Interview
XIANOSYS (2012) - Phil (Chant/Guitare)
Pour ceux qui ne connaissent pas (encore) XIANOSYS, v’la le topo : groupe mixant un métal pêchu entre heavy et power, agrémenté d’orchestrations poignantes inspirés des blockbusters du cinéma.
Aujourd’hui le très sympathique Phil vous fait découvrir plus en détail l’univers particulier de ce (très) bon groupe français !
SBM : Bonsoir Phil comment vas-tu ?
Phil : Bonsoir Nico ! Ben écoute ça va plutôt bien !
Super ! Donc on est là pour parler un peu de XIANOSYS et de votre album « Chronicles ». Pourrais-tu nous en dire un peu plus sur la formation du groupe et sur ce nom XIANOSYS qui fait suite à de nombreux autres noms que vous avez adoptés ?
Ben alors déjà le groupe a été formé en 2004, c’était les bribes, on est passé par plusieurs noms, puis on s’est dit qu’on trouverait bien un nom qui nous soit propre. Donc on aurait bien voulu un truc qui finisse en « SIS » et on a pensé à « Genesis » mais c’était déjà pris, et « Nemesis » aussi. Donc on a gardé la terminaison « SYS » puis on a prit « XIAN » qui est une ville chinoise connue pour son armée en terre cuite. Et pour lier le « XIAN » et le « SYS » ben on a mis une voyelle, le « O », donc XIANOSYS. Voilà comment est né le nom du groupe, on s’est un peu creusé la cervelle et voilà… XIANOSYS est né comme ça.
Effectivement c’est complexe… (Rires). Et comment s’est formé le groupe à la base ?
En fait c’est l’association de plusieurs courants musicaux dans le métal… Au départ il y avait le batteur et un des guitaristes, qui est son frère et puis l’autre guitariste et moi-même qui écoutons plus du hardcore et du métal traditionnel, le power métal en ce qui me concerne… J’ai été longtemps chanteur d’un groupe qui s’appelle Iceland, dans les années 90, et avec lequel j’ai sorti un album. Et après cette expérience là on s’est dit « Tient on va reformer quelque chose » mais avec plusieurs courants musicaux, et c’est un petit peu la diversité du groupe à l’heure d’aujourd’hui.
OK, et il s’est passé deux ans environ entre la sortie de la démo et « Chronicles ». Comment se déroule l’écriture et l’enregistrement dans le groupe ?
Et bien depuis 2007 on a fait beaucoup de concerts, on a monté un répertoire et on s’est dit à un moment que ça serait sympa de coucher ça sur une galette. Donc on a monté une équipe un petit peu de toute pièce, on a trouvé un label par des amis qui s’appellent « Jaff », et notre côté on a travaillé les compos pour que ça soit bien adapté à l’album. C’était beaucoup de répétitions, beaucoup de travail personnel, beaucoup de travail avec le clavier Nico qui lui fait beaucoup de choses sur tous les arrangements orchestraux. Ensuite on enregistre à la maison, on a un home studio, on enregistre comme ça : on a les idées et on les met en place. On revient plusieurs fois sur le même morceau, on change des choses, on les transforme jusqu’à ce qu’on ai vraiment une bonne satisfaction.
C’est vrai qu’au niveau de l’album on a un gros axe sur les orchestrations. Et le principe de votre album est que chaque chanson parle d’un film différent, alors comment est né ce concept ?
En fait c’est arrivé un peu en se disant que ce qui est vachement bien sur les musiques de film c’est qu’on peut faire le test d’écouter la musique en regardant le film mais sans les paroles et voir que cette musique génère beaucoup d’images. Et même des images mentales hein… Quand on écoute une musique de film de compositeurs style Hans Zimmer ou ce genre de choses, on a une musique à images fortes qui génère chez l’auditeur une sorte de vagabondage au niveau des images qu’on peut avoir mentalement.
Et ça nous intéressait d’essayer de retranscrire ça, que ça soit par des instruments traditionnels, donc guitare, basse, batterie, chant bien sûr, et une partie orchestration qui elle se rapproche un peu des musiques de film. On est donc parti et on a travaillé sur ces deux axes, pour marier ces deux choses là sans trop savoir ce que ça allait donner, et donc on est arrivé au résultat que tu connais, et on est assez satisfait du rendu et de ce genre de choses.
Pour parler un peu des influences, donc on va faire le côté métal conventionnel et le côté orchestrations. Au niveau musique de film, symphonie tu as justement cité Hans Zimmer, mais avez-vous d’autres influences dans le cinéma ou tout simplement la musique symphonique ?
Disons que nous sommes partis sur les grands compositeurs de musiques de film type James Horner ou les gars qui ont fait la musique des Star Wars, et puis Hans Zimmer surtout car il a réussi à lier des choses un peu ethniques, notamment sur le film « Gladiateur » avec la chanteuse de Dead Can Dance, alors on a trouvé ça super intéressant, donc voilà, on est parti de ce point là.
Et au niveau de la musique métal, tu as dit que vous aviez plusieurs influences, et quelles sont les tiennes au niveau power métal ?
Dans le power métal je suis assez fan de Machine Head et ce genre de musique, j’aime beaucoup DreamTheater par contre, je suis un fan vraiment ultime. Mais bon, sachant que déjà respectueusement on n’a pas le niveau de ces gens là…
Donc c’est l’association de quelque chose d’assez énergique, comme le power métal, avec des groupes comme Solution 45 ou encore, comme je te disais, Machine Head… Metallica pour les groupes plus anciens. Et des choses comme Nightwish par exemple, des choses comme Kamelot aussi parce que je trouve que le chanteur est très très bon. Voilà donc c’est toutes ces influences là, venant de chaque musicien qui ont fait le son de XIANOSYS.
Oui donc dans les influences on note tout de même des groupes qui utilisent des orchestrations donc Kamelot, Nightwish et aussi Dimmu Borgir ? Pour ne citer que quelques grands ?
