Interview

THERION (2012 - Version française) - Christofer Johnsson (Guitare)

Quand vous lirez ces lignes, vous saurez que THERION ne fera plus d'album avant d'avoir achevé leur nouveau projet.
Et ça peut prendre du temps. Il est l'heure pour Christofer Johnsson de nous livrer les détails sur cet hallucinant prjet: "Les Fleurs du Mal"

SBM: Salut Chris comment tu vas?


Christofer: Oh super merci.

Bon on est ici pour parler de votre étonnant projet, “Les Fleurs du Mal”, alors peux-tu nous en dire un peu plus ? Pourquoi et quand est-ce né ?

Et bien on voulait faire un album de reprises depuis quelques années, mais pas un simple album de reprises. Je veux dire, qui a besoin d’une autre reprise de « Run to the Hills » ou « Number of the Beast » d’Iron Maiden. On pourrait finir quelques concerts en jouant quelques reprises de heavy pour le fun mais pas tout un album, tu dois faire plus que ça.
A la base je voulais faire un album de THERION mais les chansons doivent être écrites par tous les artistes et je voulais faire des chansons un peu plus rares, ce genre de truc. Et quand j’ai fait la liste j’ai réalisé que la plupart des chansons étaient des vieilles chansons françaises, j’ai eu plus d’idées sur comment mener un projet artistique, voilà comment c’est venu.
Et comme c’est aussi le 25ème anniversaire du groupe, on attendait de faire quelque chose de différent pour fêter ça. Je suppose que les groupes un best of chiant ou réenregistrent de vieux trucs, ou font un autre album live et je sais pas quoi. Durant les 25 années d’existence de THERION nous avons toujours été un groupe qui repoussait les limites, en introduisant de nouveau styles dans le métal et rendant les gens les gens, pas seulement ouvert à ces musiques, mais ouvert d’esprit. Et pour célébrer ça, ça serait une bonne idée de faire quelque chose comme reprendre des chansons pop de fille.
Un des buts de ce projet artistique est de montrer au gens que la musique n’est pas si différente de ce qu’ils pensent. Tu sais, beaucoup de ces chansons n’ont pas été réarrangé de façon très « heavy », certaines chansons consistent juste à brancher la guitare et les jouer. Et beaucoup de gens disent « Oh c’est beau », ouais mais ils n’auraient pas dit ça de l’original, donc c’est ce qui est intéressant : c’est la même chanson.
C’est comme si tu avais le même chocolat, mais un avec un très bel emballage séduisant et les gens disent « Oh un beau chocolat, c’est joli, l’autre a l’air bon marché comme ceux fait dans un emballage papier des pays Soviétiques de l’Est ». C’est le même chocolat, mais comment tu l’emballes est très important.
Donc maintenant on fait l’emballage exclusif pour que les gens dans le métal disent « Oh c’est cool… l’emballage Baudelaire avec « Les Fleurs du Mal », avec le livret et tout le reste. Ça rend les gens plus ouverts d’esprit, ils auraient fortement rejeté l’original, et c’est intéressant. Même si on a mis un bel emballage, il y a manifestement pas mal de gens qui réagissent quand même négativement à ça, simplement parce qu’ils n’aiment pas ça.
Certaines personnes ont réellement comme de principe de penser contre cela, je veux dire… Prends une chanson connue, bon certaines ne sont pas très célèbres en France, mais un vraiment connue comme « Poupée de cire, Poupée de son », tout le monde la connait. Beaucoup de gens diront qu’ils n’aiment pas cette chanson, peu importe qui a fait la reprise, peu importe comment la reprise sonne, si Rammstein ou un groupe de black métal l’avait faite, ça changerait complètement la chanson et tu ne la reconnaitrais pas. Et bien ils ne pourront pas l’aimer par pur principe parce que c’est une chanson pop française.
Donc c’est intéressant de montrer ça aussi, les metalleux disent souvent « Oh ouais ouvert d’esprit », mais tout le monde défend ses normes, et aussi avec des gens qui aiment Baudelaire, qui ont été offensé parce que « Oh vous prenez le nom de Baudelaire pour faire des chansons pop, c’est des stupides chansons pop ! ». Oui mais des gens stupides du temps de Baudelaire qui lui ont interdit d’exprimer ses poèmes ont pensé que c’était une bonne chose que six de ses poèmes sont interdits, que c’était une bonne chose qu’il soit trainé en justice et paie beaucoup pour ça. Et le monde du métal la exactement la même mentalité : des gens qui défendent des normes. Les gens qui étaient contre Baudelaire défendaient juste leurs normes, et les metalleux qui sont offensés par la reprise de chansons pop, défendent juste leur norme, ils ne sont pas ouverts d’esprit, ils sont fermés d’esprit, conservateurs, tout comme les gens qui ont condamnés Baudelaire, et c’est ce qu’on voulait montrer. Ça ne veut pas dire qu’on doit l’aimer mais juste la respecter et la comprendre.
J’ai trouvé ça très intéressant spécialement parce que la musique métal elle-même est une provocation contre ce qui est normal, ce qui va contre les normes, surtout le heavy métal des années 80. Le heavy métal c’était la liberté, on faisait ce qu’on voulait on n’écoutait pas les trucs commerciaux, mais bientôt ça deviendra conservateur, donc comment tu peux choquer quelqu’un dans le métal ? Il n’y a plus rien. Tu peux pas utiliser Satan ou des paroles de death métal, ouvrir des cercueils, avoir des rapports avec des cadavres ou des trucs comme ça. Comment faire plus choquant que des membres d’un groupe se tuant entre eux ou brulant des églises, il n’y a plus rien à part : casser les codes. C’est comme ça qu’on peut choquer. (Chris prend une voix grave) « Quoi ? Vous reprenez ses vieilles chansons pop ?! »
C’est une réaction différente pour les conservateurs en France, ce sont des standards donc (Chris prend une voix grave) « Quoi ? Vous reprenez ces vieilles chansons que j’écoutais quand j’étais jeune ?! »
Dans le reste du monde c’est plutôt (Chris prend une voix grave) « Pourquoi vous faites ces chansons françaises bizarre ? ». Pour eux ce ne sont pas des standards ce sont des chansons étranges, donc ce qui est pour vous des classiques pour vous est quelque chose de très exotique pour quelqu’un qui ne vit pas en France. C’est aussi une chose intéressante, comment les gens regardent la même chose. C’est donc la parfaite façon de célébrer 25 ans pour moi.
Et comme c’est un projet personnel, j’ai dû le sortir moi-même sans label, et il se vend mieux que Sitra Ahra, mieux que nos derniers enregistrements, même si je n’avais pas de label, je n’ai même pas de compagnie de distribution dans aucun pays…

