Interview

KRAGENS (2005) - Renaud Espeche


-peux tu nous raconter le parcours des membres du groupe ?

Ça va être un peu long
Bon dans les grandes lignes, je sais que vous avez joué dans différents groupes.

Oui 3 membres dont moi venons de la scène métal française des années 80’. Moi j’étais dans un groupe ‘diamond eyes’ qui marchait en Allemagne en tant que batteur puis avec Denis le bassiste, on a fondé un groupe de hard FM qui avait la particularité d’être produit par Bernis Beauvoisin (Trust) mais qui n’a malheureusement pas vu le jour par manque de moyen et donc on a été tellement dégoûté que l’on a arrêté le hard rock et le métal pendant 15 ans.
On a gagné notre vie autrement, et Olivier le batteur faisait partie d’un grand groupe emblématique cannois et un autre groupe de métal dans les années 90’. Il a fait de gros stades en URSS ; cela a été une grande expérience pour lui.
Ensuite pour Cédric il a pas mal écumé le nord de la France et Ludwig il est tout jeune : il a 20 ans et c’est son 1er groupe.
-depuis combien de temps Kragens existe-t-il et comment vous vous êtes rencontré ?

En fait c’était en 2000, Cédric et Ludwig montaient un groupe et c’était une période où j’avais envie de refaire du métal et j’ai vu une petite annonce et je me suis rendu compte que l’on se connaissez déjà avant et puis on s’est dit qu’on allait faire un bout d’essai ensemble. Donc on a recruté un batteur. Au début on faisait les tournées des pubs avec des covers, on s’est taillé un succès assez rapidement car on est pas nombreux à faire des cover de groupes importants et techniques tel que Stratovarius, Priest, Maiden, Manowar. Au fur et à mesure que l’on se connaissait mieux, les compos on commencées à jaillir au bout d’un an et la 1ere c’est ‘satan the killer’. On a embrayé de plus en plus sur les compos pour avoir assez de matériel pour faire une démo qui a été bien accueillie à l’époque, puis on a enquillé sur le 1er album
- quels sont vos principales influences ?

Ca évolue beaucoup, au départ il y a 3, 4 ans on été assez sur le métal mélodique, sur nos racines : Ozzy, Priest, puis de fil en aiguille en évoluant musicalement et avec l’influence de Ludwig qui est le + jeune et qui écoute pas mal de choses, on a découvert Nevermore / Arch Enemy / At the gate, et d’autres groupes de la scène scandinave qui ont fait évoluer les influences du groupe. Cela se ressent pas trop sur " dying in the desert " qui est beaucoup plus trash, car on était encore dans nos racine heavy, et un pied dans la modernité avec des groupe comme Rammstein avec ces ambiances. A l’heure actuelle on est plus sur la scène scandinave que la scène Allemande Italienne. On est plus sur des groupe comme In Flames mais toujours dans la modernité avec toujours nos racine. Mais Ce qui nous plait c’est de jouer notre métal avec nos racine et avec cette modernité.
- pourquoi utilisé quelques voix black voir death sur l’album et est ce une voie que vous allez développer dans le futur ?

Et c’est la bonne question cela fait partie de l’évolution du groupe et il faut savoir que j’étais allergique à tout ce qui était death black. Tu ne me faisait pas écouter ça puis j’ai découvert Craddle sur scène et je me suis dit putain ça fracasse trop puis j’ai écouté Cannibal corpse Decapitated et de + en + on s’est dit que certains morceaux serait sublimés par ce chant là.
Bon moi je suis incapable de chanter comme ça. On s’est dit : on va faire appel aux potes.
Dont Blacky qui à un voix gutturale naturelle extraordinaire et évidemment Alex de Loudblast. Effectivement une question d’évolution dans nos musique qui sont adaptées à ce chant là et beaucoup de gens ont trouvé ça homogène car c’est rare dans les groupe de heavy trash.
Et sur le 2eme album on espère avoir le chanteur de Panzer Christ puisque on va l’enregistrer au Danemark chez Flumengson.
- quel sujet abordes tu dans tes textes.

Oh il y a 3 thèmes : le style cliché métal qui a un rapport avec la mort, l’horreur, les cauchemars, le gore. Plus des sujets d’actualité qui me tiennent à cœur, comme la société de consommation, le fait de vivre en société entourée d’abrutis, et ensuite des sujets sur notre façon de voir le métal, de le jouer, de le vivre, avec les fans. Je décris le coté métalleux que l’on a en nous, c’est un peu le thème de " métal hunter " : la recherche, le coté famille métal, élite pour moi. On est à part, on est une élite, on est dans notre coin, on trouve que c’est le meilleur du monde.
Dans le 2eme album il y aura des textes un peu plus politiques.
- ta voix est impressionnante elle se module suivant les atmosphères on dirait que tu vis tes paroles. Comment fais tu pour trouver ta manière de chanter ?