Oui bien sûr oui… Même si je suis pas fan de black métal, je trouve que les orchestrations sont très bien faites.
Pareil !! Et au niveau chant, vu que tu es le chanteur, quelle est ton inspiration de ce côté-là ?
Ah ben écoute, moi je suis très fan de James Hetfield, qui m’a donné envie de me mettre au chant… Après oui le chanteur de Kamelot même si c’est pas tout à fait le même registre que moi. J’aime aussi beaucoup le chanteur de Machine Head, donc des gens avec des voix puissantes mais toujours mélodiques, qui restent chantées. C’est pour ça que j’accroche pas trop aux voix death métal ou des choses type Dimmu Borgir.
Par contre y’a quelque chose que j’aime beaucoup et que j’ai évoqué tout à l’heure c’est Solution 45, qui est un groupe scandinave, et qui allie une voix death mais aussi un chant très mélodique, et je trouve que le mélange des deux est très bon.
Et avant tu étais guitariste, et maintenant chanteur. Malgré tout es tu plus guitariste ou chanteur dans le groupe ?
Définitivement plus chanteur… Par contre j’interviens sur des passages où je ne chante pas et où je vais appuyer les deux guitares principales…
Ok. Et j’avais une question sur les orchestrations, vous avez utilisé un logiciels ou vous avez fait des prises de son directe avec de vrais instruments ?
Ben on a travaillé en prises directes avec aussi des plugs et on a enregistré pas mal de son au niveau des guitares mais tout ce qui est parties orchestrales c’est travaillé avec du synthé, mais joué bien évidemment.
D’accord… Et comme votre concept est d’écrire sur des films à succès, au niveau des textes, vous écrivez juste une histoire sur le film ou faites vous passer un message propre au travers des idées véhiculées par le film ?
Disons qu’il y a plusieurs axes sur cet album… le premier est bien évidemment le cinéma, plutôt les blockbusters, les trucs à gros budgets assez fantastique science fiction. On est parti aussi sur quelques morceaux avec des parties plus personnelles, comme « Dead Plains » par exemple, et sur des jeux vidéos ou ce genre de choses. Donc on est vraiment parti sur trois axes : le cinéma, les choses personnelles et les jeux vidéo.
Justement, comme je pensais que c’était tiré du cinéma, j’ai pas réussi à trouver tous les films, donc est ce que tu pourrais nous les dire, au titre par titre ?
Ouais bien sûr ! Par contre, ce sont des choses qui évoquent, on n’est pas forcément sur des paroles liées au film. On a parfois trouvé que l’orchestration nous faisait penser à un film… Donc vas-y je t’écoute.
Ben écoute on va les faire dans l’ordre… Alors, « The Seventh Gate » vous vous êtes inspirés de quoi ?
Alors sur « The Seventh Gate » on est un peu sur un concept à la Stargate, vu qu’on est sur une histoire où une équipe franchie une porte, comme dans Stargate SG1, mais derrière il y a aussi un petit côté écolo. On était parti du concept où la terre était saccagée et détruite par l’être humain et où une équipe passe une porte pour aller chercher son salut mais ramène aussi quelque chose de négatif, de mal, de très noir. Voilà donc ce morceau tourne un peu sur ce thème.
D’accord... Alors maintenant « Divisions of Hatred » ?
Alors « Divisions of Hatred » c’est la « Guerre des mondes ». Là les paroles collent un peu plus avec le film, donc c’est vraiment la race extraterrestre qui nous observe depuis pas mal de temps, depuis des millénaires et qui décide à un moment donné de donner le top pour envahir la Terre et détruire la race humaine.
Ok donc vraiment collé sur le film…
Tout à fait.
« The Nine Lives » ? Un rapport avec les chats ? (Rires)
Alors « The Nine Lives » on est parti effectivement du concept des neuf vies du chat. On s’est dit qu’il y avait peut-être autre chose après une vie. Donc on n’est plus trop sur un film mais plutôt sur un conflit légendaire sur les neuf vies du chat.
D’accord… Alors « Dead Plains » ?
« Dead Plains » c’est sur quelque chose de plus personnel, c’est sur la mort d’un proche… C’est un petit peu une guerre napoléonienne où l’âme de quelqu’un qui est mort sur le chant de bataille va sortir de son corps et survoler donc ce champ de bataille, avec cette ambiance assez noire, assez rouge, comme ce qu’on pourrait voir dans un film… Donc c’est sur la mort d’un proche mais en général je fais toujours des textes à double sens…
Donc c’est toi qui te charge des textes dans le groupe ?
Euh… oui… disons les trois quarts des textes oui…
OK… Maintenant « Behind the Mirror » ?
Alors cette chanson c’est un concept un peu type “La Momie”, donc les films Momie 1, Momie 2, et où au niveau de l’orchestration on a un côté un peu égyptien, et dans les paroles c’est un peu différent, c’est ce qui peut se passer derrière un miroir. C'est-à-dire que ce que voient les gens ne reflète pas vraiment la vérité, c'est-à-dire que quelqu’un peut dégager quelque chose alors que derrière ce miroir il y a quelque chose d’autre et quelqu’un d’autre. Ça tourne donc un peu sur ce concept.
Alors « For These Words » ?
Alors « For These Words » c’est drôle parce que c’est un peu une commande d’une association proche de nous et qui a fait une compil et qui nous a dit qu’elle voulait quelque chose sur la liberté de penser, la liberté d’expression…
Donc on est parti sur un homme, un écrivain au XVIIIème siècle dans une prison, assez glauque, comme on peut en voir à cette époque là. Et donc c’est cette souffrance de ne plus pouvoir écrire et d’être enfermé à cause de ce qu’il avait écrit.
Et d’ailleurs sur cette chanson on a un duo avec Sarah Layssac. Comment vous en êtes venu à travailler avec elle ? Vous la connaissiez ?