La plupart des chansons ont été enregistrés dans les années 60. Pourquoi ce choix ?

Tout simplement parce que j’aime ces chansons et que je n’aime pas les modernes. Je n’ai aucun artiste moderne français qui me vient… Bon j’aime bien quelques trucs de AIR, ils ont fait quelques bonnes chansons. Mais ce zone des années a un son spécial, et j’aime vraiment ça, et les gens modernes disent parfois des conneries quand ils parlent entre eux, ils disent « Pourquoi vous reprenez beaucoup de chansons yeah-yeah ? » …
On a repris UNE chanson yeah-yeah, celle de Claire Dixon.
Le yeah-yeah est un style musical développé à partir de la pop féminine à chewing gum américaine après son exportation en France, et quand ils ont commencé à traduire les chansons et ont commencés à chanter « yeah yeah yeah », ils ont donc appelé ça la musique yeah-yeah. Et après un temps quelques compositeurs français ont commencé à écrire leur propre chansons quelque chose se passa, ça s’est transformé en « Chanson française », et tout ça c'est devenu des chansons français avec un son unique, et j’aime beaucoup de ces trucs yeah-yeah qu’ils ont fait, mais le plus intéressant a été quand la période yeah-yeah a passé et que ça a commencé à se développer en quelque chose d’autre, quand ça a commencé à devenir plus pop baroque.
Certaines des chansons que j’aime, comme « Poupée de cire, Poupée de Son », quelle composition vraiment avancée, pas comme ces vieux yeah-yeah, basiquement rockabilly avec quelques paroles françaises. C’est juste que la plupart de ces artistes étaient connus pour le yeah-yeah, ça n’a aucun rapport avec ce qu’on a repris. Marie Lafôret était une artiste yeah-yeah, mais « La Maritza » n’est pas une chanson yeah-yeah. Leonie a aussi commencé en faisant quelque chose de similaire au yeah-yeah mais c’est allé nulle part. et tout ce qu’on a repris est plus du pop rock psychédélique.
En fait ça m’a influencé dans quelques compositions de THERION ; si tu sais où regarder tu peux entendre certaines de ces influences. Donc je voulais juste reprendre des chansons que j’aime.