Ben comme tu dis, suivant les atmosphères j’ai eu la même question hier d’un webzine qui nous a vu au festival Guardians of métal à Strasbourg. En fait je le vit au plus profond de moi à la fois par les textes que j’écris et l’atmosphère du morceau. C’est la violence que tu as en toi, que tu extériorises, que tu contiens en toi tous les jours. Tu peux pas tuer ton voisin tout les jours, tu modules ta voix par rapport à ce que tu veux exprimer. Il faut être techniquement capable de le faire. Le challenge pour moi c’est de passer de voix claire à des voix éraillées, trash et ça c’est technique car à la fois tu es en trans mais il faut que tu contrôles le larynx et ton souffle pour pas te tuer, et à la fois pour faire le show.
-on ressent un coté pessimiste dans pas mal de chansons, est ce volontaire ?

C’est pas volontaire c’est nos états d’âmes. On est plutôt fataliste mélancolique et puis bon c’est vrai qu’on adore les ambiances négatives, les films d’horreurs, tout ce qui est gore, et on est très influencé par des films comme Halloween. Il y a une atmosphère dans cet album, qui est voulue au niveau harmonique. On joue beaucoup sur le mineur, et quand je place les mélodies vocales moi j’aime bien travailler la démonisation au lieu de taper sur la note. Je vais taper sur la note démonisée, ça donne une atmosphère tendue.
C’est sur vous faite pas dans le happy métal ?

Exactement cela va s’accentuer encore plus
- comment qualifierais tu la musique de Kragens ou dans quelles catégories te sens tu le plus à l’aise ?

Heavy power trash, c’est difficile de nous qualifier. Pour le deuxième album se sera plus du death mélodique on vas accentuer le coté brutal tout en accentuant le cote mélodique, et c’est très dur.
- votre succès en Allemagne t’a-t-il surpris ?

Alors : c’est toujours surprenant mais tu crois en ce que tu fais si non tu le ferais pas, après il faut que les gens le prennent comme toi tu le prend. Donc pour l’Allemagne c’est un peu comme ça, on se disait qu’on tenait un album qui serait bien accueillit là bas et il a été bien accueillit à par quelques petites chroniques négatives qui étaient en faite écrites par des gens chez qui l’album n’aurai pas du atterrir. Effectivement on a été surpris et puis bon ça fait énormément plaisir d’être chroniqué par le plus grand magazine au monde dans des termes vraiment élogieux donc oui surpris, heureux et en espérant passer la deuxième couche avec le deuxième album.
Oui l’album se vend il y a des commandes, tout va bien.
- peux tu nous parler du prochain album, à quoi va-t-il ressembler ?

je pense qu’on a franchit un pas, je pense qu’il sera un peu plus déroutant pour certains, on donne tellement de cœur qu’on veut qu’il soit 10 fois meilleur que le 1er, on veut qu’il soit mieux perçu.
Ce sera un paradoxe, les parties brutales seront plus brutales et les partie mélodiques plus mélodiques. On a jouer un titre lors du festival (métal attack à salon de Provence) et il préfigure ce que sera le nouvel album. En plus je me suis amélioré dans certaines voix et avec les guests bourrin ca va donner.
- avec quel groupe rêverais tu de partir en tournée ?

Judas !!! Annihilator, Nevermore oh il y en a tellement.
Oh avec Judas ça va le faire avec en plus le retour de Rob Halford ?

Oui mais il sont moins bon qu’avant.
-que pense tu de l’avenir de cette musique sur notre territoire ?

Disons qu’en France elle à beaucoup de problèmes tant qu’on programmera plus de reggae, de rap que de métal. C’est dommage. En plus les groupe ont beaucoup de mal à survivre. Ils font des dettes, enfin moi je ne vois pas l’avenir très rose sur le sol français. Je pense qu’aujourd’hui on est obligé de s’expatrier un moment pour pouvoir survivre.
-quel est ton rêve avec ce groupe ?

Le Wacken !!!!
Ah ! En tête d’affiche ?

Non seulement comme Killers a pu le faire, ou une belle première partie dans de bonnes conditions.
- ton dernier mot

Dire aux gens de prendre un peu de temps pour nous découvrir, en essayant de télécharger le morceau qui est sur notre site (www.kragens.com) ; ils se feront une toute petite idée de se qu’on fait, il faut prendre le temps de nous connaître car il y a tellement de groupe sur le marcher, qu’a force on écoute un peu n’importe quoi, qu’ils viennent au concert, et qu’ils supportent le métal de qualité.
 
Critique : Guillaume
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