Ben Sarah c’est une amie de longue date, on a partagé quelques concerts avec elle, on accroche mutuellement à nos musiques. Moi je lui ai proposé de venir chanter sur « For These Words » avec nous, et elle a accepté tout de suite et on a vraiment passé un très bon moment, c’est une artiste qui a beaucoup de talent et qui sera connue, soit comme chanteuse, soit comme actrice car elle a plusieurs cordes à son arc. Donc voilà c’est une très belle personne que j’apprécie autant humainement qu’artistiquement.
Ok !! Alors « Schizophrenia » ?
« Schizophrenia » c’est simplement un fait divers qui a eu il y a quelques années, un schizophrène profond s’est évadé de son hôpital psychiatrique, est rentré chez lui et a tout simplement assassiné sa mère…
Je me suis positionné comme ce schizophrène et ai expliqué la souffrance de ce gars là qui l’a poussé, avec sa double personnalité à assassiner la personne qu’il aimait le plus au monde…
Ok donc morceau un peu plus sombre…
Oui c’est assez sombre en général… (Rires)
(Rires) Ouais… Et « New Order » ? Ça a quelque chose à voir avec le nouvel ordre mondial ? Les Illuminatis ?
Non… Pas vraiment, on est parti d’un ancien concept qu’on a commencé à travailler et on s’en est écarté pour faire quelque chose de plus varié… On était parti du concept que la Terre avait encore une fois été détruite par l’être humain, à cause de la pollution et tout ça, et qu’on équipe est formée pour combattre et rétablir le nouvel ordre, et c’est pour ça qu’on a nommé cette chanson « New Order ».
Et je dirais que la suite serait « Seventh Gate » par exemple…
Effectivement il y a une thématique commune…
Tout à fait et c’est toujours un petit peu écolo quelque part puisqu’on a aussi une sensibilité environnementale et qu’on est assez sensible sur ce qui peut se passer sur notre bonne vieille planète. Et il y’a quelques années de ça on était pas mal à des concerts justement à thématique écologique.
D’ac !
« Heart of Persia » je suppose que c’est « Prince of Persia »?
Oui voila c’est un peu le jeu de mot, même si on n’est pas vraiment sur le thème vraiment de « Prince of Persia : Les Sables du temps », mais j’avais trouvé intéressant le début avec le bateau qui craque, donc j’ai imaginé un bateau Perse sur la mer rouge, une mer assez calme avec un clair de lune, qui avance vers le rivage où y’a un temple antique, où il y aurait un coffre qui renfermerait l’objet de tous les pouvoirs. Donc voilà j’ai tourné un peu autour de cette thématique là.
Tu sembles avoir une imagination débordante, alors est ce que tu t’inspires de la littérature ou de trucs comme ça ?
Alors je suis pas un gros lecteur… Je suis plutôt amateur de cinéma, mais aussi de jeux vidéo mais oui il y a un peu de littérature fantastique. Mais je suis vraiment très amateur de films fantastiques et de films de science fiction…
Au moins c’est bien on se comprend, je suis exactement pareil ! (Rires)
(Rires de Phil)
On termine avec la dernière « Strength and Honor », qui elle est tirée de « Gladiator »…
Oui donc là c’est très marqué, on voulait rendre hommage à ce compositeur qui est Hans Zimmer, qui a fait quelque chose avec Lisa Gerrard, la chanteuse de Dead Can Dance. On a voulu reprendre l’ambiance de cette musique, reprendre quelques instruments qui ont été utilisés, des instruments ethniques. Bon on n’a pas repris le chant de Lisa Gerrard parce que c’est impossible, et on a vraiment collé au film et on a voulu l’ambiance du morceau très ethnique, à la façon de Dead Can Dance et Hans Zimmer.
Et c’est vrai que c’est vraiment ma chanson préférée, on a des passages acoustiques, des gros passages symphoniques, c’est un long morceau épique…
C’est une bonus track parce que justement ça change un peu du reste de l’album, on a composé un peu différemment. On s’est mis avec mon camarade Nicolas qui fait les synthés, on s’est mis au boulot, on a essayé de trouver des sons et les autres sont venus se raccrocher en disant « Tiens je vais mettre une guitare là», puis moi « Tiens je vais mettre un peu de chant là »… Donc ça a tourné un peu comme ça, et ça a été le morceau où tout le monde s’est amusé, et on n’a pas réfléchit en voulant se caler sur ce qu’on faisait sur l‘album, donc on s’est fait plaisir sur le thème de « Gladiator »…
Alors c’est vrai que beaucoup de gens l’aiment, notamment Sarah qui adore ce morceau là, et on a aussi la chance, pour info, d’avoir une très bonne chronique dans « Metal Shock » qui est un webzine finlandais où le chroniqueur est fan de ce morceau là. Donc on l’attendait pas là mais y’a plein de gens qui aiment ça donc on est ravis.
Et pour rester un peu dans le thème du visuel, on a une belle pochette avec un clip très bien travaillé… Dis-moi quel est cette espèce de diable que l’on voit sur la pochette et qui apparait dans le clip de « Seventh Gate »?
En fait cette espèce de fil rouge, de fil conducteur c’est ce personnage, cet entité maléfique, qui en fait peut représenter la folie de l’Homme qui détruit sa planète et qui sur « Seventh Gate » est le monstre, le mal, ramené par cette équipe quand elle passe cette porte à un moment et qui est tombé dans quelque chose de très négatif, de très noir. Et en revenant sur Terre, ils ont ramené ce personnage qui représente le fil conducteur de l’album : quelque chose de négatif et noir mais qui serait, sur une seconde réflexion, plus représentatif de la folie de l’Homme sur notre planète, donc la pollution, l’industrialisation, ça peut être ce qu’on veut.
A moins que je ne me trompe, le clip a été réalisé par Laurent Delhourme ?
Oui tout à fait
Comment vous en êtes venus à travailler avec lui ?
Ah ben c’est un ami de longue date… Je suis moniteur de plongée et Laurent fait beaucoup de plongée et je l’ai formé à divers niveau puis on a sympathisé.