Habituellement sur un album de THERION tu composes toutes les chansons. Mais pour « Les Fleurs du Mal » tu as réarrangé des chansons spéciales déjà existantes. Comme tu as du travailler de façon différente as-tu aimé cette expérience ?

Bien sûr oui. C’est un projet pour le 25ème anniversaire qu’on fait, ce n’est pas un album de THERION, c’est un album enregistré par THERION mais pas un album de THERION. Toute l’approche, depuis le tout début est très différente. C’est comme, quand tu veux désire un cadeau pour t’amuser pour cette 25ème année tu penses « Oh je souhaiterais enregistrer plein de chansons étranges ». Je fais ça de façon très égoïste, parce que c’est quelque chose que je veux faire pour moi-même, mais quand l’idée d’un projet artistique m’est venue, j’ai pensé que ça pourrait être tellement plus que de faire ça pour moi. Tu sais pour… provoquer, susciter des réactions et faire que les gens ouvrent leur esprits, que les gens réagissent sur des trucs, surtout parce que c’est une période intéressante pour THERION et moi vu que la musique qu’on fait est passée de mode.
C’est comme le heavy métal qui était très gros dans les années 80 et a dégagé dans les années 90 avec le grunge, death ou trash métal. Ça a été plus dur pour les groupes de heavy dans les années 90, et maintenant c’est la même chose pour le métal symphonique, on a 15 années de fans de métal symphonique, ce qui fait beaucoup. Normalement tu en as 5 ou 10 ans, maximum, et maintenant cette musique devient dépassée, donc je pense qu’il est temps de faire quelque chose de spectaculaire pour que les gens parlent de toi parce que sinon tu deviens comme les groupes type Status Quo : « Oh super vous sortez votre 24ème album, un autre album boogie ». C’est sûr les gens vont aimer, vont l’acheter et diront « Oh yeah un autre album ».
Mais j’ai toujours eu de plus grandes ambitions ; je veux des challenges, toujours incorporer des éléments nouveaux dans l’histoire de la musique, je veux pas juste faire un autre album. C’est un très bon timing de faire ça maintenant, c’était pas prévu de ce passer comme ça, mais c’est un timing fantastique malgré tout.

Et quelle a été la réaction des membres de THERION qui ont participés à ce projet ?

