois je remercie les gens comme toi les auditeurs, tous ceux qui essayent de défendre une passion et une musique différente enfin une différence avec passions depuis des années donc je remercie tout le monde et toi en premier.
Attention Mr Rondat dit ce qu’il pense et il en a des choses à dire.
-Pourquoi as-tu décidé de jouer dans un groupe et pourquoi dans Elegy ?
Tu sais c’est un peu les rencontres j’avais joué avec Ian dans un festival en 91, moi j’étais avec mon groupe instru et lui était avec VENGENCE et donc on s’était croisé à ce moment là, et puis bien des années plus tard, en 98 je crois, il a un copain qui lui a fait écouté « Amphibia »,et quand il a commencé à travailler sur son album solo ‘Consortium Project’ il a essayé de me contacter il a retrouvé mes coordonnées par Olivier Garnier,il m’a fait participé au premier ‘Consortium’ on a tourné ensemble, et quand le guitariste d’ELEGY a décidé de partir il a pensé à moi.
-Pourquoi continué à jouer sur deux tableaux : Elegy et en solo ?
Ca me parait un peu négatif, quelque part la musique instrumentale ça demande énormément de temps, de l’inspiration, du travail et en fait j’ai eu l’impression que si c’était trop régulier j’aurais du mal à me renouveler et que de travailler avec d’autre gens ça me permet de me renouveler, d’avoir de nouvelles idées, une nouvelle inspiration, et voilà j’aime bien les deux formules j’ai le temps de le faire. Ce n’est pas la raison pour laquelle l’album a tardé, j’attendais d’avoir les morceaux, et je mets du temps j’écris toutes les partie de basse, synthé, batterie, guitare il y a énormément de travail, et il me faut du temps pour ne pas me répéter.Moi j’ai envie de garder un style, une unité et pas que se soit toujours pareil
-Quel était ton but pour faire cet album ?
Le but en fait c’était de continuer mon petit chemin faire une musique que j’espère de plus en plus personnel et de partager ça avec des gens, d’essayer de transmettre des émotions à travers tout ça et écrire une musique de plus en plus instrumentale pas uniquement guitaristique, le plus riche possible et en fait j’avais envie de le faire, j’avais les morceaux j’ai eu envie de le sortir, c’est évident non ?
-Ta musique est plus élaborée, plus libre est ce un choix délibéré de ta part ?
Oui j’ai essayé d’apporté des choses nouvelles et puis d’affiner le style d’amener des atmosphères différentes et puis j’ai envie de partir plus vers ça, un mélange de musique atmosphérique et progressive métal évidemment mais pas uniquement de ne pas me donner de barrières, pas d’étiquette de faire ce qui sort et d’essayer que l’instrument, surtout la guitare Soit en valeurs mais pas par une omniprésence, en fait d’amener la guitare à des moment où c’est important qu’elle soit là et savoir la mettre en retrait quand c’est nécessaire. Tu remarqueras que dans certain morceaux elle s’efface volontairement pour revenir présente au moment d’après je pense que c’est ça qui fait que l’album est enfin je l’espère pas lassant à écouter.
-aimerais tu faire une reprise d’un morceau classique comme Uli Jon Roth ?
J’ai bossé pas mal sur les trucs classique, j’en ai fait sur « Amphibia » sur celui là il y a la partie Bach, j’ai pas envie de devenir un guitariste néo classique il y a d’autres choses qui m’intéressent.Je travaille sur un projet autre avec un musicien classique mais ce n’est qu’au stade de projet. Ce qui est intéressant dans la reprise d’un morceau classique c’est l’évolution technique de l’instrument, c’est difficile d’adapter des pièces pour violons sur guitare, c’est un défi intéressant justement qu’aiment pas mal de guitaristes, j’en ai travaillé pas mal déjà du Vivaldi du Bach du Paganini avec des résultats plus ou moins bons certains s’adaptent mieux que d’autres mais dans tous les cas c’est intéressant de le travailler.
-Le coup de gueule que tu pousses dans l’album est il un soulagement profond où un simple avertissement pour tes fans envers cette société éphémère ?
Un avertissement j’ai pas cette prétention c’est une réaction en tant que citoyen que musicien, même que père de famille, donc je me sens un peu agressé par une espèce de pression médiatique qui fait que si tu n’es pas sous les feus de la rampe tu n’as plus d’existence réelle comme on ne voit plus de métal à la télé on dirait que ça n’existe pas on dirait que tu es obligé d’aimer le foot d’aimer certaines choses on ne laisse plus le choix aux gens des différences contrairement à ce que l’on pourrait croire et puis tout est comme ça tu fais un album un mois après il l’enlève,il y a une espèce de course permanente qui ne laisse plus le temps au gens de s’installer on ne laisse pas au public le temps, et à force de faire ça on se retrouve avec un public de zappeur qui passe d’un truc à un autre qui consomme énormément sans s’attacher réellement et profondément ni au chose ni à la musique ça m’embête un petit peu et c’est un peu mon devoir d’en parler, parce que ça me tient à cœur et que je me trouve un peu frustré de penser des choses et de jamais les dires je pense que ça doit faire partie des choses qu’un artiste doit faire : prendre par à la vie de la société on a une chance de pouvoir s’exprimer autant le faire.