Laurent est plus connu dans le milieu de la pub, donc il était tout naturel que je lui demande de venir tenir la caméra, et toujours parce que voilà : on travaille avec les amis, on n’est pas un groupe « professionnel » comme on peut l’entendre, c’est pas notre métier mais on est tous passionné par tout ce qui est musique, image. Donc on a posé la question à Laurent qui ne vient absolument pas du milieu métal, qui est venu faire le tournage du clip et j’espère qu’il fera le prochain.
Ah ben affaire à suivre alors !
Tu me parlais du chroniqueur finlandais. Maintenant que l’album est sortie, et avec le recul, quelles sont les réactions de la presse et des fans ?
Ben pour le public on le sait déjà vu qu’on a pas mal tourné ces dernières années, jusqu’en 2007-2008 on a fait pas mal de dates, notamment Raismesfest, Valentienne où on a pu se rendre compte que le public accrochait bien à notre musique, ce qui nous a donné bien sûr envie de faire l’album, et en ce qui concerne la presse on était vraiment en attente de ce qui se passait, parce que quand on fait un album, on est des besogneux et on a le nez dans une composition et on sait pas si ça va plaire, comment ça va être reçu, donc c’était vraiment le grand point d’interrogation et aujourd’hui maintenant avec pas mal de chroniques on peut quand même en sortir un côté positif, même si il y a des critiques…Que ça soit sur le son, sur le chant, sur les compos, pas assez de guitares, trop de guitares… Bon après c’est très partagé mais je dirais que dans les grandes lignes on a de très très bonnes critiques, donc on est ravis et le challenge est réussi.
Ben écoute je vous ai mis aussi une bonne note, je sais pas si tu as eu la chronique ?
Ben non pas encore mais écoute, merci beaucoup !
Ben de rien, c’est vrai que j’ai d’abord beaucoup aimé le concept et il est très bien mené, avec des bonnes orchestrations qui n’ont rien à envier à certains grands groupes ! Et puis groupe français surtout donc faut se soutenir !
Tout à fait ! C’est vraiment très important d’avoir derrière nous la presse, les musiciens, les organisateurs de concerts, les gens qui font de la promo, les maisons de disque, et je suis ravi de savoir qu’il y a des gens comme toi, comme Roger et plein d’autres gens qui se donnent pour le métal et ça fera surement avancer les choses pour que cette musique perdure encore et qu’on puisse voir des concerts. Pas forcément des très gros concerts, parce qu’il y a des très bons groupes français qui sont pas suffisamment connus et qui n’ont pas la chance de s’exprimer… On adorerait jouer à Arles, à Marseille, à Lille, partout !
C’est vraiment grâce à vous, quelque part, que nous aussi on peut vivre.
Et en parlant de ça, est-ce que vous avez des concerts prévus dans les temps à venir ?
Alors on va avoir quelques dates en région parisienne à la rentrée, on fait une grosse date au « Divan du monde » au mois de décembre… On a loupé un peu la saison des festivals pour plusieurs raisons… Déjà parce qu’on n’est pas assez connus, et les organisateurs des gros festivals sont plutôt intéressés par les gens qui vont ramener beaucoup de monde, mais je pense que j’ai pour l’année prochaines quelques touches pour des bons trucs, et j’espère qu’on pourra jouer dans des petites salles ou des salles de moyenne importance, mais au jour d’aujourd’hui c’est tout ce qu’on a au niveau concert.
Ce qui nous manque je pense c’est un tourneur, parce que bon on peut pas tout faire : composer, jouer la musique, chercher les concerts, tout ça est très compliqué encore.
C’est vrai que ça devient dur…
Et dis moi, avant XIANOSYS, tu as officié au sein d’Iceland. Alors as-tu d’autres projets en tête ? Pour maintenant ou plus tard ?
Ben écoute pour l’instant non… On pense peut être remonter Iceland pour faire quelques dates… On se tâte, on en discute mais c’est un projet qui prend du temps, alors c’est pas trop à l’ordre du jour mais écoute, c’est dans les cartons donc… On se tâte !
Et pour XIANOSYS, est-ce que vous avez un projet d’album, bon pas tout de suite, mais avez-vous le projet d’en faire un second ?
Ben écoute, le deuxième album est en cours d’enregistrement…
Ah ! Bien ça !
Ah ben oui ! Grâce au label Jaff qui nous donne cette opportunité on a à peu près la moitié d’écrit déjà, on est sur les pré prod, bon on travaille pas très vite mais bon on espère sortir l’album d’ici la fin 2013… Mais on est au boulot !
Et toujours dans le même style alors ?
Ouais, on va peut-être pousser un peu l’histoire, on va avoir un morceau concept, qui va faire aussi référence à un film très connu, toujours dans la musique de Hans Zimmer, puis essayer d’autres choses, un peu différentes, des morceaux un peu plus indus, donc voilà on s’est amusé à faire ça, tout en gardant des orchestrations. Je pense que le mélange peut être intéressant en gardant énormément de pêche… Puis des morceaux plus métal, d’autres plus doux, voilà on va là où le vent nous porte…
J’espère juste que dans l’inspiration cinéma il y aura « Pirates des Caraïbes », mais ne me dis rien je préfère garder la surprise… (Rires)
Voilà tu verras !! (Rires)
Et j’espère qu’on se recontactera à ce moment là !
Ben avec plaisir écoute !
Je crois qu’on arrive à la fin de cette interview, alors merci pour ton temps !
Je te laisse les derniers mots si tu souhaite dire quelques choses aux fans ou autre ?
Ben merci à toi… Je voudrais dire qu’on se fera un plaisir de venir vous voir dans votre belle ville d’Arles… Puis si des organisateurs de concerts, ou des associations nous écoutent, on est vraiment ouverts à ça et que tout le monde se serre les coudes, c’est important qui le public, sans qui on est rien, nous soutienne, que ça soit XIANOSYS ou les autres bien évidemment…
Ben écoute je ferai passer le message… Merci pour tout Phil, je te souhaite une bonne soirée !