Oh tout le monde a joué et apprécié. Il y avait des opinions différentes au début : le bassiste et le batteur n’aimaient pas. Mais le batteur, une fois l’album fini était du genre « Ouais… c’est pas mal tu sais ! » ; il était juste septique avant. Le bassiste était plutôt du genre à pas aimer une fois fini mais au milieu de la tournée il était « Ouais les chansons qu’on a joué en live sont vraiment bien pour moi, c’est vraiment des bonnes chansons, je vais plus écouter l’album… »
Il y a toujours des chansons qu’il n’aime pas tant que ça mais il a changé de mentalité, c’est assez cool. Je sais bien sûr que Snowy n’a pas aimé, mais il faut comprendre Snowy, il n’est pas comme les autres. Il aime les originaux, il aime, avec moi, ces chansons « yeah-yeah baroque pop ». Mais il était déçu qu’on ai changé si peu les chansons, je voulais qu’elles soient assez proche des originaux, pour montrer que la musique n’est pas si différente. C’est une partie du projet artistique, mais il voulait les changer radicalement, changer les accordages et j’aime ça sur certaines chansons comme « Mon Amour, mon ami » où j’ai ralenti le tempo à 30%, c’est une chanson que j’ai du beaucoup changé pour qu’elle colle à THERION, et c’est ce qu’il voulait faire sur tout l’album, pour que tout soit totalement différent.
Je pense qu’il a été un peu déçu par ça, et l’autre fait notable : il ne peu pas vraiment chanter en français et quand il pense « Oh c’est froid pour moi » il réagit par « Oh merde je veux pas faire ça ». On l’aime mais il est comme ça, et il n’aime pas non plus nos futurs plan, il n’est pas à l’aise avec le rock opéra qu’on veut faire plus tard, il pense qu’il sera perdu dans tout ces trucs classiques. Quand il a eu les plan de route de THERION il a commencé avec « Oh c’est pas ma route, ça pourrait être génial mais… ça m’intéresse pas de faire ça, c’est de la merde ». C’est juste sa façon de parler.
Quand on fera un album normal après le rock opéra, si il n’est pas trop occupé ou quelque chose comme ça, je suis sur qu’il sera heureux de bosser de nouveau avec nous. On est très content de tout ce qu’on a fait ensemble, pour le meilleur et le pire, il est comme un enfant de 12 ans, il a une approche très innocente de la musique comme à 12 ans, donc il peu créer des trucs nouveaux et intéressant. Mais en même temps il n’est pas patient, comme un enfant à 12 ans, et il plaisante sur ça en disant « J’ai 12 ans et j’écoute Kiss ! ». Donc il est vraiment conscient de ça, donc quand tu travailles avec lui dans le studio tu dois vraiment travailler d’une toute autre façon. Et il n’est pas patient, il gueulait « Oooohhh ça marche pas !!! MERDE, MERDE, MERDE !!! ».
Et il disait des choses en studio que tu n’aurais accepté de la part de personne, mais vu qu’on le connait c’est plutôt : « Oh on s’en fout ».

C’est marrant !
Bon tu as parlé du rock opéra, on en parlera plus tard… Sur l’album Thomas et Lory ont travaillé avec Audrey Dujardin comme coach vocal ; Comment en êtes vous venu à travailler avec elle ?


Parce qu’on voulait vraiment quelqu’un de parfaitement français, donc on a pu avoir de précieuses explications. Quelqu’un de bon en français nous aurait dit « Euh tu dois dire… » NON ! Désolé mais on voulait quelqu’un 100% natif français et 100% anglais, comme ça il n’y a pas de problèmes de communications, tout serait clair.
Et c’est aussi bon d’avoir quelqu’un qu’on connait, quelqu’un qui peut garder un secret, se taire sur ça, c’est très important, donc on connaissait la personne parfaite pour ça.

Quelqu’un que je connais dit qu’un artiste doit provoquer, casser les codes, exactement ce que tu disais. Et comme les chroniques sont bonnes et que les fans ont aimé, as-tu l’impression d’avoir gagné un combat contre ces normes ? Qu’est ce que ça représente pour toi ?