-Que penses tu des télés réalités ?
Oh tu imaginais déjà ce que j’en pense !! C’est affligent, quelque par c’est pas que ça me dérange plus que ça que ça soit nul, que les gens qui sont présentés, enfin quand je parle dans le texte de gens cupides prétentieux, arrogant, et sans compétences particulières, je pense à eux évidemment, ils ne savent rien faire de spécifique ils se mettent en avant comme s’ils savaient faire des choses ça me dérange pas plus que ça mais ce qui m’embête c’est l’absence de choix que l’on a, on est écrasé par ça, le reste n’existe plus .Je te mets au défi de trouver une chaîne qui passe des trucs autres sur le blues sur la country sur le classique sur la danse sur le peinture il y en a un peu sur arté mais c’est dommage qu’il n’y est que ça ou tu as la chance d’avoir d’autres formes d’art, que ce qu’on nous présente qui n’a plus rien avoir avec de l’art du fait que c’est uniquement du business bon il y a toujours une partie de business dans la musique il faut bien qu’on vive il ne faut pas que ce soit la seul raison d’être on manque de choix on dirait qu’on a une liberté et un choix énorme et en faite on a de moins en moins de choix tout est préparé à l’avance et tout est choisi et ce qui m’embête le plus c’est qu’il y a une grosse partie des nouvelles génération qui sont dans le moule et qui se pausent pas tant de questions sur ça ils font ce que leur demande de faire il consomme ce que leurs demandes de consommer, et ils sont très contant comme ça moi je trouve ça un peu triste.
- Ton line up est impressionnant penses tu le garder pour la suite : live, autre album ?
Oui comme tu as pus le remarquer j’ai fait plus de 99% des synthés donc on va intégrer un clavier pour le live, basse batterie se seront les même.
Ce qui m’a étonné au début c’est le gros travail que tu as fait au niveau synthé ?
Il y a un gros travail d’arrangement, d’écriture au niveaux des synthés en fait c’est pas une histoire d’égo. En fait ce qui s’est passé c’est que pour la 1ère fois j’ai eu envie d’écrire avec les parties de synthés d’habitude j’écrivais les morceaux en jouant quelques parties de synthé mais bon je suis pas bon au synthé c’était vraiment limite et après les synthés intervenait après coup et selon s’il n’y avait plus trop la place c’était de l’arrangement mais en fait il y avait tellement de choses qu’il n’y avait plus tellement la place. Donc cette fois ci j’ai fait la démarche inverse dès que j’avais envie de mettre des synthés dans un morceau je les ai mis et après j’ai rajouté la guitare, comme sur le morceau « An ephemeral world »J’avais tout écris avant de mettre les guitares, donc j’ai eu envie de travailler des fois en sens inverse, et vu qu’au final ça sonnait comme j’avais envie c’est resté comme ça.
-Que penses tu de la scène métal française actuelle ?
Tu penses à des groupes en particulier ?
-Oui HEAVENLY ADAGIO MANIGANCE ?
Tout ce que tu me site c’est des gens que je connais qui sont de bonnes qualités et voir d’excellentes qualités je connais particulièrement ADAGIO et Stephan : c’est quelqu’un que j’estime musicalement et humainement ce qu’il fait est d’excellente qualité ça me fait plaisir de voir des groupes français qui commencent hexagonalement et même à l’étranger à sortir je pense à MANIGANCE qui au Japon se porte bien je trouve que c’est positif, et ça me fait plaisir c’est bien pour tout le monde quand les choses se passent bien c’est un moteur pour toute la scène française je suis contant.Et puis c’est aussi la chance : c’est le label, bon c’est pas un hasard si ceux que tu sites sont pas mal chez NTS, c’est un des rares label à bosser réellement et à se donner les moyens de faire le maximum et voilà ils ont un rôle important sur le scène métal sur l’hexagone sur le travail avec les radios, les fanzines avec les magazines ils font un travail de font, personnellement j’apprécie.
-Quel sont les groupes t’impressionne le plus actuellement ?
Tout dépend, techniquement DREAM THEATER est toujours impressionnant, j’aime bien SPOCK’S BEARD et plein d’autre trucs qui n’ont rien à voir avec la scène prog, il y a tellement de choses, ADAGIO dans le trip néo classique progressif est hyper impressionnant, je les ai vus sur scène à Paris ils sont vraiment impressionnant l’ensemble du groupe est impressionnant.