Avec plaisir !
Et à très bientôt sur scène j’espère !
J’espère aussi !
Bonne soirée !
Bonne soirée ! Tchao !
Aujourd’hui le très sympathique Phil vous fait découvrir plus en détail l’univers particulier de ce (très) bon groupe français !
SBM : Bonsoir Phil comment vas-tu ?
Phil : Bonsoir Nico ! Ben écoute ça va plutôt bien !
Super ! Donc on est là pour parler un peu de XIANOSYS et de votre album « Chronicles ». Pourrais-tu nous en dire un peu plus sur la formation du groupe et sur ce nom XIANOSYS qui fait suite à de nombreux autres noms que vous avez adoptés ?
Ben alors déjà le groupe a été formé en 2004, c’était les bribes, on est passé par plusieurs noms, puis on s’est dit qu’on trouverait bien un nom qui nous soit propre. Donc on aurait bien voulu un truc qui finisse en « SIS » et on a pensé à « Genesis » mais c’était déjà pris, et « Nemesis » aussi. Donc on a gardé la terminaison « SYS » puis on a prit « XIAN » qui est une ville chinoise connue pour son armée en terre cuite. Et pour lier le « XIAN » et le « SYS » ben on a mis une voyelle, le « O », donc XIANOSYS. Voilà comment est né le nom du groupe, on s’est un peu creusé la cervelle et voilà… XIANOSYS est né comme ça.
Effectivement c’est complexe… (Rires). Et comment s’est formé le groupe à la base ?
En fait c’est l’association de plusieurs courants musicaux dans le métal… Au départ il y avait le batteur et un des guitaristes, qui est son frère et puis l’autre guitariste et moi-même qui écoutons plus du hardcore et du métal traditionnel, le power métal en ce qui me concerne… J’ai été longtemps chanteur d’un groupe qui s’appelle Iceland, dans les années 90, et avec lequel j’ai sorti un album. Et après cette expérience là on s’est dit « Tient on va reformer quelque chose » mais avec plusieurs courants musicaux, et c’est un petit peu la diversité du groupe à l’heure d’aujourd’hui.
OK, et il s’est passé deux ans environ entre la sortie de la démo et « Chronicles ». Comment se déroule l’écriture et l’enregistrement dans le groupe ?
Et bien depuis 2007 on a fait beaucoup de concerts, on a monté un répertoire et on s’est dit à un moment que ça serait sympa de coucher ça sur une galette. Donc on a monté une équipe un petit peu de toute pièce, on a trouvé un label par des amis qui s’appellent « Jaff », et notre côté on a travaillé les compos pour que ça soit bien adapté à l’album. C’était beaucoup de répétitions, beaucoup de travail personnel, beaucoup de travail avec le clavier Nico qui lui fait beaucoup de choses sur tous les arrangements orchestraux. Ensuite on enregistre à la maison, on a un home studio, on enregistre comme ça : on a les idées et on les met en place. On revient plusieurs fois sur le même morceau, on change des choses, on les transforme jusqu’à ce qu’on ai vraiment une bonne satisfaction.
C’est vrai qu’au niveau de l’album on a un gros axe sur les orchestrations. Et le principe de votre album est que chaque chanson parle d’un film différent, alors comment est né ce concept ?
En fait c’est arrivé un peu en se disant que ce qui est vachement bien sur les musiques de film c’est qu’on peut faire le test d’écouter la musique en regardant le film mais sans les paroles et voir que cette musique génère beaucoup d’images. Et même des images mentales hein… Quand on écoute une musique de film de compositeurs style Hans Zimmer ou ce genre de choses, on a une musique à images fortes qui génère chez l’auditeur une sorte de vagabondage au niveau des images qu’on peut avoir mentalement.
Et ça nous intéressait d’essayer de retranscrire ça, que ça soit par des instruments traditionnels, donc guitare, basse, batterie, chant bien sûr, et une partie orchestration qui elle se rapproche un peu des musiques de film. On est donc parti et on a travaillé sur ces deux axes, pour marier ces deux choses là sans trop savoir ce que ça allait donner, et donc on est arrivé au résultat que tu connais, et on est assez satisfait du rendu et de ce genre de choses.
Pour parler un peu des influences, donc on va faire le côté métal conventionnel et le côté orchestrations. Au niveau musique de film, symphonie tu as justement cité Hans Zimmer, mais avez-vous d’autres influences dans le cinéma ou tout simplement la musique symphonique ?
Disons que nous sommes partis sur les grands compositeurs de musiques de film type James Horner ou les gars qui ont fait la musique des Star Wars, et puis Hans Zimmer surtout car il a réussi à lier des choses un peu ethniques, notamment sur le film « Gladiateur » avec la chanteuse de Dead Can Dance, alors on a trouvé ça super intéressant, donc voilà, on est parti de ce point là.
Et au niveau de la musique métal, tu as dit que vous aviez plusieurs influences, et quelles sont les tiennes au niveau power métal ?
Dans le power métal je suis assez fan de Machine Head et ce genre de musique, j’aime beaucoup DreamTheater par contre, je suis un fan vraiment ultime. Mais bon, sachant que déjà respectueusement on n’a pas le niveau de ces gens là…
Donc c’est l’association de quelque chose d’assez énergique, comme le power métal, avec des groupes comme Solution 45 ou encore, comme je te disais, Machine Head… Metallica pour les groupes plus anciens. Et des choses comme Nightwish par exemple, des choses comme Kamelot aussi parce que je trouve que le chanteur est très très bon. Voilà donc c’est toutes ces influences là, venant de chaque musicien qui ont fait le son de XIANOSYS.
Oui donc dans les influences on note tout de même des groupes qui utilisent des orchestrations donc Kamelot, Nightwish et aussi Dimmu Borgir ? Pour ne citer que quelques grands ?
Oui bien sûr oui… Même si je suis pas fan de black métal, je trouve que les orchestrations sont très bien faites.
Pareil !! Et au niveau chant, vu que tu es le chanteur, quelle est ton inspiration de ce côté-là ?