Ce n’est pas juste provoquer, n’importe qui peut provoquer. Tu peux aller dans le métro et… Je sais pas, tu peux pisser dans une bouteille et tout te verser dessus et dire « Oh je provoque ! C’est un art !! ». Tout le monde peut provoquer, peut dire quelque chose de rude ou dire quelque chose de stupide qu’on aurait lu dans les journaux. Le truc c’est de faire quelque chose avec style et qualité et continuer à provoquer, comme Baudelaire, parce qu’il avait un langage fantastique mais il avait des textes qui étaient offensants pour certaines personnes compte tenu de leurs valeurs. Je pense que c’est intéressant : ne pas juste être vulgaire comme ces « Pussy Riot », et je déteste ça et je trouve que c’est bien qu’elles soient en prison… Deux ans c’est un peu dur pour ça, mais elles ont été juste des idiotes vulgaires sans goût, jouant les hooligans et utilisant ça pour leurs propres intérêts politiques. Elles n’ont pas fait de groupes, pas fait de concerts, elles n’ont même pas fait d’album, elles ont juste fait de la musique quand elles ont fait leur actions offensantes, et c’est un exemple de comment être un vulgaire idiot, n’importe qui peut faire ça. Toutes ces féministes idiotes qui ont pris des tronçonneuses pour abattre les croix des monuments, ce sont des hooligans, ce n’est pas mieux que les skinheads, pour moi c’est le même niveau de talent artistique. Ce n’est pas de l’art, c’est juste vulgaire.
Mais quand Baudelaire l’a fait, certaines personnes ont compris, mais beaucoup n’ont pas compris qu’il testait les limites, mais il était en train de créer un fantastique art en même temps, et c’est le truc pour y arriver. Et certaines personnes peuvent, d’autres pas, et j’espère y être arrivé, mais avec THERION aussi j’ai toujours voulu ouvrir les yeux des gens et lire que certains fans ont découvert les originaux grâce à ça. Ça sera comme un cadeau de Noel pour moi de voir des gens qui normalement serait du genre « Quoi !? Des chansons pop de filles des années 60 ?? Je suis un métalleux ! » et voir « Oh yeah j’ai envie d’écouter les originaux grâce à ça » et « Oh j’en aime beaucoup ! ». C’est très impressionnant. Et pense à ce que THERION a fait pendant 25 ans : l’opéra était quelque chose de ridicule avant qu’on ne l’établisse, pour les métalleux c’était une « musique de grands-mères », c’était les vieilles femmes qui écoutaient de l’opéra. « Putain qui écoute ça ! On est des métalleux ! » . Maintenant l’opéra c’est cool, ça fait partie du métal. Une chanson comme « The Wonderous World of Punt » qui a une grande partie folk à la fin, avec de la mandoline, c’est putain de cool ! Et certaines personnes du Moyen Orient pensaient qu’on faisait de la « musique kebab » : « Qui a besoin de ça ». et on a amené ça dans la musique métal, et on est pas les premiers, Celtic Frost a développé sur « Into the Pandemonium » aussi bien l’opéra que les influences Moyen Orient, et même en ce temps c’était considéré comme étrange.
Quand on a mis du heavy métal dans le death métal en 1993, les gens disaient que c’était quelque chose de très étrange, qu’il n’y avait pas d’avenir avec ça, le heavy c’est super, le death c’est super, mais tu dois pas faire ça, c’est comme mettre du ketchup sur une crème glacée m’a dit quelqu’un, le ketchup c’est bon sur les frites, pas sur une crème glacée… Donc on était toujours en train de chercher de nouvelles combinaisons et différents courant musicaux qui étaient pas terrible et se dire « Hey c’est génial, on devrait tester ». Ces 25 années, nous avons ouvert les yeux de beaucoup de personnes pour de grandes combinaisons et différents styles musicaux. Et je pense qu’avec « Les Fleurs du Mal » on a vraiment poussé ça à l’extrême, on prend quelque chose né en France et que les gens auraient normalement rejeté genre « La France ? Oh mon Dieu sérieusement !!?? » et on en a fait un bon album. Je n’attends pas que les gens l’aiment, mais le truc intéressant c’est que les gens ne le comprennent pas et c’est ce qui me dérange un peu.
J’ai eu cette discussion avec un fan de death métal qui était venu à un show en France, Rennes. Il disait « Pourquoi t’as fais ce truc chanté en français ??! », on a eu une grande discussion et à la fin c’était très intéressant et là on était d’accord, même si il n’aimait toujours pas l’album, il l’avait compris. C’est une grande victoire. C’est bon d’avoir quelqu’un avec une opinion totalement négative, qui pense juste que c’est de la merde et qu’à la fin il réalise « Ok c’est pas mon truc, j’aime pas et n’aimerai jamais » et c’est ok. Mais il a compris l’idée.
Et pense à Baudelaire, quelqu’un qui ne lui a jamais donné une chance en tant que poète disait juste « Non, non c’est vulgaire ; c’est blasphématoire et dégoutant ces femmes qui s’aiment ». Non ! Ils n’ont pas compris le poète et ne lui ont jamais donné une chance, même si il était bon dans le maniement de la langue française, ils l’ont juste congédié : « Oh je n’aime pas ces sujets ! ».
Et c’est ce que je ne respecte pas. N’ouvre pas ta putain de bouche si tu ne sais pas ce de quoi tu parles. Essayes et tu peux respecter, mais ne pisse pas sur les choses que tu ne comprends pas.