-Tu fais des cours à l’école de Nancy que veux tu apporter à tes élèves ?
Une certaine expérience je pense qu’ il y a énormément de bons profs qui interviennent là bas, j’apporte ma technique spécifique, ma façon de jouer particulière, mais au delà de ça c’est aussi un parcours musical, on ai pas 500 mille à faire ce que j’ai fait, le fait d’avoir tenue dans le temps ça me donne une certaine légitimité on peu penser que je m’en suis plutôt pas mal débrouillé à ce niveau là ; faire un album c’est bien en faire 2 c’est mieux , mais rester 10 ans, 15 ans et resté crédible c’est pas facile si je peux leur transmettre ça, c’est le parcours que j’ai fait, comment, la musique, parler des compos, le travail de le guitare, c’est leur donner envie, les pousser à faire des choses si tu veux même, si la musique c’est difficile c’est un parcours ou tu sais jamais combien de temps ça va duré si tu vas te rétamé,ou pas à un moment donné quelque part ça vaut le coup d’être vécu et je les pousse à faire quelque chose des fois, dans les jeunes musiciens je vois des gens qui sortent d’une école pour créer une école et rentrer dans la schéma d’intermittent du spectacle, ce qui est bien c’est pas le problème moi j’ai envie d’avoir des gens qui créent quelques choses, des compositeurs, des créateurs, des groupes qui créent de la musique pas seulement qui la transmette ou qui l’interprète.Donc je les pousses à faire quelque chose quelque soit leur style, leur donnée envie.
-Si un jeune vient te voir est te demande des conseils pour faire une carrière dans l’instrumental quels conseils lui donnerais tu ?
D’être exigent avec soit même d’être critique de rester musicien de penser à la musique en général pas uniquement à son instrument. La difficulté c’est que de trouver un bon niveau instrumental ou tu te concentre sur ton instrument et ça devient une obsession si tu fais ça cela devient de la ‘musique de cirque’ uniquement axé sur tes prouesses et c’est à plus ou moins long terme voué à l’échec, il faut avoir une vision plus large de la musique c’est donc être critique avec soit même avoir l’esprit ouvert à ce que font les autres c’est enrichissant d’aller voir les autres jouer, plus que de critiquer les autres c’est sans intérêt il faut trouver ce qu’il y a d’intéressant chez les autres et écouter le plus de chose possible et faire sa propre cuisine et créer son propre univers musical, je crois que c’est la plus belle réussite que l’on peut avoir je connais pas un seul groupe ou musicien qui soit sorti sur le long terme sans réelle identité je crois que c’est ça qu’il faut développer.Arrivé avec une personnalité et un style bien affirmé.
-Quel est ton point de vu sur l’évolution de la musique actuellement aussi bien métal qu’autre ?
Je trouve qu’il y a beaucoup de choses intéressantes plein de mélange de styles qui sont intéressants, je reprocherai simplement au niveau du métal sont espèce de cloisonnement par famille, et par style, après il y a tellement de courant entre le prog, le prog métal, l’instrumental, il y en a des centaines comme ça je trouve ça un peu trop au bout d’un moment et je me demande si au final c’est bien d’avoir tout séparé comme ça, quand tu cherches un disque tu sais plus où le trouver, l’autre fois je cherchais mon disque et je ne savais plus où le chercher il aurait pu être dans 5 bacs différent tu voix, il peut être dans le prog, dans le métal dans la guitare instru, ça m’embête un peut parce que après les gens restent enfermés dans leur cloisonnement puis il sont pas ouvert au reste je pense qu’il y a énormément de choses mais dès qu’il y a un nouveau mélange, ça devient un nouveau style et c’est un autre bac dans les magasins c’est un peu dommage. Je regrette un peu le temps ou il y avait le métal et point avec ces couleurs, ces différences et tu écoutais si ça te plaisait ou pas.
-Pourquoi avoir changer de contrat avec ESP pour Ibanez ?
D’abord j’ai joué sur Ibanez de 85 à 88 même 89 au tout début du 1er album (Just For Fun) et en fait à l’époque ils n’étaient pas prêt à faire des contrats sur la France, puis c’est un importateur français ESP qui m’a contacté et j’ai commençé à bosser avec la marque et ça s’est bien passé pendant pratiquement 10 ans mais il y a eu plusieurs choses. D’abord l’importateur qui m’aidait s’est fait retiré la carte donc il n’était plus importateur ESP ensuite on devait faire un modèle signature ils m’ont envoyé un proto qui était à mon avis limite mal honnête c’était une merde qui était sensé être vendu cher l’importateur lui même m’a dit on oublie donc il y a eu 2, 3 trucs comme ça et puis lui quand il s’est fait retiré la carte j’ai contacté ESP au Japon, mais il n’y avait plus de contact réel, il n’y avait pas un réel suivit j’avais pas de contrat c’était le bordel, il y avait des problèmes de pièces détachées sur les guitares en fait plusieurs trucs cumulés, et au G3 en 98 j’ai été une nouvelle fois contacté par Ibanez, et quand les problème on était trop important avec ESP, je les ai contacté ils m’ont proposé un contrat international et je les signaient en 99
-Quelle expérience gardes tu du G3 ?