Ah ben écoute, moi je suis très fan de James Hetfield, qui m’a donné envie de me mettre au chant… Après oui le chanteur de Kamelot même si c’est pas tout à fait le même registre que moi. J’aime aussi beaucoup le chanteur de Machine Head, donc des gens avec des voix puissantes mais toujours mélodiques, qui restent chantées. C’est pour ça que j’accroche pas trop aux voix death métal ou des choses type Dimmu Borgir.
Par contre y’a quelque chose que j’aime beaucoup et que j’ai évoqué tout à l’heure c’est Solution 45, qui est un groupe scandinave, et qui allie une voix death mais aussi un chant très mélodique, et je trouve que le mélange des deux est très bon.
Et avant tu étais guitariste, et maintenant chanteur. Malgré tout es tu plus guitariste ou chanteur dans le groupe ?
Définitivement plus chanteur… Par contre j’interviens sur des passages où je ne chante pas et où je vais appuyer les deux guitares principales…
Ok. Et j’avais une question sur les orchestrations, vous avez utilisé un logiciels ou vous avez fait des prises de son directe avec de vrais instruments ?
Ben on a travaillé en prises directes avec aussi des plugs et on a enregistré pas mal de son au niveau des guitares mais tout ce qui est parties orchestrales c’est travaillé avec du synthé, mais joué bien évidemment.
D’accord… Et comme votre concept est d’écrire sur des films à succès, au niveau des textes, vous écrivez juste une histoire sur le film ou faites vous passer un message propre au travers des idées véhiculées par le film ?
Disons qu’il y a plusieurs axes sur cet album… le premier est bien évidemment le cinéma, plutôt les blockbusters, les trucs à gros budgets assez fantastique science fiction. On est parti aussi sur quelques morceaux avec des parties plus personnelles, comme « Dead Plains » par exemple, et sur des jeux vidéos ou ce genre de choses. Donc on est vraiment parti sur trois axes : le cinéma, les choses personnelles et les jeux vidéo.
Justement, comme je pensais que c’était tiré du cinéma, j’ai pas réussi à trouver tous les films, donc est ce que tu pourrais nous les dire, au titre par titre ?
Ouais bien sûr ! Par contre, ce sont des choses qui évoquent, on n’est pas forcément sur des paroles liées au film. On a parfois trouvé que l’orchestration nous faisait penser à un film… Donc vas-y je t’écoute.
Ben écoute on va les faire dans l’ordre… Alors, « The Seventh Gate » vous vous êtes inspirés de quoi ?
Alors sur « The Seventh Gate » on est un peu sur un concept à la Stargate, vu qu’on est sur une histoire où une équipe franchie une porte, comme dans Stargate SG1, mais derrière il y a aussi un petit côté écolo. On était parti du concept où la terre était saccagée et détruite par l’être humain et où une équipe passe une porte pour aller chercher son salut mais ramène aussi quelque chose de négatif, de mal, de très noir. Voilà donc ce morceau tourne un peu sur ce thème.
D’accord... Alors maintenant « Divisions of Hatred » ?
Alors « Divisions of Hatred » c’est la « Guerre des mondes ». Là les paroles collent un peu plus avec le film, donc c’est vraiment la race extraterrestre qui nous observe depuis pas mal de temps, depuis des millénaires et qui décide à un moment donné de donner le top pour envahir la Terre et détruire la race humaine.
Ok donc vraiment collé sur le film…
Tout à fait.
« The Nine Lives » ? Un rapport avec les chats ? (Rires)
Alors « The Nine Lives » on est parti effectivement du concept des neuf vies du chat. On s’est dit qu’il y avait peut-être autre chose après une vie. Donc on n’est plus trop sur un film mais plutôt sur un conflit légendaire sur les neuf vies du chat.
D’accord… Alors « Dead Plains » ?
« Dead Plains » c’est sur quelque chose de plus personnel, c’est sur la mort d’un proche… C’est un petit peu une guerre napoléonienne où l’âme de quelqu’un qui est mort sur le chant de bataille va sortir de son corps et survoler donc ce champ de bataille, avec cette ambiance assez noire, assez rouge, comme ce qu’on pourrait voir dans un film… Donc c’est sur la mort d’un proche mais en général je fais toujours des textes à double sens…
Donc c’est toi qui te charge des textes dans le groupe ?
Euh… oui… disons les trois quarts des textes oui…
OK… Maintenant « Behind the Mirror » ?
Alors cette chanson c’est un concept un peu type “La Momie”, donc les films Momie 1, Momie 2, et où au niveau de l’orchestration on a un côté un peu égyptien, et dans les paroles c’est un peu différent, c’est ce qui peut se passer derrière un miroir. C'est-à-dire que ce que voient les gens ne reflète pas vraiment la vérité, c'est-à-dire que quelqu’un peut dégager quelque chose alors que derrière ce miroir il y a quelque chose d’autre et quelqu’un d’autre. Ça tourne donc un peu sur ce concept.
Alors « For These Words » ?
Alors « For These Words » c’est drôle parce que c’est un peu une commande d’une association proche de nous et qui a fait une compil et qui nous a dit qu’elle voulait quelque chose sur la liberté de penser, la liberté d’expression…
Donc on est parti sur un homme, un écrivain au XVIIIème siècle dans une prison, assez glauque, comme on peut en voir à cette époque là. Et donc c’est cette souffrance de ne plus pouvoir écrire et d’être enfermé à cause de ce qu’il avait écrit.
Et d’ailleurs sur cette chanson on a un duo avec Sarah Layssac. Comment vous en êtes venu à travailler avec elle ? Vous la connaissiez ?
Ben Sarah c’est une amie de longue date, on a partagé quelques concerts avec elle, on accroche mutuellement à nos musiques. Moi je lui ai proposé de venir chanter sur « For These Words » avec nous, et elle a accepté tout de suite et on a vraiment passé un très bon moment, c’est une artiste qui a beaucoup de talent et qui sera connue, soit comme chanteuse, soit comme actrice car elle a plusieurs cordes à son arc. Donc voilà c’est une très belle personne que j’apprécie autant humainement qu’artistiquement.