Oui je comprends ça… Sur les concerts fait en France lors de la tournée « Flowers of Evil Tour », pourquoi n’avez-vous pas joué plus de chansons de l’album ?

Pendant cette tournée nous avons joué peut être dix chansons que personne n’avait entendu avant, donc c’était une façon d’introduire le projet artistique. Et ce n’est pas un album de THERION, c’est un album joué par THERION donc c’était une tournée des 25 ans et on a fait le projet des 25 ans en même temps et bien sûr on en a joué quelques unes, mais le but était de jouer ce que les gens n’avaient pas entendu, et je pense que l’équilibre était bon : jouer peu de chansons avec différents personnages.

Bien, alors revenons au projet rock opéra dont tu parlais. On sait que vous ne ferez d’albums de THERION avant ça, alors peux-tu nous en dire plus ?

Et bien, il n’y a pas beaucoup à dire en fait parce qu’on a 40 minutes de musique classique que j’ai écris dans le passé pour un opéra. Et on a pris la décision de le faire façon métal dès maintenant et l’automne prochain on commencera à bosser dessus, voir quelle équipe on aura, tout ce genre de chose. Tout le travail est devant nous, il faut tout faire, les chorégraphies, les costumes, les dialogues, et on n’a jamais fait ça avant donc ça peut prendre du temps. Et là il faudra faire plein d’interviews pour expliquer pourquoi on n’est pas dans les temps, donc je préfère dire « Bon on sait que ça prendra beaucoup de temps, donc on va finir le projet artistique, on va faire un break et ensuite on va faire l’opéra rock et voir combien de temps ça prend. »
Quand on aura fini ça, on fera encore un break et faire un album. Ça peut prendre 5 ans ou en prendre 10.

Comme tu as dis, tu as toujours ajouté de nouveaux trucs à la musique. Tu as commencé par le death, puis le symphonique et là tu travailles sur un opéra rock. Y’a-t-il des territoires musicaux que tu voudrais explorer ?

Si j’ai l’idée de l’explorer. Je suis très spontané, je ne planifie jamais rien. C’est la première fois qu’on a un plan de route de type « Ok on finit d’abord ça puis après on faire l’opéra rock ». Il n’y a rien que je n’ai pas exploré que je voulais explorer. Mais qui sait, peut-être qu’il y aura quelque chose après l’opéra rock que je voudrai explorer.

Oui peut-être des musiques de films ou des trucs comme ça ?

Oh je l’ai fait, j’ai fait de musiques de films. C’était plus ou moins un film artistique qui a été montré deux ou trois fois au cinéma dans des petites villes. C’était marrant de faire ça, et ça serait marrant de le faire pour un plus gros film, mais c’est très difficile de rentrer dans ce milieu tu sais, parce que c’est beaucoup d’argent et les gens qui ont déjà un pied dedans ne laisse pas entrer quelqu’un d’autre, tout le monde se connait. Donc si tu n’es pas le fils ou l’ami de quelqu’un c’est très difficile de mettre un pied dans ce milieu.

Ok… Bien je pense qu’on arrive à la fin de cette interview. Je voudrais personnellement te remercier pour ton temps, de remercier pour 25 de THEION, merci pour tout ; je te souhaite une bonne chance pour l’opéra rock, je te souhaite le meilleur et à bientôt.
Et je te laisse les derniers mots, si tu veux dire quelque chose aux fans français ?


Restez ouverts et merci pour l’écoute !

Ok merci Chris ! Bye !

Merci ! Bye !
 
Critique : SBM
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