Un super souvenir c’était un grand moment d’avoir le chance de tourner avec des gens de ce niveau là que j’estime musicalement et puis j’aimais bien la démarche vue que la guitare était moins à la mode, que dans les groupe la guitare solo était moins à la mode d’essayer de défendre le truc à plusieurs l’idée me plait, j’ai rencontré à nouveau Satriani il y a 2 semaines et il repasse à nouveau en juillet à Paris et peut être que j’irais faire le bœuf c’est dans les possibilités.
-Si on te proposait de faire un festival accepterais tu et qui prendrais tu ?
Ouf !! Avec plein, on parlait tout à l’heure d’Adagio, avec Stephan certainement, évidemment Satriani ça serait bien, y a qui Matthias de FREAK KITCHEN qui est un mec cool bon je ne l’ai pas encore rencontré mais ça doit se faire on doit tourner ensemble donc il y a plein de gens disons que j’ai du mal à détacher le coté humain : si ce sont des têtes d’enclume j’ai pas envie de jouer avec.
-Quel est l’objet qui immerge du sable sur ta pochette ?
C’est une photo de macro d’une mécanique de guitare, je voulais justement avoir cette photo du monde désertique, l’eau et en même temps je voulais qu’il y est une partie de la guitare qui émerge du sable je ne voulais pas une guitare ou une tête un truc évidant, je voulais quelque chose d’esthétique et d’un peu bizzard puis j’ai regardé plusieurs parties et j’ai un collègue qui fait de la macro qui me l’a pris en photo tout simplement.
-Es tu fan de Pinocchio ?
(Rire) je ne suis pas spécialement fan de Pinocchio, mais c’est vrai que comme tu as pus le remarqué dans l’intro, bon j’avais vu le dessin animé et le film qui est sorti après mais il y a une idée tout simple dans Pinocchio c’est tout bête c’est de ne pas avoir de contrainte pour les momes de plus aller à l’école de faire ce qu’ils veulent, ce qui pourrait passer pour quelque chose de génial au final les rends… ils se transforment en ânes en fait et ils vont à leur propre perte et c’est un peu l’idée que j’avais avec la télé réalité c’est de voir surtout les gens la distraction, la consommation l’espèce de surconsommation cette boulimie d’acheter tout le temps sans fondement je veux dire sans culture, sans racine, j’ai l’impression que c’est une forme de danger où l’on peut effectivement perdre son âme la dedans.Tu voix d’acheter, des choses, des guitares par exemple il y a un savoir il y a une pratique il y a des racines tu transmets quelque chose l’acheter pour moi c’est pas un problème, mais la consommation quand ton seul but c’est de montrer ce qu tu as c’est exister à travers ce que tu possède et non ce que tu fais avec, tu sais que se soit n’importe quelle activité l’informatique les portables maintenant ça devient une façon d’exister quand tu voix un mome de 16 ans son rêve c’est d’avoir un portable ça me fait plutôt de la peine tu vois c’est quand même qu’un téléphone faut reste calme avec ça tu peux pas être créatif tu peux prendre ta copine en photo et l’envoyer a un copain mais bon c’est quand même vachement pauvre, quand tu vois la quantité de technologie qu’il a fallut et qu’au final ce que tu en fait avec…Alors qu’une guitare l’amélioration c’est toi qui l’a c’est pas elle, on est un peu d’en une forme d’oublier, les gens travaillent en dehors de ça, c’est de la consommation pour la consommation pour un pseudo bien être où les gens sont très très passifs en fait que se soit les dvd même l’informatique, pour moi ça m’a permis de faire mon album de faire mes guitares chez moi, c’est positif mais on est une petite minorité la majorité des gens ils font rien avec ils envoient des mails ils scannent leurs photos de vacances, quand tu vois la débauche de technologie pour arriver à ça je préfère un menuisier qui fait une table avec 2 planches c’est plus intéressant et plus sain au niveau de l’esprit.
- Ton dernier mot ?
Comme je le dit chaque fois je remercie les gens comme toi les auditeurs, tous ceux qui essayent de défendre une passion et une musique différente enfin une différence avec passions depuis des années donc je remercie tout le monde et toi en premier.
Critique : Guillaume
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