Ok !! Alors « Schizophrenia » ?
« Schizophrenia » c’est simplement un fait divers qui a eu il y a quelques années, un schizophrène profond s’est évadé de son hôpital psychiatrique, est rentré chez lui et a tout simplement assassiné sa mère…
Je me suis positionné comme ce schizophrène et ai expliqué la souffrance de ce gars là qui l’a poussé, avec sa double personnalité à assassiner la personne qu’il aimait le plus au monde…
Ok donc morceau un peu plus sombre…
Oui c’est assez sombre en général… (Rires)
(Rires) Ouais… Et « New Order » ? Ça a quelque chose à voir avec le nouvel ordre mondial ? Les Illuminatis ?
Non… Pas vraiment, on est parti d’un ancien concept qu’on a commencé à travailler et on s’en est écarté pour faire quelque chose de plus varié… On était parti du concept que la Terre avait encore une fois été détruite par l’être humain, à cause de la pollution et tout ça, et qu’on équipe est formée pour combattre et rétablir le nouvel ordre, et c’est pour ça qu’on a nommé cette chanson « New Order ».
Et je dirais que la suite serait « Seventh Gate » par exemple…
Effectivement il y a une thématique commune…
Tout à fait et c’est toujours un petit peu écolo quelque part puisqu’on a aussi une sensibilité environnementale et qu’on est assez sensible sur ce qui peut se passer sur notre bonne vieille planète. Et il y’a quelques années de ça on était pas mal à des concerts justement à thématique écologique.
D’ac !
« Heart of Persia » je suppose que c’est « Prince of Persia »?
Oui voila c’est un peu le jeu de mot, même si on n’est pas vraiment sur le thème vraiment de « Prince of Persia : Les Sables du temps », mais j’avais trouvé intéressant le début avec le bateau qui craque, donc j’ai imaginé un bateau Perse sur la mer rouge, une mer assez calme avec un clair de lune, qui avance vers le rivage où y’a un temple antique, où il y aurait un coffre qui renfermerait l’objet de tous les pouvoirs. Donc voilà j’ai tourné un peu autour de cette thématique là.
Tu sembles avoir une imagination débordante, alors est ce que tu t’inspires de la littérature ou de trucs comme ça ?
Alors je suis pas un gros lecteur… Je suis plutôt amateur de cinéma, mais aussi de jeux vidéo mais oui il y a un peu de littérature fantastique. Mais je suis vraiment très amateur de films fantastiques et de films de science fiction…
Au moins c’est bien on se comprend, je suis exactement pareil ! (Rires)
(Rires de Phil)
On termine avec la dernière « Strength and Honor », qui elle est tirée de « Gladiator »…
Oui donc là c’est très marqué, on voulait rendre hommage à ce compositeur qui est Hans Zimmer, qui a fait quelque chose avec Lisa Gerrard, la chanteuse de Dead Can Dance. On a voulu reprendre l’ambiance de cette musique, reprendre quelques instruments qui ont été utilisés, des instruments ethniques. Bon on n’a pas repris le chant de Lisa Gerrard parce que c’est impossible, et on a vraiment collé au film et on a voulu l’ambiance du morceau très ethnique, à la façon de Dead Can Dance et Hans Zimmer.
Et c’est vrai que c’est vraiment ma chanson préférée, on a des passages acoustiques, des gros passages symphoniques, c’est un long morceau épique…
C’est une bonus track parce que justement ça change un peu du reste de l’album, on a composé un peu différemment. On s’est mis avec mon camarade Nicolas qui fait les synthés, on s’est mis au boulot, on a essayé de trouver des sons et les autres sont venus se raccrocher en disant « Tiens je vais mettre une guitare là», puis moi « Tiens je vais mettre un peu de chant là »… Donc ça a tourné un peu comme ça, et ça a été le morceau où tout le monde s’est amusé, et on n’a pas réfléchit en voulant se caler sur ce qu’on faisait sur l‘album, donc on s’est fait plaisir sur le thème de « Gladiator »…
Alors c’est vrai que beaucoup de gens l’aiment, notamment Sarah qui adore ce morceau là, et on a aussi la chance, pour info, d’avoir une très bonne chronique dans « Metal Shock » qui est un webzine finlandais où le chroniqueur est fan de ce morceau là. Donc on l’attendait pas là mais y’a plein de gens qui aiment ça donc on est ravis.
Et pour rester un peu dans le thème du visuel, on a une belle pochette avec un clip très bien travaillé… Dis-moi quel est cette espèce de diable que l’on voit sur la pochette et qui apparait dans le clip de « Seventh Gate »?
En fait cette espèce de fil rouge, de fil conducteur c’est ce personnage, cet entité maléfique, qui en fait peut représenter la folie de l’Homme qui détruit sa planète et qui sur « Seventh Gate » est le monstre, le mal, ramené par cette équipe quand elle passe cette porte à un moment et qui est tombé dans quelque chose de très négatif, de très noir. Et en revenant sur Terre, ils ont ramené ce personnage qui représente le fil conducteur de l’album : quelque chose de négatif et noir mais qui serait, sur une seconde réflexion, plus représentatif de la folie de l’Homme sur notre planète, donc la pollution, l’industrialisation, ça peut être ce qu’on veut.
A moins que je ne me trompe, le clip a été réalisé par Laurent Delhourme ?
Oui tout à fait
Comment vous en êtes venus à travailler avec lui ?
Ah ben c’est un ami de longue date… Je suis moniteur de plongée et Laurent fait beaucoup de plongée et je l’ai formé à divers niveau puis on a sympathisé.
Laurent est plus connu dans le milieu de la pub, donc il était tout naturel que je lui demande de venir tenir la caméra, et toujours parce que voilà : on travaille avec les amis, on n’est pas un groupe « professionnel » comme on peut l’entendre, c’est pas notre métier mais on est tous passionné par tout ce qui est musique, image. Donc on a posé la question à Laurent qui ne vient absolument pas du milieu métal, qui est venu faire le tournage du clip et j’espère qu’il fera le prochain.
Ah ben affaire à suivre alors !
Tu me parlais du chroniqueur finlandais. Maintenant que l’album est sortie, et avec le recul, quelles sont les réactions de la presse et des fans ?
Ben pour le public on le sait déjà vu qu’on a pas mal tourné ces dernières années, jusqu’en 2007-2008 on a fait pas mal de dates, notamment Raismesfest, Valentienne où on a pu se rendre compte que le public accrochait bien à notre musique, ce qui nous a donné bien sûr envie de faire l’album, et en ce qui concerne la presse on était vraiment en attente de ce qui se passait, parce que quand on fait un album, on est des besogneux et on a le nez dans une composition et on sait pas si ça va plaire, comment ça va être reçu, donc c’était vraiment le grand point d’interrogation et aujourd’hui maintenant avec pas mal de chroniques on peut quand même en sortir un côté positif, même si il y a des critiques…Que ça soit sur le son, sur le chant, sur les compos, pas assez de guitares, trop de guitares… Bon après c’est très partagé mais je dirais que dans les grandes lignes on a de très très bonnes critiques, donc on est ravis et le challenge est réussi.
Ben écoute je vous ai mis aussi une bonne note, je sais pas si tu as eu la chronique ?
Ben non pas encore mais écoute, merci beaucoup !
Ben de rien, c’est vrai que j’ai d’abord beaucoup aimé le concept et il est très bien mené, avec des bonnes orchestrations qui n’ont rien à envier à certains grands groupes ! Et puis groupe français surtout donc faut se soutenir !
Tout à fait ! C’est vraiment très important d’avoir derrière nous la presse, les musiciens, les organisateurs de concerts, les gens qui font de la promo, les maisons de disque, et je suis ravi de savoir qu’il y a des gens comme toi, comme Roger et plein d’autres gens qui se donnent pour le métal et ça fera surement avancer les choses pour que cette musique perdure encore et qu’on puisse voir des concerts. Pas forcément des très gros concerts, parce qu’il y a des très bons groupes français qui sont pas suffisamment connus et qui n’ont pas la chance de s’exprimer… On adorerait jouer à Arles, à Marseille, à Lille, partout !
C’est vraiment grâce à vous, quelque part, que nous aussi on peut vivre.
Et en parlant de ça, est-ce que vous avez des concerts prévus dans les temps à venir ?
Alors on va avoir quelques dates en région parisienne à la rentrée, on fait une grosse date au « Divan du monde » au mois de décembre… On a loupé un peu la saison des festivals pour plusieurs raisons… Déjà parce qu’on n’est pas assez connus, et les organisateurs des gros festivals sont plutôt intéressés par les gens qui vont ramener beaucoup de monde, mais je pense que j’ai pour l’année prochaines quelques touches pour des bons trucs, et j’espère qu’on pourra jouer dans des petites salles ou des salles de moyenne importance, mais au jour d’aujourd’hui c’est tout ce qu’on a au niveau concert.
Ce qui nous manque je pense c’est un tourneur, parce que bon on peut pas tout faire : composer, jouer la musique, chercher les concerts, tout ça est très compliqué encore.
C’est vrai que ça devient dur…
Et dis moi, avant XIANOSYS, tu as officié au sein d’Iceland. Alors as-tu d’autres projets en tête ? Pour maintenant ou plus tard ?
Ben écoute pour l’instant non… On pense peut être remonter Iceland pour faire quelques dates… On se tâte, on en discute mais c’est un projet qui prend du temps, alors c’est pas trop à l’ordre du jour mais écoute, c’est dans les cartons donc… On se tâte !
Et pour XIANOSYS, est-ce que vous avez un projet d’album, bon pas tout de suite, mais avez-vous le projet d’en faire un second ?
Ben écoute, le deuxième album est en cours d’enregistrement…
Ah ! Bien ça !
Ah ben oui ! Grâce au label Jaff qui nous donne cette opportunité on a à peu près la moitié d’écrit déjà, on est sur les pré prod, bon on travaille pas très vite mais bon on espère sortir l’album d’ici la fin 2013… Mais on est au boulot !
Et toujours dans le même style alors ?
Ouais, on va peut-être pousser un peu l’histoire, on va avoir un morceau concept, qui va faire aussi référence à un film très connu, toujours dans la musique de Hans Zimmer, puis essayer d’autres choses, un peu différentes, des morceaux un peu plus indus, donc voilà on s’est amusé à faire ça, tout en gardant des orchestrations. Je pense que le mélange peut être intéressant en gardant énormément de pêche… Puis des morceaux plus métal, d’autres plus doux, voilà on va là où le vent nous porte…
J’espère juste que dans l’inspiration cinéma il y aura « Pirates des Caraïbes », mais ne me dis rien je préfère garder la surprise… (Rires)
Voilà tu verras !! (Rires)
Et j’espère qu’on se recontactera à ce moment là !
Ben avec plaisir écoute !
Je crois qu’on arrive à la fin de cette interview, alors merci pour ton temps !
Je te laisse les derniers mots si tu souhaite dire quelques choses aux fans ou autre ?
Ben merci à toi… Je voudrais dire qu’on se fera un plaisir de venir vous voir dans votre belle ville d’Arles… Puis si des organisateurs de concerts, ou des associations nous écoutent, on est vraiment ouverts à ça et que tout le monde se serre les coudes, c’est important qui le public, sans qui on est rien, nous soutienne, que ça soit XIANOSYS ou les autres bien évidemment…
Ben écoute je ferai passer le message… Merci pour tout Phil, je te souhaite une bonne soirée !
Avec plaisir !
Et à très bientôt sur scène j’espère !
J’espère aussi !
Bonne soirée !
Bonne soirée ! Tchao !
Critique : SBM
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